Du 26 juillet au 3 août, la capitale nigérienne, Niamey, accueille la deuxième édition de la Semaine culturelle Al’Ada, un rendez-vous qui prend cette année une dimension régionale inédite. Le Mali et le Burkina Faso, invités d’honneur, y prennent part pour célébrer avec le Niger l’identité culturelle commune des peuples sahéliens.
Née d’une volonté politique de renforcer la coopération entre les membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), la Semaine Al’Ada n’est plus seulement un événement national. Elle devient une vitrine de la solidarité culturelle entre trois pays engagés dans une redéfinition de leur souveraineté. À travers danses traditionnelles, concerts, contes, expositions d’artisanat ou encore compétitions sportives populaires comme la lutte traditionnelle, les peuples du Sahel entendent se réapproprier leurs récits et leurs imaginaires.
Dans les rues de Niamey, l’événement bat son plein. Les délégations malienne et burkinabè sont déjà présentes avec leurs artistes, conteurs, musiciens et créateurs. Côté malien, l’on évoque la participation de troupes folkloriques originaires de Ségou et de Mopti, ainsi que d’artisans de Tombouctou porteurs d’un patrimoine transmis oralement depuis des siècles. Pour le Niger, chaque région a envoyé ses meilleurs talents, sélectionnés au cours de concours régionaux organisés dans les semaines précédentes. À Agadez, par exemple, un concours régional organisé le 21 juin a permis de départager une vingtaine d’artistes dans les catégories chant, ballet, humour et conte, sous l’œil d’un jury pluridisciplinaire.
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Mais, au-delà de la fête, l’événement porte un message politique assumé. En février dernier à Ségou les trois États sahéliens ont posé les bases d’une politique culturelle et sportive commune. Al’Ada 2025 doit en être la première concrétisation. Des rencontres officielles sont prévues en marge des festivités pour poser les jalons d’un cadre de coopération pérenne dans les domaines des arts, du sport et du tourisme. Le projet s’inscrit aussi dans la continuité des Jeux de l’AES, organisés à Bamako en juin dernier.
Dans un contexte sécuritaire et diplomatique tendu, la culture devient ainsi un levier de rapprochement entre peuples, mais aussi un vecteur de résilience. « Ce n’est pas un simple festival, c’est une déclaration d’unité », confie un membre du Comité d’organisation nigérien.
En résonance avec des initiatives comme le festival Ségou’Art au Mali, la Semaine Al’Ada s’impose comme un carrefour où traditions et avenir se croisent et où l’art devient un langage diplomatique. L’édition 2025 promet d’être plus qu’un événement culturel, un moment de communion et d’unité autours des valeurs communes. Les organisateurs ambitionnent d’en faire un acte fort d’affirmation identitaire dans un Sahel en recomposition.