À 56 ans, le Mali peut-il être réellement considéré comme un pays indépendant ?
Non, parce que le Malien tend aujourd’hui la main à ceux qui en ont les moyens. Un pays pauvre ne peut pas être indépendant comme on le veut, mais le Mali de 1960 n’est pas le Mali d’aujourd’hui. Nous étions pauvres en 1960, mais nous avions la volonté d’être comme les autres, nous voulions bâtir une économie nationale indépendante et nous en étions sur le chemin. Aujourd’hui, le Mali est un pays en difficulté, un pays menacé dans son intégrité. La situation du nord nous rappelle que le pays n’est pas totalement indépendant, car d’autres viennent nous aider à garder notre indépendance et à la conserver.
Qu’avons-nous perdu ou gagné depuis le 22 septembre 1960 ?
D’abord, aujourd’hui le Malien ne travaille plus, la morale a changé et tout le monde court derrière l’argent qui semble remplacer la foi que nous avions dans nous-mêmes. Aujourd’hui, si tu n’as rien, tu n’es rien. Le président Modibo n’a laissé que 300 000 francs d’héritage. L’argent n’était pas la valeur suprême, comme il l’est tristement aujourd’hui. Il n’était pas question pour nous d’être nous-mêmes quand un morceau du Mali n’était pas sous notre contrôle.
Que devrons-nous faire pour acquérir la « vraie » indépendance ?
C’est la question qu’il faut poser à nos dirigeants. Mais pour se faire, il faut apprendre à ne rien demander d’extraordinaire et renoncer à demander à ceux qui donnent sous conditions. Aujourd’hui vous avez eu beaucoup plus de chances que nous. Vous avez des bailleurs qui ont les moyens de vous aider, si toutefois vous osez vous adresser à eux.
La vraie indépendance, c’est de travailler, refuser le fatalisme. Regarďons autour de nous, il y a partout un champs ou chantier â bâtir et dans tous les secteurs du développement.
L’autre chose il faut se battre pour ses droits quand ils vous evhappent. C’est le le rôle de l’action citoyenne. Particioer activement aux choses de la citée, élever le niveau du débat citoyen sur les questions essentiels du moment. Sanctionner par les urnes les médiocres. Suivez les plus performants qu’ils ne retombent pas dans la facilité.