Le 30 mars dernier, le nouveau Vérificateur général, Amadou Ousmane Touré, et son adjoint, le colonel Aboubacar Diarra, étaient nommés par décret présidentiel. Les deux hommes ont été, hier, « renvoyés à l’exercice de leurs fonctions » par la Cour suprême. Ils ont prêté serment devant la haute juridiction en présence de parents, amis et anciens collaborateurs. La cérémonie s’est déroulée en présence aussi de trois membres du gouvernement : Maharafa Traoré (Justice), Sidiki N’Fa Konaté (Communication), Abdoulaye Sall (chargé des relations avec les Institutions). On notait également la présence du Vérificateur général sortant, Sidi Sosso Diarra, et de nombreux magistrats. Après la lecture du décret de nomination par le greffier en chef et le réquisitoire du procureur général de la Cour suprême, le nouveau Vérificateur général et son adjoint ont juré devant les cinq hauts magistrats de la Cour suprême de remplir leurs fonctions avec honnêteté, impartialité, intégrité et objectivité. La séance solennelle était présidée par le vice-président de la haute juridiction, Nouhoun Tapily. Dans son réquisitoire, le procureur général de la Cour suprême, Mamadou Bouaré, a rappelé que le Bureau du Vérificateur général a été institué en 2003 par le président de la République dans le but de lutter contre la corruption, de renforcer la bonne gouvernance, de booster l’économie nationale, surtout de rassurer les investisseurs étrangers. En terme clair, le Vérificateur général est chargé d’évaluer les politiques publiques à travers un contrôle de performance et de qualité des services et organismes publics et en particulier des programmes et projets de développement. Il contrôle aussi la régularité et la sincérité des opérations de recettes et de dépenses effectuées par les institutions de la République, les administrations d’àtat, les collectivités territoriales, les établissements publics ou tout autre organisme financier bénéficiant du concours financier de l’àtat. Par ailleurs, le Vérificateur général est habilité à proposer aux autorités publiques les mesures et actions propres à assurer une meilleure adéquation du coût et du rendement des services publics, à rendre plus pertinent l’emploi des ressources publiques et d’une façon générale, à garantir le fonctionnement régulier des organismes et structures publics. Le Bureau du Vérificateur général doit produire chaque année un rapport dont un exemplaire est remis au chef de l’àtat, au Premier ministre et au président de l’Assemblée nationale. Nommé pour un mandat de sept ans non renouvelable, le Vérificateur général peut démissionner et peut être aussi demis de ses fonctions pour faute grave. Avant d’exercer leurs fonctions, le Vérificateur général et son adjoint sont tenus de déclarer leurs biens. Cette déclaration est mise à jour annuellement. Le nouveau Vérificateur général est né le 28 février 1957 à Gao. Sorti major de sa promotion à l’àcole nationale d’administration (ENA), il s’inscrit ensuite à l’Institut national de formation judiciaire. Entré dans la fonction publique en qualité de magistrat, Amadou Ousmane Touré devient successivement substitut du procureur de la République, juge de paix à compétence étendue, chef de cabinet du ministre de la Justice, procureur de la République près le tribunal de première instance de la Commune III du district de Bamako, procureur général près la Cour d’appel de Bamako, conseiller technique à la présidence de la République avant d’être nommé en 2008 ambassadeur en Côte d’Ivoire. Fonction qu’il assumait jusqu’à sa nomination au poste de Vérificateur général le 30 mars dernier. Le nouveau Vérificateur général est officier de l’Ordre national du Mali depuis 2008. Son adjoint, Aboubacar Diarra, est un officier supérieur de l’armée avec le grade de colonel. C’est un ingénieur en hydrogéologie et géotechnicien, formé à l’Institut d’agronomie de Krasnodar en ex-URSS. Le natif de Sikasso, âgé de 61 ans, est également détenteur d’un MBA (Master of Business Administration). Il a occupé plusieurs postes de responsabilité : chef de la division études et instruction à la direction centrale du Génie militaire, directeur général adjoint des Ateliers militaires centraux de Markala, superviseur du Programme de développement intégré de Diré, co-directeur du Projet d’aménagement de 200 000 ha à l’Office du Niger, avant d’être nommé en 1999 président directeur général de la Régie des chemins de fer du Mali. Le colonel Aboubacar Diarra était jusqu’à sa nomination en service à l’Inspection générale des armées au ministère de la Défense et des Anciens combattants. Après sept ans de fonctionnement, on peut dire que l’institution a fait ses preuves. Son travail a permis à l’àtat de récupérer plusieurs milliards détournés ou de dissuader contre des détournements. La publication de ses rapports annuels n’a jamais laissé indifférent, suscitant à l’occasion polémique et controverse. La création de l’institution est une initiative personnelle du président de la République qui concrétisait ainsi sa détermination à lutter contre la corruption et la délinquance financière.
Cour suprême : Le Végal et son adjoint ont prêté serment
Publié le 19.04.2011 à 00h00 par Journal du Mali

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