L’Observatoire de la Gouvernance et de la Sécurité Humaine (OCGS) a organisé mardi une Assemblée citoyenne à Maeva Palace, réunissant près de soixante participants autour du thème de la gouvernance et de la place des valeurs nationales dans la refondation.
En ouvrant les débats, Baba Dakono, secrétaire exécutif de l’OCGS et modérateur de la rencontre, a rappelé que cette initiative prolongeait les « conversations citoyennes » tenues régulièrement par l’Observatoire. Selon lui, l’Assemblée devait offrir un espace collectif pour réfléchir au Mali de demain, avec un regard sur le passé et le présent.
Trois communications ont introduit les discussions. Dr Abdoul Sogodogo, vice-doyen de la Faculté des Sciences Administratives et Politiques, a défini la gouvernance comme la conduite des affaires publiques fondée sur des normes partagées, insistant sur la nécessité d’une participation plus inclusive. Mamadou Ben Chérif Diabaté, médiateur social et spécialiste de la communication traditionnelle, a souligné l’importance des institutions culturelles et religieuses et regretté le manque de synergie entre elles. Amadou Diadié Sangho, enseignant et consultant, a pour sa part insisté sur le rôle central des langues nationales dans la gouvernance, estimant que l’usage exclusif du français marginalisait une grande partie de la population.
Les débats ont ensuite abordé des thèmes sensibles comme la tension entre légalité et légitimité, à travers le rôle respectif des autorités administratives et des chefs traditionnels ; la nécessité de revisiter les valeurs endogènes, de la Charte de Kurukanfuga au principe du sinangouya, en passant par les codes d’honneur et d’intégrité ; et le défi de la multiculturalité, présenté comme une richesse mais aussi un facteur de complexité pour la refondation.
Des références ont également été faites aux Assises Nationales de la Refondation et à leurs 517 recommandations, citées comme une avancée dans l’expression populaire et la gouvernance participative. Plusieurs intervenants ont insisté sur la nécessité de rendre ces acquis plus visibles et de renforcer leur appropriation par les citoyens.
Clôturée en début d’après-midi, l’Assemblée citoyenne a été annoncée comme un espace appelé à se renouveler. L’OCGS a indiqué que les analyses issues de ces échanges alimenteront des notes de réflexion destinées aux décideurs nationaux et internationaux.