Culture › Art du corps

Sampiry de Finkolo : La danse mystique sénoufo

Le village de Finkolo, dans le cercle de Kadiolo, à à peu près 450 km de Bamako, est très grâce à sa danse typique, le Sampiry, ou Tambour du roi. Une chorégraphie traditionnelle en l’honneur des guerriers.

Elle se pratique torse et pieds nus et à dix danseurs, « pas plus pas moins ». Le Sampiry, qui célèbre la victoire des héros des guerres, se danse uniquement dans le village de Finkolo, bourgade d’un millier d’habitants de la région de Sikasso. « Elle était très importante au moment des guerres, des razzias, quand chaque village voulait faire valoir sa puissance », explique Mamadou Zié Coulibaly, Conseiller à l’orientation au Centre d’animation pédagogique de Kadiolo et originaire de Finkolo. La danse est uniquement dédiée aux hommes. Les femmes ont aussi la leur.

Authentique

Au rythme de tambours fabriqués à partir d’anciens mortiers et de peaux de vaches, les danseurs forment un cercle que seuls les initiés sont autorisés à pénétrer et exécutent des enchainements. Ils sont dirigés par un chef, qui assure l’harmonie des pas, reconnaissable à son casque traditionnel en bois sur lequel trône une statuette de cavalier.

« Le Sampiry de Finkolo était exécuté pour accueillir les braves combattants qui revenaient de guerre. Il est réservé aujourd’hui aux hommes qui se sont fait remarquer par leur bravoure », certifie M. Coulibaly, fin connaisseur de la chorégraphie.

Cette danse authentique révèle le côté mystique et les pratiques ancestrales de la culture sénoufo. Sa pratique requiert la connaissance de rituels tenus jalousement secrets par les initiateurs. « Le Sampiry a une autre particularité. N’importe qui ne peut pas l’exercer. Il faudrait être initié au préalable. Sinon, qui se met dans le groupe risque des conséquences très graves », prévient M. Coulibaly.

En sus de son aspect folklorique, le tambour utilisé pour le Sampiry regorge de mystères. « Si le chef de village va mourir, on le sait en avance, car le tambour l’annonce. Il joue tout seul sans que personne n’y touche », explique Soungalo Bamba, responsable de la troupe de Finkolo, selon lequel cette danse authentique du village retrace son histoire et celle de ses héros et occupe une place de choix dans la culture sénoufo. « Elle glorifie la bravoure des guerriers même après leur mort », confie-t-il.

Aly Asmane Ascofaré

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