Corée du Sud: l’héritier de Samsung pourrait être arrêté pour corruption

En Corée du Sud, les têtes continuent de tomber dans le cadre du scandale politique qui a déjà emporté la présidente du pays, Park Guen-hye. Le prochain sur la liste : Lee Jae-Yong, Vice-président du groupe Samsung, dont il est l’héritier.

Que se passe-t-il en Corée du Sud, ce pays de l’Asie de l’Est ? La Présidente Park Guen-hye, a été destituée du pouvoir en décembre dernier, par le parlement dans le cadre du fracassant scandale politique qui a conduit des millions de gens à descendre dans la rue. Une décision non encore validée par la Cour constitutionnelle mais qui a transféré le pouvoir de la présidente au Premier ministre.

Le scandale qui agite le pays concerne Choi Soo-Sil, amie de la présidente de 40 ans, arrêtée en novembre dernier pour extorsion et abus de pouvoir. En effet, elle aurait utilisé ses relations d’amitié avec la présidente pour amener des groupes industriels à verser 70 millions à des fondations fantômes. Mme Park Guen-hye est accusée de complicité.

Mais cette affaire risque d’emporter encore d’autres personnes, comme Lee Jae-Yong, 48 ans, l’héritier de Samsung, le géant de la téléphonie représentant 20% du PIB, mais qui se trouve en situation difficile après qu’il a été contraint d’arrêter de produire le Galaxy Note 7 pour des risques d’explosions de l’appareil. Lee Jae-Yong est soupçonné d’avoir approuvé les versements à Choi, qui auraient eu pour objectif d’obtenir des faveurs du gouvernement. Samsung a donné aux fondations dirigées par Choi 20 milliards de wons (17 millions de dollars).

Depuis plusieurs mois, le petit-fils du fondateur de Samsung est entendu par les enquêteurs, avec d’autres cadres, pour savoir si Samsung a soudoyé Choi et la présidente Park pour obtenir le feu vert du gouvernement pour une fusion en 2015 avec Cheil Industries et C&T, entités du groupe Samsung.

Dans un communiqué diffusé aujourd’hui, lundi 16 janvier, les enquêteurs ont demandé son arrestation. Ce qui risque d’être un coup dur de plus pour le groupe, d’autant que Lee Jae-Yong, (également Vice-président de Samsung) est le premier homme d’affaires arrêté dans cette affaire. Le tribunal du district central de Séoul a indiqué de son côté qu’il statuerait mercredi. Pour le porte-parole des enquêteurs, Lee Kyu-Chul, l’ensemble des pots-de vins versés par Samsung s’élèveraient à 43 millions de wons. Malgré l’impact-négatif que pourrait avoir cette arrestation sur l’économie, Lee Kyu-Chull estime que « la justice est plus importante ».

Primaire à gauche en France : divergences et confrontations courtoises

Les candidats se sont affrontés jeudi soir lors d’un premier débat télévisé. Des divergences sont apparues sur quelques sujets. Le prochain débat sera diffusé en direct ce dimanche, entre 18h et 20h30, sur BFMTV et iTélé.

Jean-Luc Bennahmias, François de Rugy, Benoît Hamon, Arnaud Montebourg, Vincent Peillon, Sylvia Pinel et Manuel Valls, tous candidats à la primaire à gauche, étaient hier, jeudi 13 janvier, sur TFI et RTL pour un premier débat télévisé suivi par 3,8 millions de téléspectateurs. Les observateurs estiment qu’il a été moins suivi que le premier débat du jeudi 13 octobre dernier de la primaire de la droite (5,6 millions de téléspectateurs). Courtois, corrects, voici les adjectifs employés pour qualifier les échanges entre les candidats à la primaire de la Belle alliance populaire (BAP) dont le 1er tour est prévu pour le 22 janvier prochain. Les divergences entre les candidats ont cerné des sujets comme la Loi Travail qui a été défendue par Sylvia Pinel, François de Rugy ainsi que l’ancien Premier ministre Manuel Valls. « Cette loi a été soutenue par certaines organisations syndicales réformistes, il y a des avancées comme le droit à la déconnexion, le compte personnel d’activité ou encore le compte  pénibilité », a estimé Sylvia Pinel, ancienne ministre du Logement et membre du parti radical de gauche. Par contre, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon sont de ceux qui s’en sont pris à cette loi. « J’abrogerai la Loi Travail », a déclaré Arnaud Montebourg.

