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Décès de Sékou Diarra : Le combattant infatigable a déposé les armes

Dans l’après-midi ce lundi 07 septembre 2015, la grande faucheuse s’est acharnée sur une figure emblématique du mouvement associatif et pionnier de l’alter mondialisme dans notre pays : il s’agit de Sékou Diarra qui a perdu le combat que nul mortel ne peut gagner ici-bas, à  l’âge de 56 ans. Mort, o๠est ta gloire ? La foule déferlante qui l’accompagné à  sa dernière demeure au cimetière de Lafiabougou, le mardi 8 septembre 2015, et les témoignages poignants des voisins, amis, camarades de lutte et autres collaborateurs ont fini de convaincre sur les qualités humaine, sociale, morale et éthique d’un homme qui forçait l’admiration et le respect au prime abord. Les propos de l’Ambassadeur du Royaume des Pays-Bas au Mali (o๠il travaillait au moment de son décès en qualité de conseiller technique chargé de développement durable), qui a estimé que Sékou Diarra laissera un vide difficile à  combler, en étaient une illustration éloquente. Tout comme les propos de ce vieil homme, voisin du défunt, qui déclara avec un zeste d’émotion, devant la dépouille de Sékou Diarra : « Dans le voisinage, Sékou Diarra était irréprochable. Il respecte tout le monde, il n’a causé de mal à  personne. ». Il serait fastidieux pour moi d’égrener le chapelet d’actes et actions d’altruisme et de bonté qu’il a accomplis à  de ses prochains. Combattant inlassable, Sékou Diarra en imposait par sa grande culture générale, son dévouement dans la défense des couches faibles. Il aura été, durant toute sa vie, un encadreur volontaire pour beaucoup de jeunes dans leurs projets, un soutien pour des personnes lésées dans leurs droits pour, un espoir pour des personnes démunies et un directeur de conscience pour bien de jeunes en manque de repères. Bourreau du travail, la journée s’avérait courte pour celui qui se réveillait aux aurores pour ne dormir que tard dans la nuit. Même la maladie qui le fatiguait depuis un certain n’a entamé en rien à  son engagement et sa détermination. Sans tambour ni trompette, avec la modestie qui le caractérisait, il a porté haut la voix du Mali dans les fora à  travers ses multiples interventions aux quatre coins du Mali. Autant il pourfendait le libéralisme sauvage à  l’origine du chaos actuel qui sévit dans le monde, autant il tançait l’attitude peu patriotique d’élite dépeinte comme une bourgeoisie compradore locale qui fait main basse sur les richesses du pays au détriment de la grande majorité de la population plongée dans la misère. Christian Aid Mali, Jubilée 2000 puis CAD Mali (Coalition africaine Dette et Développement), CADTM (Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde), Helvetas Mali et son parti politique SADI, ont été autant de tribune qui lui ont permis de défendre ses idéaux et ses convictions avec force conviction. Ingénieur en en Agronomie formé à  l’IPR de Katibougou et diplômé en politiques économiques et de développement à  l’université catholique Louvain-la-Neuve en Belgique, Sékou Diarra a tiré sa révérence sans voir la concrétisation de certains projets qui lui tenaient à  C’œur. Au nombre de ceux-ci figure l’ouverture de l’université agricole CIFA (Centre intégré de formation agronomique/ Université Rurale Agro écologie à  Kalabambougou en commune IV du district de Bamako. Vos œuvres et tes combats ne tomberont pas en déshérence. Elles seront portées par ceux qui ont blanchi sous le harnais de votre sagesse, abnégation et de votre perspicacité. Dors en paix combattant ! Ainsi va la vie. Moussa CAMARA

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