Fermé depuis le 19 mars 2020 pour cause de Covid-19, le Magic ciné, ex-Babemba, a rouvert le 5 juin dernier. Un vrai-faux retour, puisque, tributaires des sorties à l’international, toutes repoussées, et des productions à l’arrêt, ses responsables ont dû se résoudre à réchauffer du vieux.
Samedi 18 juillet, l’allée du Magic ciné, d’habitude si bruyante le week-end, sonne très creux. Le manque d’affluence est tel que même un problème avec la machine à tickets ne suffit pas à inquiéter les caissiers. Les commandes sont notées sur un petit papier et un pouce levé sert désormais de ok au vigile. À l’intérieur, une poignée de couples attend la projection de « The Gentleman », sorti en janvier 2020 et reprogrammé plusieurs fois depuis. « Nous y étions obligés. En dépit de la fermeture des salles, nous devons faire tourner nos machines au moins 4 heures par semaine au risque de les perdre. Nous l’avons fait trois mois sans public, mais là c’était intenable », explique Meite Siriki, le gérant. Une obligation devenue par moment fourche caudine. Siriki confie que la semaine du 10 juillet il n’a fait que 35 000 franc CFA de recette. En grande partie à cause des troubles en ville, mais aussi parce que les films « anciens » et africains ne font que très peu recette auprès d’un public boulimique de nouveautés.
Retour à la normale
Le Magic ciné a projeté ce 25 juillet sa première nouvelle production depuis sa réouverture. S’ensuivra une programmation très éclectique : un film catastrophe, une animation jeunesse, un Disney en live-action, les habituelles productions super-héroïques ou la testostérone des films d’action. Une programmation sur laquelle compte beaucoup le gérant pour réaliser d’importantes recettes. « Ce sont des films attendus. Nous espérons simplement que les troubles qui secouent le pays actuellement prennent fin afin que le gens puissent sortir sans crainte et re-goûter au plaisir de nos salles », prie-t-il.
Boubacar Sidiki Haidara