Il en est de même pour le bilan du président sortant François Hollande, qui a décidé de ne pas briguer un second mandat. Pour Arnaud Montebourg, c’est un bilan « difficile à défendre mais qui contient des avancées ». « Contrasté » et « en demi-teinte » pour François de Rugy. « Sentiment d’inachevé, comme si nous étions restés sur beaucoup de sujets au milieu du gué », a dit Benoît Hamon.

Un autre sujet sur lequel des divergences sont apparues, c’est celui du revenu universel, qui s’est presque imposé. Il vise à donner, selon Maxime Vaudano, journaliste au Décodeurs du Monde, à « tout le monde, quel que soit son âge, quel que soit le fait qu’il travaille ou non, un revenu de base variant entre 5 et 800 euros ». « Le revenu universel, c’est le sujet qu’on n’attendait pas forcément. Quelques années, c’était vraiment une proposition utopique portée par la gauche, l’extrême gauche en général. C’est revenu dans le débat grâce à Benoît Hamon, qui a porté le sujet et en a fait une des principales propositions de sa campagne et l’a imposé dans le débat. Du coup, la plupart des candidats se sont positionnés par rapport à ça. Si on regarde les candidats, Jean-Luc Bennahmias et Jean-Luc Mélenchon (candidat du Front de gauche) sont pour le revenu universel. Il y a Manuel Valls qui est pour une version alternative (…), tandis que Vincent Peillon et Arnaud Montebourg sont contre (…) », a-t-il ajouté.

Il faut relever que ce n’est pas une primaire de toute la gauche. « Emmanuel Macron n’y participe pas, Jean-Luc Mélenchon et la gauche radicale n’y participent pas. L’idée de primaire de la gauche, c’est de prendre en compte cette réalité qui est que ce n’est pas seulement une primaire du parti socialiste », analyse Maxime Vaudano. Ainsi, la campagne est officiellement lancée. Un sondage Elabe pour BFMTV, effectué à la suite du premier débat de la primaire de la gauche auprès d’un échantillon de téléspectateurs, a jugé Arnaud Montebourg le plus convaincant avec 29 %. Il est suivi de Manuel Valls (26 %) et Benoît Hamon (20 %). C’est un tout autre classement chez les sympathisants de la gauche où l’ancien Premier ministre arrive en tête avec 28 %, suivi de Benoît Hamon (27 %) et Arnaud Montebourg (23%).

Obama dit adieu à la politique, Trump dit bonjour aux polémiques

Barack Obama a prononcé son discours d’adieu hier. Son successeur, Donald J. Trump, a tenu sa première conférence de presse, depuis son élection, aujourd’hui, alors qu’il se trouve au cœur d’une tempête soulevée par un rapport russe jusqu’ici non confirmé qui contiendrait des informations compromettantes le concernant.

Clap de fin pour Barack Obama. Le premier président Noir des Etats-Unis a, après huit ans à la maison blanche, prononcé son discours d’adieu hier, mardi 10 janvier, dans la nuit. Celui qui fut professeur de droit et travailleur social, n’a pas respecté la tradition qui veut que le président tienne son discours à Washington, et s’est rendu à Chicago où, a-t-il déclaré dans son discours, «j’ai appris que le changement ne survient que lorsque les gens ordinaires s’impliquent, s’engagent et s’unissent pour l’exiger. Après avoir été votre président pendant huit ans, je continue à le croire ». Dans son discours qu’il a bouclé sur « Yes, we did », en écho à son slogan de campagne « yes, we can ! » de 2008, Barack Obama a déclaré à son auditoire que, contrairement à une idée reçue, les problèmes d’ordre économiques n’ont rien à voir avec une lutte entre « une classe moyenne blanche qui travaille dur » et « des minorités qui ne méritent rien ». Les commentateurs ont décelé dans les propos d’Obama le constat d’une Amérique bipolarisée avec les inégalités sociales qui s’étalent de façon insolente entre les classes sociales. Pour lui, les manifestations des minorités ethniques ne visent pas à demander « un traitement spécial, mais le traitement égalitaire promis par nos pères fondateurs. »

Derrière lui, il laisse un bilan mi-figue, mi-raisin. Certes, le chômage est passé de 10% à moins de 5% avec plus d’un millions d’emplois créés. Il y a eu la protection sociale avec « Obamacare » qui a garanti à tous les citoyens une protection santé. Mais il y a d’autres sujets sur lesquels Obama a été mis en échec, comme la législation sur les armes à feu qu’il a voulu durcir en vain, ainsi que la fermeture de Guantanamo. À tout cela, viennent s’ajouter les tensions interethniques, nées des bavures policières. Au plan international, on peut saluer la normalisation des relations entres les Etats-Unis et Cuba, l’accord sur le nucléaire iranien. Néanmoins, l’administration Obama n’a pas réussi à peser beaucoup dans le conflit syrien et à régler le conflit israélo-palestinien.

