Journaldumali.com : Quel bilan faites-vous de la dernière campagne ? D Kelema : Nous avons été désagréablement surpris à l’issue de la campagne 2011-2012. A partir de la deuxième décade de septembre, la pluie s’est faite rare. Il n’y avait même pas assez de nuage pour la mise en Âuvre d’opérations « pluie provoquée ». Cela a joué, surtout dans la bade sahélienne sur le niveau de la production agricole. Même à l’intérieur, dans des zones comme Kita et Sikasso, Yorosso, généralement les mieux arrosées, nous avons connu des poches de sécheresse. Avec le déficit pluviométrique, nous avons donc eu près de 12% de moins que ce que nous avions prévu. Cela correspond à près de 5 800 000 tonnes (sur une prévision de 7 Millions de tonnes). Quels enseignements en avez-vous tiré pour la campagne qui commence ? Les leçons que nous tirons C’est que les producteurs devront utiliser des techniques qui permettent d’exploiter le peu d’eau qui tombe, à travers par exemple les techniques d’utilisation de la fumure organique. Vous savez, avec les changements climatiques, nul n’a des repères fixes aujourd’hui. Même les services techniques spécialisés comme la Météorologie. Nous souhaitons qu’à partir du 15 mai, s’il y’a une pluviométrie de plus de 20 milimètres, que les producteurs commencent à préparer leurs terres. A mon avis, un second semis est préférable au retard dans les semis. Et je les invite à utiliser les variétés certifiées améliorées leur permettant de braver des phénomènes climatiques. Pour cette campagne, nous sommes optimistes. Nous tablons sur un objectif de production d’environ 9 Millions de tonnes. Qu’en est-il de la subvention aux agriculteurs? La réunion du 4 mai dernier entre notre ministre de tutelle et celui de l’Economie et des finances, a permis de maintenir la subvention sur les engrais et les semences. Le sac d’engrais (tout engrais confondu) sera cédé au prix de 12 500 F comme l’année dernière. La fumure organique, cédé à 10 000 F, sera subventionné à 50%, c’est-à -dire que l’Etat prendra en charge les 5 000 F et l’autre moitié incombera au producteur. Mais il faut rappeler que l’accès à la subvention est conditionné à ce que nous appelons la caution technique qui est délivrée par l’encadrement de base. Il s’agit pour le producteur d’aller se faire recenser au niveau de l’encadrement de sa zone de production. Les cultures concernées sont le riz, le maà¯s, le blé et le mil -sorgho. Il y-a-t-il un dispositif de protections des cultures contre les nuisibles ? Des dispositions sont entrain d’être prises pour sécuriser la production agricole contre les nuisibles tels que les oiseaux, les sauteriaux. Nous allons réunir des stratégies afin de permettre aux services techniques d’intervenir au moment opportun. Au nord du Mali, les producteurs arriveront difficilement à avoir une campagne normale. Qu’envisagez-vous afin que cela ne joue sur vos prévisions ? Il est vrai que les zones de productions (de riz et de blé) telles que Gao et Tombouctou ne pourront pas être au rendez-vous de cette campagne. C’est pourquoi nous ambitionnons d’accroitre la production au sud pour pouvoir compenser le manque à gagner que l’insécurité va occasionner dans ces zones. Quel était l’objectif de la mission des responsables du département de l’Agriculture dans les zones CMDT et l’Office du Niger ? Cette mission avait pour but de rencontrer l’encadrement et les producteurs des zones cotonnières de Bougouni et Koutiala, ensuite ceux de l’office du Niger. Cette visite était nécessaire dans la mesure o๠les informations données par le ministre et sa délégation (à propos des prix d’achat du coton, la subvention sur les intrants ) ont permis de redonner du C’ur à l’ouvrage aux producteurs.
Daniel Kelema : « Produire avec le peu deau qui tombe »
Publié le 15.05.2012 à 00h00 par Journal du Mali

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