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Kati couleur kaki

Les habitants de Kati auraient pu mener la vie paisible destinée à  ceux qui vivent à  15km de la capitale, dans une ville entourée de collines et de verdure. C’’était sans compter le coup de sang des bérets verts du camp Soundiata Keà¯ta, qui ont transformé depuis le 22 mars la ville en un vaste camp militaire. Quartier général des putschistes, Kati fait l’objet de toutes les attentions. Les bérets rouges l’ont attaquée le 30 avril lors d’une tentative avortée de contre-coup d’Etat. Depuis le 22 mars, les populations doivent s’habituer aux treillis et aux claquements des armes à  feu. « Un simple pneu qui éclate provoque la panique » Les vendeurs ambulants évitent de se rendre à  proximité du camp militaire. « Vue la situation je préfère m’éloigner » témoigne Modibo Diallo, vendeur de montres et de lunettes. « Un simple pneu qui éclate provoque la panique au marché », commente un taximan local. Les katois doivent désormais se faire aux nombreux contrôles d’identité et aux fouilles censés protéger la ville-bunker. « Une fois J’avais oublié ma carte d’identité dans mon bureau. Arrivé vers Samè, o๠des barrages étaient érigés partout, J’ai été menacé par un militaire qui m’a obligé à  faire demi-tour pour retourner chercher ma pièce d’identité », témoigne un employé de banque. La tension était à  son comble le 10 mai, quand en fin d’après-midi une fausse alerte au sujet d’une contre-attaque de mercenaires a circulé dans la ville. « Les militaires nous ont fait rentrer chez nous en nous disant que les mercenaires étaient en position pour lancer un assaut sur Kati. Jusqu’au matin nous avons prié Dieu. » Une inquiétude partagée par certains militaires. « Dieu seul peut nous sauver, on ne sait pas quand les mercenaires peuvent faire irruption, malgré les mesures de sécurité », témoignait Ibrahim Dagno, caporal chef, en poste à  l’un des barrages. « Tout se décide chez nous » Malgré la situation angoissante certains habitants trouvent quand même de quoi se réjouir. « Notre ville est désormais la capitale du Mali, tout se décide chez nous », lance une femme dans le quartier Noumorila. D’autres voient dans l’arrivée au pouvoir des militaires de Kati des signes, et les griots s’en donnent à  C’œur joie. « Kati a été fondée par Bourama Koné, un chef guerrier. C’’était un homme courageux car à  l’époque, les Niarés de Bamako lui avaient déconseillé de s’installer à  Kati car la ville était hantée par les esprits. Il s’y était installé malgré tout », raconte Mamadou Diabaté, l’un des griots de Kati. « Le capitaine Sanogo est sur les traces de ces grands hommes qui ne connaissaient pas la peur. Il a permis à  tous les Maliens de connaitre le vrai Mali », clame t-il…

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