Il reste que son mandat s’achève sur une fausse note : la défaite d’Hillary Clinton à la présidentielle face au magnat de l’immobilier, le candidat républicain, Donald J. Trump qui sera investi le 20 janvier prochain. À quelques jours de sa prise de fonction, la presse américaine a publié des informations selon lesquelles les Russes disposeraient d’informations qui pourraient compromettre Donald Trump. Elles auraient été récoltées lors d’un voyage du magnat de l’immobilier en Russie. « INFORMATIONS BIDON. VÉRITABLE CHASSE AUX SORCIÈRES POLITIQUE ! », a réagi Donald Trump sur Twitter, mardi 10 janvier. D’aucun voient derrière toute cette affaire la main des adversaires politiques, républicains et démocrates, du futur président. Aujourd’hui, mercredi 11 janvier, le Kremlin a apporté un démenti cinglant à ces informations, estimant qu’il s’agit d’une « falsification totale » destinée à compromettre les relations, qui s’annonçaient plutôt bonnes entre les deux pays, avec le nouveau président Donald Trump.

« Ils vont en payer le prix »

Depuis son élection, le 8 novembre dernier, Donald J. Trump a tenu aujourd’hui sa première conférence de presse, perturbée par le rapport russe, jusqu’ici non confirmé, mais qui fait beaucoup de bruit. Le nouveau président élu a appelé le Congrès à démanteler « très rapidement » l’Obamacare qu’il veut remplacer par un autre système de couverture maladie, estimant que « l’Obamacare est un échec, on vous ment, et le système explose. Nous allons remplacer l’Obamacare et le remplacer immédiatement. L’Obamacare est un problème des démocrates. Nous rendons service aux démocrates. Dès que notre secrétaire d’Etat à la santé entrera en fonctions, l’Obamacare sera remplacé par quelque chose de moins cher et de plus efficace. » Mais c’est sur l’affaire du dossier russe que M. Trump était le plus attendu. Il s’est dit victime d’un « traitement digne de l’Allemagne nazie » de la part de CNN et BuzzFeed, lesquels ont publié le fameux rapport. Encore plus important, il a accusé les agences de renseignement américaines d’avoir laissé fuiter le « faux » dossier russe et a promis que les médias qui l’ont rendu public « vont en payer le prix ».  « Il est lamentable que les agences de renseignement aient permis que des informations fausses soient rendues publiques. », a déclaré Donald Trump.

Il s’agirait d’un document contenant des notres de services écrites entre juin et octobre 2016 sur les communications entre l’équipe de Trump et la Russie pendant la campagne et les frasques sexuelles du nouveau président en Russie. Selon le quotidien britannique The Guardian, c’est le sénateur républicain John Mccain qui aurait transmis le document en décembre à James Comey, le directeur du FBI.

 

 

Immigration : l’Allemagne manie la carotte et le bâton

L’attentat du 19 décembre dernier, ayant fait 12 morts, a laissé l’Allemande groggy. La politique d’immigration de Mme Merkel, qui brigue un quatrième mandat, a été fortement critiquée. Berlin manie la carotte et le bâton : elle veut suspendre son aide aux pays qui ne veulent pas reprendre leurs ressortissants déboutés de sa demande d’asile en Allemagne.

« Ceux qui ne coopèrent pas suffisamment ne peuvent pas espérer bénéficier de notre aide au développement ». Ces propos sont de Sigmar Gabriel, Vice-chancelier allemand et président du parti social-démocrate, interrogé le week-end dernier par le magazine Der Spiegel. Une idée que n’a pas manqué de soutenir le ministre de l’Intérieur Thomas de Maizière, membre du parti conservateur. La présidente Angela Merkel continue de faire les frais de sa politique d’immigration. Ainsi, l’Allemagne menace de suspendre son aide aux pays, notamment ceux du Maghreb, qui refusent  de reprendre leurs ressortissants ayant vu leur demande d’asile refusée.

Le 19 décembre dernier, à Berlin, un attentat est survenu et a fait 12 morts. Le présumé auteur était Anis Amri, d’origine tunisienne qui plus est. Ce dernier, il y a plusieurs mois, avait été débouté de sa demande d’asile mais n’avait pu être renvoyé dans son pays. On pourrait penser que cette décision est un avertissement à destination de la Tunisie, qui avait refusé de reconnaître la nationalité de l’auteur présumé de l’attentat, mettant ainsi les autorités allemandes dans l’impossibilité de le renvoyer. Le cas de Amri est tout sauf isolé, puisque nombreux sont les ressortissants nord-africains qui se retrouvent dans la même situation : ils ne peuvent obtenir l’asile en Allemagne.  Le cas de Anis Amri a été un précédent fâcheux, qui a d’ailleurs amené le gouvernement Merkel a introduire des changements, notamment en plaçant en rétention des étrangers, selon le ministre de la Justice Haiko Maas, considérés comme des islamistes qui n’ont pu avoir l’asile avant de les expulser. Aujourd’hui mardi, cette proposition devait être au cœur de sa rencontre avec le ministre de l’Intérieur Thomas de Maizière.

