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Elections : les jeunes Maliens prennent la parole

« La jeunesse ne doit plus être un marchepied qui permet aux hommes politiques d’atteindre leur objectif. Il est temps de bien ouvrir les yeux et jouer notre rôle générationnel. On ne doit plus permettre à  n’importe qui de diriger le Mali ». Ce cri du C’œur a été émis par Makan Keita, étudiant en Sciences juridiques et politiques de l’Université de Bamako. Le jeune profitait ainsi d’une rencontre mensuelle avec ses collègues pour, selon sa formule, sonner la révolte. Un autre jeune, lycéen, friand de débats philosophiques et des TIC souhaite quant à  lui créer un blog ou une page facebook. l’objectif, de l’avis de l’élève en 12ème Année SB (Sciences Biologiques), est de dénoncer les maux de la société et appeler les jeunes à  participer aux changements du pays comme ce fut le cas lors du Printemps arabe. Je voudrais surtout, a-t-il dit, inviter tous jeunes à  se mobiliser lors des élections pour choisir un patriote capable de défendre en tout temps et en tout lieu les intérêts matériels et moraux de la nation. Ces réactions spontanées de ces deux jeunes paraissent à  première vue anodine. Mais au fond elles sont révélatrices d’un sentiment de ras-le-bol et de révolte à  l’égard d’une gouvernance à  l’épreuve de l’usure du temps et qui s’est longtemps avérée incapable d’apporter du baume au C’œur des citoyens. Sans peut-être le savoir, nos deux jeunes gens extériorisent un sentiment le mieux partagé par une bonne frange des compatriotes depuis la crise multiforme qui secoue le depuis plus d’un an. Et sans le savoir, ils sont en train de réunir les ingrédients d’une révolution future. En effet, un peu partout dans le pays, notamment dans la capitale, des voix juvéniles s’élèvent pour faire barrage aux dirigeants indélicats et les pratiques peu orthodoxes qui ont précipité le pays dans le précipice. Des responsables de certains regroupements s’apprêtent à  lancer, à  l’approche des élections, des campagnes d’information d’éducation et de sensibilisation pour la population en vue d’accomplir un vote utile. Toutes choses s’inscrivant à  la suite des associations et partis de jeunes qui veulent imprimer leur touche à  la gestion du pays. Un autre jeune, cadre dans une ONG soutient que tous les Maliens sont conscients de la déliquescence de la gouvernance et aspirent au changement. Selon notre interlocuteur, ils ne savent pas très souvent mettre en place les mécanismes pouvant aboutir à  leur désir. Comme début de réponse, il table sur l’organisation et la mobilisation des jeunes qui, selon lui, sont les véritables vecteurs du changement. C’’est pourquoi, il s’attèle à  appuyer et accompagner les jeunes dans la mise en œuvre de leur stratégie de changement dans la perspective des échéances électorales à  venir. La prise de parole de la jeunesse, décidée à  ne plus se laisser manipuler et spolier sa voix, C’’est de là  peut-être que viendra le salut, en ce Mali qui se cherche.

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