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Majorité : « Quand le moteur est grippé, la voiture fait du sur place »

En deux mois, une dizaine de députés ont quitté les rangs de la majorité présidentielle, ne partageant plus les mêmes aspirations politiques que le RPM, principal parti au pouvoir. Face à ces défections, la majorité n’entend pas se laisser abattre.

C’est sans précédent. En l’espace de deux mois, plus de dix députés ont décidé de quitter les rangs de la majorité présidentielle. C’est bien la première fois depuis le début de la législature, que des élus quittent le pouvoir pour se tourner vers l’opposition. On rappelle que l’ADP-Maliba a été le premier parti à prendre ce chemin en août dernier. Cette formation, renforcée par quatre députés démissionnaires du RPM, vient d’annoncer son alliance avec le SADI, qui dispose de cinq députés, pour créer une nouvelle force d’opposition au sein du parlement. Selon l’honorable Amadou Thiam, 2ème vice-président de l’Assemblée et président de l’ADP-Maliba, la gestion de l’État « ne répond plus aux fondamentaux de l‘engagement politique convenu en 2013 ».

Entre optimisme et déception Pour Moussa Mara, ancien Premier ministre et président du parti Yèlèma, il est incontestable que la majorité présidentielle fait face à des difficultés aussi bien dans son organisation que dans son fonctionnement. « La difficulté la plus importante est l’incertitude autour du RPM, qui est sa composante la plus importante et son moteur. Quand le moteur est grippé, la voiture fait du sur place », ajoute-t-il. Pour sa part, Moussa Timbiné, président du groupe parlementaire RPM, il reconnait que sa formation connaît des tourments, mais assure que « nous avons conscience de nos responsabilités au sein du parti et du côté de la majorité ». Récemment réélu à la tête des jeunes du RPM, il reste convaincu que le départ des députés n’entravera pas le bon fonctionnement de la majorité présidentielle et « n’influence en rien nos ambitions pour le Mali ». Des ambitions qui ne motivent plus certains, comme cet ancien militant qui estime que les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. « La crise du nord, la lutte contre la mauvaise gouvernance et la corruption sont des chantiers urgents qui demeurent encore aujourd’hui », explique Amadou Coulibaly, commerçant.

Mais les Tisserands et leurs alliés veulent rester optimistes. Moussa Mara estime que « le RPM doit mieux organiser la majorité et travailler avec ses autres composantes sur des objectifs clairs qui pourront mobiliser ses forces ». Amadou Thiam, quant à lui, propose que le parti retourne à ses idéaux d’antan, ultime solution pour emmener une majorité qui aura perdu bien des plumes depuis 2013.

 

 

 

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