L’attentat du 19 décembre a été un coup dur pour Angela Merkel, qui brigue un quatrième mandat. Elle a essuyé des critiques virulentes en provenance de la droite populiste allemande, Alternative pour l’Allemagne (AFD), qui a estimé que la menace islamiste « a été importée de manière systématique et irresponsable au cours de l’année et demie écoulée ».

 

 

Sommet Afrique-France :  5 ans de relations franco-maliennes

Le vendredi 13 janvier prochain, s’ouvrira le 27e sommet Afrique-France à Bamako, auquel prendra part le Président français, François Hollande, dont le quinquennat a été marqué, au plan de la politique extérieur, par l’intervention militaire française au Mali en janvier 2013.

Bamako, le 14 juillet 2016. Gilles Huberson, alors ambassadeur de France au Mali, célèbre la fête nationale de son pays avec plusieurs membres du gouvernement, des anciens Premier ministres, l’ancien président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, des membres de l’Assemblée nationale, des représentants des institutions maliennes, des représentants du corps diplomatique. L’ambassadeur indique que les relations franco-maliennes sont nées de quelques événements historiques que sont la traite des Noirs, la colonisation, les deux guerres mondiales au cours desquelles près de 80 000 soldats maliens ont combattu. «L’histoire est faite ainsi, a ajouté M. Huberson. Et si je n’entends pas occulter les tragédies, je souhaiterais insister sur ce qui nous unit : il est probable que les Antillais de France sont en partie d’origine malienne ; les petits-enfants des anciens immigrés maliens sont désormais français ; nos deux peuples partagent une même langue ainsi que des valeurs et des références communes. »

Mais, depuis quelques années, il y a un événement qui unit davantage les deux pays. Il s’agit, comme l’a relevé M. Huberson, de l’intervention française en 2013, à travers laquelle la France a démontré « qu’elle était prête à s’engager au soutien d’un pays Frère, en danger de mort. C’est cette nouvelle dynamique, c’est ce nouveau rapport entre la France et l’Afrique que reflétera le prochain Sommet Afrique-France, qui marquera aussi le retour du Mali sur la scène internationale ». Les 13 et 14 janvier prochains, Bamako, la capitale malienne, accueillera le 27e sommet Afrique-France dans un contexte difficile que traverse l’Afrique, marqué par des crises : enjeux, défis et perspectives, l’accaparement des terres, la migration, la gouvernance durable des ressources naturelles, l’éducation et la formation.

Il y a quatre ans, la France lançait l’opération Serval pour vider les trois régions du nord du Mali des hordes d’extrémistes d’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique), du MUJAO (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) et d’Ansardine. Soit une année après l’arrivée au pouvoir de François Hollande, élu en 2012 après sa victoire face à Nicolas sarkozy, et qui avait voulu se démarquer de son prédécesseur en rompant avec la « Françafrique » que François-Xavier Verschave a défini, au début des années 2000, comme « une nébuleuse d’acteurs économiques, politiques et militaires, en France et en Afrique, organisée en réseaux et lobbies, et polarisée sur l’accaparement de deux rentes : les matières premières et l’Aide publique au développement… Le système autodégradant se recycle dans la criminalisation. Il est naturellement hostile à la démocratie. » Mais, vite, celui qui avait annoncé la mort de la « Françafrique » s’est forgé « un destin africain », « s’est africanisé », comme le montre dans son livre « Hollande l’Africain », Christophe Boisbouvier, journaliste à Radio France Internationale. En envoyant des troupes pour intervenir au Mali, François Hollande s’est attiré les critiques de ceux qui attendaient de lui qu’il signe la fin de cette politique française consistant à intervenir dans les affaires intérieures des anciennes colonies. En France l’opinion publique nationale lui a fait le reproche de ne trouver du confort qu’en Afrique où, relève l’écrivain djiboutien Abdourahman A. Waberi, « jamais la France n’a envoyé autant de militaires à l’étranger, et notamment au Sahel ». Cependant au Mali, il était vu comme le « sauveur », « Hollande le Malien ». La 27e édition du sommet Afrique-France, viendra clore 5 ans de politique africaine du président Hollande, qu’il qualifie, en ce qui concerne le Mali, de« succès ».

