La 3ᵉ édition de l’Académie des champions de la paix a été officiellement lancée le 19 décembre 2025 à Bamako. Initiée par l’ONG Think Peace, avec l’appui financier du Fonds d’Appui aux Moteurs du Changement (FAMOC), cette rencontre a réuni pendant 5 jours 150 jeunes du Mali, du Burkina Faso et du Niger autour des enjeux de paix, de cohésion sociale et de stabilité régionale.
Placée sous le thème « Ensemble engageons-nous pour notre stabilité commune », cette 3ème édition de l’Académie des champions de la paix vise à renforcer l’engagement citoyen des jeunes du Sahel en faveur de la prévention des conflits et de la consolidation de la paix.
La cérémonie de lancement était présidée par le chef de cabinet du ministère des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes, Cheick Oumar Traoré, en présence de plusieurs responsables institutionnels, partenaires techniques et financiers, acteurs de la société civile et participants de l’académie.
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Dans son intervention, le coordinateur national de l’ONG Think Peace, Abdou Kola Bocoum, a souligné la portée stratégique de cette 3ème édition. Selon lui, l’Académie entend approfondir les capacités techniques et analytiques des participants, renforcer la documentation et la diffusion des bonnes pratiques locales, tout en consolidant un réseau actif et engagé de champions de la paix.
Il a également insisté sur la vocation de l’académie à formuler des propositions et recommandations concrètes susceptibles d’alimenter les plans d’action des organisations et les politiques publiques.
Pour sa part, Frédéric Kaboré, chef d’équipe du FAMOC, a lancé un appel à la responsabilité de la jeunesse du Mali, du Burkina Faso et du Niger dans la recherche d’une paix durable. Il a mis en avant l’importance de la construction de réseaux de citoyens actifs capables de promouvoir la cohésion sociale et la paix, tout en appelant à la revalorisation des mécanismes et approches communautaires comme leviers essentiels de résolution des conflits dans l’espace sahélien.
S’adressant directement aux jeunes participants, le chef de cabinet du ministère de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne, Moussa Bamara, a rappelé que l’académie leur offre un cadre privilégié d’apprentissage, de réflexion et d’échanges.
Il les a encouragés à mieux comprendre les dynamiques locales des conflits, à renforcer leurs capacités d’analyse et à développer des initiatives innovantes au service du vivre-ensemble. Il a surtout invité les participants à transformer les enseignements reçus en actions concrètes et durables au sein de leurs communautés respectives.
De son côté, Cheick Oumar Traoré a mis en exergue le caractère pertinent et stratégique de l’Académie des champions de la paix. Il a estimé que ce cadre favorise le dialogue entre acteurs institutionnels, leaders communautaires, jeunes et femmes, tout en valorisant les pratiques endogènes de prévention et de gestion des conflits. Une approche qui contribue, selon lui, à renforcer la compréhension mutuelle et la coopération entre les acteurs du Sahel.
Tout au long des cinq jours d’activités, les 150 jeunes participants ont pris part à des sessions plénières, des panels thématiques et des ateliers pratiques portant notamment sur le contexte sécuritaire, la prévention et la gestion des conflits, la radicalisation et l’extrémisme violent, la cohésion sociale, la gouvernance locale, la désinformation, les droits humains ainsi que le leadership des jeunes et des femmes.
Des immersions communautaires, des espaces d’innovation, des dialogues intergénérationnels et des activités de cohésion ont également permis de croiser les expériences et de formuler des recommandations stratégiques, avec l’ambition de faire des champions de la paix des acteurs clés de la stabilité et du vivre-ensemble au Sahel.
Mohamed Kenouvi
