G5 Sahel : Le signal du départ ?

 

51 millions d’euros. C’est à cette hauteur que Washington a enfin décidé de contribuer à l’opérationnalisation de la Force conjointe du G5 Sahel. Ce don est le fruit de tractations et de négociations âpres entre Washington et les alliés du G5 Sahel, notamment l’UE et particulièrement la France, pour laquelle l’organisation est plus que bienvenue dans une zone sahélienne où elle semble être seul acteur.

Depuis la création de cette opération régionale, lors du sommet des chefs d’État de février 2017, le G5 Sahel peine à obtenir le financement de 250 millions d’euros dont il a besoin pour être opérationnel selon les estimations de la France, contre 423 millions avancés par les Sahéliens. Son volet militaire vise à confier aux armées nationales le travail qu’effectuent les contingents étrangers dans la zone.

Même si l’initiative a été saluée par la communauté internationale, Washington, dès juin 2017, avait refusé d’accorder au G5 Sahel un statut onusien. Pourtant, les États-Unis qui se trouvent aujourd’hui face à leurs responsabilités après la mort récente de quatre de leurs soldats sur le sol nigérien, ont proposé le lundi 30 Octobre une coopération bilatérale avec l’opération régionale. Washington témoigne encore une fois de sa confiance limitée en l’ONU, en optant pour cette forme de relations. L’annonce a été faite par Ty Tillerson, qui a cependant assuré que ce financement avait pour but de « renforcer nos partenaires régionaux dans leur combat pour assurer la sécurité et la stabilité face au groupe djihadiste État islamique et aux autres réseaux terroristes. C’est un combat que nous devons gagner, et cet argent va jouer un rôle-clé pour y parvenir ».

Pour les diplomates des cinq États sahéliens, avant cette somme encore hypothétique, c’est le soutien moral unanime, tant recherché, qui vient afin d’aboutir, quand bien même le ministre malien des Affaires étrangères plaide pour un soutien de l’ONU, la seule option qui permettrait selon lui de « garantir la prévisibilité et la pérennité des ressources, ainsi que le soutien opérationnel à la force conjointe ».

Le soutien financier des États-Unis, qui s’ajoute au 108 millions d’euros déjà promis par l’Union Européenne et la France, est de bon augure avant la réunion des donateurs qui aura lieu mi-décembre à Bruxelles. Quant au déploiement de la force conjointe, qui avait été initialement annoncé pour fin octobre, « il aura lieu mi-novembre », assure Cheick Oumar Coulibaly, un diplomate malien.

 

Macron et Merkel prêts à réformer l’Europe

Emmanuel Macron et Angela Merkel ont affiché lundi à Berlin leur volonté de réformer l’Europe, si nécessaire via un changement de traité, peu après la nomination en France d’un élu de la droite modérée comme chef du gouvernement.

Fidèle à la tradition, c’est à Berlin que le nouveau chef de l’Etat français a effectué sa première visite au lendemain de son investiture pour rencontrer la chancelière allemande, considérée comme la dirigeante la plus influente du moment dans l’UE.

La chancelière allemande Angela Merkel (d) et le président français Emmanuel Macron, écoutant les hymnes nationaux lors d'une rencontre à Berlin le 15 mai 2017 © Odd ANDERSEN AFPLa chancelière allemande Angela Merkel (d) et le président français Emmanuel Macron, écoutant les hymnes nationaux lors d’une rencontre à Berlin le 15 mai 2017 © Odd ANDERSEN AFP

A Berlin, il a appelé à une « refondation historique » de l’Europe face à « la montée des populismes » et au risque « de délitement subreptice » qui menace le projet européen à la suite du Brexit.

Et tout en restant prudente sur les détails des projets, Angela Merkel a fait un geste en se montrant ouverte à son idée d’un changement des traités européens, si nécessaire, pour y parvenir.

‘Pas de tabou’

« Du point de vue allemand, il est possible de changer les traités si cela fait sens », a déclaré à la presse Angela Merkel après l’entrevue. Jusqu’ici, le gouvernement allemand avait jugé une telle hypothèse « pas réaliste » dans le climat eurosceptique actuel.

