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Transhumance politique au Mali: l’ultime recours du politicien déchu ?

Le phénomène causé par le fait de militants est cruellement ressenti sur le parti politique. La morale existe encore en politique ? Transhumance politique s’érigeant au jour le jour en mode, la transhumance politique arbore un nouveau visage de la vie politique. Certes, le militant dispose du droit absolu de quitter son parti, mais ce comportement ne milite pas en faveur de l’intérêt général du parti. La vie politique est faite de sorte que le militant puisse adhérer en toute liberté au parti politique de son choix. Même si au Mali, ou sous d’autres cieux, la réalité est tout autre, le trafic d’influence, et autres manœuvres, ne sauraient ravir la vedette à  une adhésion sur conviction réelle. Le cas Ndiaye Bah Ainsi, le départ d’une personnalité d’un parti vers un autre n’a jamais été exempt de conséquences. Il provoque des fissures au niveau de la formation politique qui, le regard impuissant, voit son militant partir. Sur ce point précis, l’anecdote du ministre N’Diaye Bah est édifiante. Pour avoir été ministre pendant 8 ans, il faut reconnaà®tre que cet homme, membre fondateur du parti, a joui du plus haut privilège qu’aucun membre du Cnid n’a encore bénéficié. Conviction politique ? Pressentant leur déchéance fort prochaine (à  la faveur certainement des présidentielles de 2012), N’Diaye Bah et acolytes pensent avoir choisi la meilleure part. C’est-à -dire virer dans un mouvement qui, présentement, a le vent en poupe. Cependant, la démission de N’Diaye Bah a tourné en une grosse déception pour la jeunesse du parti qui voyait en l’homme le repère d’un homme intègre et pétri de conviction pour les idéaux du parti.  » A aucun moment nous n’avions douté de ses convictions pour le parti. Avec ce soudain retournement de veste, nous avons été emmenés à  découvrir qu’il n’y a plus de morale en politique… », a indiqué le président de la jeunesse Cnid de la Commune V, Mr Boulan. Selon le politologue Seydina Traoré, la politique requiert une certaine orthodoxie. La morale en politique est bien une nécessité. « C’’est pourquoi, dit-il, le militantisme se doit d’être sous-tendu par des convictions. Quoi qu’on dise, la vie politique se trame sur la base d’un militantisme qui a forcement besoin de stabilité et de constance ». Pour lui, le multipartisme intégral largement favorisé par le vent démocratique en est pour beaucoup en ce qui concerne la pratique de la transhumance politique. « Ceux qui désertent leur parti politique au profit d’un autre n’ont pas de conviction. Quand bien mêmes les convictions en la matière ne doivent souffrir d’aucune ambiguà¯té ». Un phénomène récurrent Ce n’est pourtant pas aujourd’hui que le paysage politique malien souffre de ce problème. Qui des partis politiques ADEMA, URD ou encore du RPM n’a pas connu cette situation. Les raisons du phénomène naissent souvent sur fond de querelles de leadership et de préservation d’intérêts individuels. « Pour la plupart des cas, ce comportement nouveau qu’affiche le militant tient au fait que ce dernier pense ne plus disposer d’avenir dans sa formation politique initiale », soutient un observateur de la scène politique malienne. Au Mali, le tableau de la transhumance politique s’étoffe donc davantage.

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