Société




Afflux de réfugiés burkinabè à Koro : près de 51 000 arrivées depuis avril

Le cercle de Koro, dans la région de Bandiagara, fait face depuis avril 2025 à une arrivée massive de réfugiés…

Le cercle de Koro, dans la région de Bandiagara, fait face depuis avril 2025 à une arrivée massive de réfugiés venus du Burkina Faso. En l’espace de cinq mois, près de 51 000 personnes se sont installées dans la zone, doublant le nombre de réfugiés déjà présents. Les autorités locales, le HCR, la Commission nationale chargée des réfugiés (CNCR) et plusieurs partenaires humanitaires s’efforcent de répondre à une situation qualifiée d’urgence.

Les évaluations multisectorielles menées sur le terrain font ressortir plusieurs besoins prioritaires. Dans le domaine de l’éducation, plus de 200 ménages réfugiés occupent encore des salles de classe, qui doivent être libérées avant la rentrée prévue le 1er octobre. La question des abris reste centrale, des milliers de familles vivant dans des conditions de surpopulation, dans des écoles, des maisons de fortune ou auprès de familles hôtes.

La santé est également un secteur critique : le bloc opératoire du centre de référence de Koro fonctionne sans source d’électricité fiable, ce qui a de graves conséquences lors des interventions chirurgicales, notamment les césariennes. Le centre de traitement de la malnutrition manque par ailleurs de produits essentiels. Les structures locales sont soutenues par Médecins Sans Frontières, tandis que l’UNICEF, l’OMS, le PAM et l’UNFPA participent au renforcement des services.

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Sur le plan alimentaire, le PAM a déjà distribué des vivres à plus de 4 500 familles, soit environ 22 000 réfugiés. Dans le domaine des abris, le HCR a lancé, le 19 septembre, la construction de 200 logements transitoires à cinq kilomètres au nord de Koro. L’objectif est de reloger 200 ménages actuellement installés dans des classes, afin de permettre la reprise de l’année scolaire. Le HCR a également distribué des articles essentiels à plus de 2 000 familles.

Les besoins en eau, assainissement et hygiène demeurent un défi majeur, accentué par l’augmentation rapide de la population. Les réfugiés manquent aussi d’articles non alimentaires tels que vêtements, ustensiles de cuisine, moustiquaires ou kits d’hygiène menstruelle. L’énergie et la protection figurent également parmi les priorités, avec une demande d’installation de lampadaires et lampes solaires pour réduire les risques liés à l’insécurité et limiter la pression sur l’environnement.

Le HCR a déjà enregistré plus de 65 000 personnes avec l’appui de la CNCR, du PAM et d’ONG partenaires, garantissant ainsi leur identité et l’accès à l’assistance. L’UNICEF travaille parallèlement à l’intégration des enfants réfugiés dans le système éducatif malien. Selon les derniers chiffres, 203 cas de vulnérabilités ont été référés, dont 172 femmes enceintes bénéficiant désormais d’un suivi prénatal.

Face à cette crise, le HCR appelle les donateurs et les partenaires à mobiliser davantage de ressources afin de soutenir la réponse humanitaire et de renforcer la résilience des communautés hôtes, déjà fortement sollicitées par l’afflux.