M. Macron a lui souligné que « le sujet des changements de traité fut un tabou français » dans le passé. « En l’espèce, il n’y en aura pas avec moi », a-t-il dit.

Le chef de l’Etat appelle en particulier de ses voeux par ce biais la création pour la zone euro d’un ministre des Finances, d’un budget propre, d’un parlement et d’une capacité d’emprunt.

Angela Merkel et Emmanule Macron à Berlin, le 15 mai 2017 © John MACDOUGALL AFPAngela Merkel et Emmanule Macron à Berlin, le 15 mai 2017 © John MACDOUGALL AFP

Sur ce dernier sujet, très sensible en Allemagne, le chef de l’Etat français a tenté de rassurer en se disant opposé « à la mutualisation des dettes du passé » dans la zone euro, car « cela conduit à une politique de déresponsabilisation ».

Il a revanche appelé à ouvrir le débat concernant des investissements d’avenir.

Mme Merkel s’est montrée plus réservée sur ce point précis, soulignant que les deux dirigeants pouvaient avoir « des conceptions différentes ».

Des supporteurs du mouvement "Pulse of Europe", rassemblés pour assister à l'arrivée d'Emmanuel Macron, à Berlin le 15 mai 2017 © Odd ANDERSEN AFPDes supporteurs du mouvement « Pulse of Europe », rassemblés pour assister à l’arrivée d’Emmanuel Macron, à Berlin le 15 mai 2017 © Odd ANDERSEN AFP

Mais globalement, la chancelière a souligné sa volonté de faciliter autant que faire se peut la tâche de son hôte, qui promet des réformes et bouscule le paysage politique dans son pays en cherchant à dépasser le clivage traditionnel droite-gauche.

Premier ministre de droite

Son choix de nommer comme Premier ministre Édouard Philippe, un homme issu de la droite, âgé de 46 ans et non membre du parti présidentiel centriste, en a été un exemple lundi.

Il reflète sa volonté affichée de rassemblement alors qu’il est tenu de séduire une partie de la droite pour obtenir une majorité lors des législatives de juin et mener ses réformes libérales et sociales.

A Berlin, M. Macron a promis de mettre en oeuvre pleinement son projet de « recomposition politique ».

Lors de la passation de pouvoirs avec son prédécesseur socialiste, M. Philippe s’est revendiqué « homme de droite », en soulignant que « l’intérêt général doit guider tout engagement ».

Inconnu du grand public, le nouveau chef du gouvernement était jusqu’ici député-maire du Havre (nord-ouest) sous l’étiquette de droite Les Républicains (LR) et proche de l’ancien Premier ministre Alain Juppé.

La composition du nouveau gouvernement, annoncée mardi, sera un autre test pour M. Macron.

La nomination de M. Philippe a suscité de nombreuses réactions dans la classe politique française, chamboulée après une présidentielle marquée par le score historique de l’extrême droite et l’élimination tout aussi historique des candidats de la droite et de la gauche socialiste dès le premier tour.

Une vingtaine d’élus de la droite et du centre ont loué « un acte politique de portée considérable » et estimé que leurs partis devaient « répondre à la main tendue ».

Mais le secrétaire général de LR, Bernard Accoyer, a mis l’accent sur « une décision individuelle » de M. Philippe, tandis qu’Alain Juppé, tout en saluant la nomination de son ancien poulain qui a « toutes les qualités » pour le poste, réaffirmait son soutien aux candidats de droite aux législatives.

« La droite vient d’être annexée », a estimé le héraut de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, fort de près de 20 % des voix au 1er tour de la présidentielle, en appelant à forcer à une « cohabitation » avec une majorité de gauche dans la future l’Assemblée.

