Yaya Samaké : « J’ai longtemps hésité »

Le nouveau maire de la commune rurale de Ouélessébougou, dans la circonscription électorale de Kati, est journaliste. Sans attache politique, c’est à l’appel de la communauté qu’il a répondu en se présentant sur une liste indépendante.

On connait le successeur de Yeah Samaké à la tête de la capitale du Djitoumou. Et pour le nouveau maire, c’est la consécration d’un parcours au service de la population de la grande commune rurale de Ouélessébougou. À 37 ans, Yaya Samaké relève le défi de prendre, à la tête d’une liste d’indépendants dénommée « Horonya », le contrôle d’une localité depuis toujours dirigée par des hommes politiques. « Très franchement, quand les gens sont venus me demander de me porter candidat, j’ai longtemps hésité. Je disais que je n’avais pas assez de ressources pour faire la campagne, pour qui connait les revenus d’un journaliste au Mali », explique en souriant le jeune leader qui assure prendre la pleine mesure du choix porté sur lui. « C’est une énorme responsabilité ! On sent l’attente de la population et ça va être énormément de travail à conduire dans les prochains jours pour ne pas décevoir », explique-t-il. « Je pense qu’il va être plus à l’écoute. Il est dans le mouvement, plus dans la fraîcheur de l’âge », estime un habitant.

Au travail ! Pour mener à bien sa nouvelle mission, il a d’ores et déjà décidé de s’installer à Ouélessébougou, chef lieu de la commune (80 kilomètres à l’est de Bamako), sans toutefois quitter la presse, qu’il considère comme « sa famille ». « Je ne suis pas favorable à devenir un professionnel de la politique. Mais je vais prendre un peu de recul », a-t-il souligné. Ses priorités : continuer à attirer les investisseurs, préserver la qualité de vie dans la commune tout en continuant à la densifier, mais aussi et surtout de travailler de concert avec les forces de l’ordre pour assurer la sécurité dans cette commune carrefour. Diplômé de la faculté des sciences juridiques et politiques de Bamako, ce juriste reconverti a successivement travaillé à Befo Hebdo, au Progrès et au Nouvel Horizon, avant de rejoindre le bihebdomadaire 22 Septembre en 2011. Pour ses confrères qui se réjouissent de voir un des leurs dans une position de leadership, il a le profil de l’emploi, malgré « son franc-parler qui peut se révéler être un handicap en politique », estime Chiaka Doumbia, journaliste au Challenger. Le natif de Sérékoroba apprendra certainement à la tâche, lui qui devra diriger en « bon chef de famille » les quelques 50 000 âmes de sa commune.