La Valette : Une énième rencontre de l’UE pour lutter contre la migration

Les 28 de l’Union Européenne (UE) sont réunis aujourd’hui à la Valette pour discuter de la problématique de la migration. Les dirigeants européens veulent stopper l’afflux de plus en plus croissant des migrants et vont profiter de ce sommet informel pour dessiner les contours d’une future politique.

180.000 migrants sont entrés en Europe par la méditerranée en 2016, 4500 victimes n’atteindront jamais ce continent. L’UE entend limiter voire stopper de potentiels candidats à l’immigration, comme elle a su le faire l’année dernière en signant un accord avec la Turquie qui confinait sur son territoire tout migrants voulant gagner l’espace UE.

Mais l’enjeu pour contrer les migrants qui afflux depuis la Libye, s’avère plus difficile. « Il est temps de fermer l’axe Libye-Italie, et cet objectif est à notre portée » affirme Donald Tusk, président du Conseil européen. Un objectif qui sera difficile à atteindre quant on sait que la Libye est empêtrée dans une grave crise depuis la chute de Kadhafi en 2011. « Le montant des aides à la Libye sont très petits (250 millions d’euros), nous espérons que les mécanismes de l’UE pour aider la Libye seront plus concrets » souhaite Fayez al-Sarraj, chef du Gouvernement d’Union Nationale en Libye (GNA). Sauf que le financement ne semble pas être le seul souci. Les hommes du GNA sont depuis deux ans dans une guerre ouverte contre l’armée nationale libyenne dirigée par le général Haftar qui lui fait subir plusieurs revers.

Endiguer la migration à la source

C’est le vœu formulé par les 28. 90% des migrants partent de la Libye. Pour palier à cela, l’UE entend former des gardes cotes libyens qui assureront le contrôle dans la zone. Conscient de la difficulté que cela représente, les dirigeants veulent accélérer le développement économique des pays africains d’origine des migrants. Il y a deux ans déjà, l’UE, à Malte, s’était engagée à verser une aide de 1,8 milliard d’euros afin de freiner le flux migratoire, sans réel succès. Devant cet échec, l’Europe a mis en place Frontex qui dans ses missions assure la police maritime dans les eaux méditerranéennes. Sauf que leur mission de dissuasion s’est le plus souvent transformée en opération sauvetage. Une police militaire a aussi été envisagée selon des documents de Wikileaks pour traquer les passeurs.

Dans le documentaire Odysseus 2.0 d’Andréa de Giorgio un passeur affirmait qu’un bateau rempli de migrants leur apportait 200.000 dollars, et que ce ne sont les passeurs qui assurent la traversée, mais un migrant, choisit dans le groupe, qui après une formation à la navigation rudimentaire, embarque avec ses compagnons d’infortune, pour tenter de gagner les côtes européennes.

Un solution viable pour arrêter le flux migratoire reste difficile à trouver. « On ne peut pas empêcher les gens de partir, si on ferme un passage, un autre s’ouvre ailleurs, nous quand même nous serons intransigeants avec l’Europe » affirme Ousmane Diarra, président de l’association des Maliens expulsés (AME) qui doit sera présente à la Valette.

 

Accord Mali-UE : un communiqué signé renforce la coopération bilatérale sur les migrants

Comme une trainée de poudre, la rumeur sur la signature d’un accord pour le retour des migrants entre le Mali et l’union européenne a fait le tour de la capitale durant le week-end. L’information avait été donnée par le quotidien libanais ‘’L’Orient-Le Jour’’. Aussitôt, le ministère des Affaires étrangères, de la coopération internationale et de l’intégration africaine a apporté un démenti formel tout en qualifiant l’information de mensongère. De quoi s’agit-il  exactement ?

En effet, le ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas, SEM Bert Koenders, était en visite dans notre pays dans le cadre du dialogue de Haut niveau sur toutes les questions de coopération notamment la migration, initié entre le Mali et l’Union européenne depuis le Sommet de la Valette tenu les 11 et 12 novembre 2015.

Au cours de séjour malien, il a été reçu par S.E. M. DIOP, Ministre des Affaires Étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale de la République du Mali, M. Mamadou KONATE, Ministre de la Justice et des droits de l’homme et Garde des Sceaux, ainsi que des représentants des ministres des Maliens de l’Extérieur et de la Sécurité et de la Protection Civile.

Plusieurs sujets ont été abordés, plus spécifiquement les questions migratoires et un communiqué fut produit à cet effet. Contrairement à ce qui a pu être dit ici ou là, pour l’instant aucun accord n’a été signé entre les deux parties. D’autres pays comme le Niger et la Côte-d’Ivoire, ont déjà signé des accords avec l’Union Européenne sur le même sujet. À l’ambassade des Pays-Bas, on confirme la signature d’un communiqué entre l’Union européenne et le Mali, dans le cadre du renforcement de leur coopération bilatérale sur le retour des migrants. « Il y a un accord avec un petit ‘‘a’’, signé, sur  des relations plus rapprochées au niveau technique par rapport à tous les éléments du plan d’action du sommet de La Valette, entre l’Union européenne et le Mali. Mais il ne s’agit pas d’un accord sur le retour des migrants comme le pense le public malien », explique-t-on.

En attendant, Maliens et Européens ont décidés de renforcer leur coopération dans l’ensemble des domaines retenus lors du Sommet de La Valette, notamment, la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées, la coopération concernant la mobilité légale, la protection des migrants et réfugiés, la prévention et la lutte contre la migration irrégulière, y compris le trafic des êtres humains, le retour, la réadmission et réintégration des migrants en situation irrégulière, le tout en respectant des engagements internationaux. Les deux parties ont aussi décidé de s’attaquer aux causes profondes de la migration. Pour ce faire, neuf projets ont été approuvés pour un montant total de 145.1 millions d’euros, dont trois projets d’initiatives régionaux (pour 53.6 M) et six projets qui ciblent le Mali (91.5 M). Il s’agit notamment des initiatives de création d’emploi, d’appui aux investissements de la diaspora malienne, de sécurité et développement au Nord du Mali et du renforcement de la résilience et l’accès aux services de base.

Brexit : la Grande Bretagne choisit le « Out » de la Zone euro !

Les Britanniques appelés à se prononcer, jeudi 23 juin, pour ou contre la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, ont selon les résultats définitifs, voté à 51,9 % en faveur de la sortie. La participation a été forte, 72,2 % selon les chiffres officiels.

Jeudi 23 juin, les Britanniques étaient invités à se prononcer sur la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, dans un climat marqué par l’assassinat, le 16 juin, de la députée travailliste pro-européenne, Helen Joanne Cox, dite Jo Cox. Ce référendum est un véritable coup dur pour l’Europe et peut-être aussi pour la Grande-Bretagne.

Les 46,5 millions d’électeurs inscrits se sont prononcés à 51,9% pour la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne. C’était le scénario rédouté, tout au long de la campagne, par le Premier ministre David Cameron, chef du parti conservateur et principal avocat du maintien de la Grande Bretagne dans l’Europe. Il a annoncé après les résultats, sa démission  du 10 Downing Street, en octobre prochain. Dans l’autre camp, Boris Johnson du Parti travailliste, ancien maire de Londres, véritable artisan de l’europhobie, peut se frotter les mains, cette victoire du « out » pourrait le propulser à la tête du gouvernement. Nigel Farage, le patron europhobe du parti Ukip, triomphe. Il a célébré sa victoire à Londres avec ses partisans. « Nous avons récupéré notre pays », a-t-il tweeté. De Paris à Amsterdam, l’extrême droite se réjouit et appelle à la tenue de référendums dans tous les pays de l’UE.

Les Bourses mondiales accusent le choc. Le résultat du référendeum anglais faisant plonger, dés l’ouverture, les places financières de Londres, Paris et Francfort. Ce vote est un véritable tremblement de terre pour l’Europe qui qui doit maintenant fédérer les pays qui la composent autour d’un projet et éviter toute contagion que pourrait, chez les membres européens, susciter la décision anglaise.