 

Hacking russe : les preuves du renseignement américain

Hier jeudi 5 janvier, le coordinateur national du renseignement américain, James Clapper, a affirmé qu’au début de la semaine prochaine, les services de renseignements rendront publiques les informations sur lesquelles ils se fondent pour affirmer que le gouvernement russe a « hacké » les emails de Hillary Clinton pour aider Donald Trump.

Y-a-t-il eu une ingérence de la Russie dans la campagne présidentielle américaine, pendant laquelle le Parti démocrate aurait été victime de cyberattaques qui auraient favorisé l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche ? Si Moscou nie toute implication, les services de renseignements américains affirment que c’est la Russie qui est derrière les fuites de courriels de Hillary Clinton et de son directeur de campagne John Podesta.

L’administration Obama n’a pas pris ces accusations avec des pincettes,  et est allée jusqu’à expulser 35 agents russes basés aux Etats-Unis. Pour la CIA, ce sont les Russes qui ont donné les courriels à Julian Assange, lequel a toujours démenti. Barack Obama avait demandé aux services de renseignement un rapport, qui devrait être public avant son départ (le 20 janvier) sur cette affaire de piratage. Mais l’équipe du nouveau président élu, Donald Trump, a par contre rejeté les conclusions de la CIA, estimant que ce sont les mêmes analystes « qui disaient que (l’ancien président irakien) Saddam Hussein disposait d’armes de destruction massive ».

Aujourd’hui vendredi, M. Trump recevra le directeur de la CIA et du FBI qui lui répéteront les mêmes conclusions, et lui diront, relève le New York Times, « qu’il a gagné la présidentielle grâce à l’assistance du Président russe Vladmir Poutine. »

Hier jeudi, au Congrès, les officiels du renseignement et les sénateurs, républicain et démocrates, ont fait front commun et ont réaffirmé que la Russie a interféré dans la présidentielle. « Il y a une différence entre scepticisme et dénigrement », a déclaré au cours de son audition, James Clapper, coordinateur national du renseignement, tout en ajoutant qu’ils ont maintenant la ferme conviction que la Russie a perpétré ses attaques.

Au début de la semaine prochaine, les services de renseignements américains rendront publiques les informations sur lesquelles ils se fondent pour affirmer que le gouvernement russe a « hacké » les emails de Hillary Clinton pour aider Donald Trump. James Clapper a aussi ajouté que le hacking n’était qu’une partie de l’opération qui consistait aussi à diffuser des « propagandes classiques, la désinformation et les fausses nouvelles. »

 

Des Russes pas si hackers

Depuis neuf mois, l’administration Obama, qui est d’ailleurs sur le départ, accuse la Russie d’ingérence dans la campagne présidentielle et d’avoir ainsi permis l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche. Mais jusqu’ici, aucune preuve de la manipulation russe n’a été trouvée.

Tout a commencé pendant la campagne. En mai dernier, James Clapper, coordonnateur national du renseignement américain, a mis la puce à l’oreille des équipes des candidats quant aux risques de cyberattaques. En juin, le Washington Post révèle que les serveurs du Comité national démocrate ont été piratés et que des données que le parti avait rassemblé sur Donald Trump ont été volées. Deux groupes de hackers russes, « Cozy Bear » et « Fancy Bear » seraient « derrière » cette affaire.

Tout s’accélère en juillet lorsque, à quelques jours de l’ouverture de la convention démocrate, WikiLeaks a rendu public 20 000 mails piratés venant des comptes de responsables du parti. Encore une fois, des hackers russes sont pointés du doigt. Dans ces mails, on n’apprend pas grand-chose, sinon que le parti démocrate a aidé Hillary Clinton au détriment de son rival Bernie Sanders. Dans une note de service datée du 7 octobre, le département de la Sécurité intérieure lance une accusation en direction du Kremlin, estimant que «ces vols et ces piratages ont pour but d’interférer dans le processus électoral américain ». Deux jours après les élections, le Washington Post explique qu’un rapport de la CIA commandé par Barack Obama accuse Moscou qui chercherait à aider Donald Trump à remporter la présidentielle. De fait, les services russes auraient aussi piraté les ordinateurs du Comité national républicain, mais n’ont pas publié les informations, révélant des divergences profondes entre les responsables du renseignement, car il y avait beaucoup de questions et peu de réponses.

«Ils n’ont aucune idée de s’il s’agit de la Russie ou la Chine ou de quelqu’un d’autre. Ça pourrait être quelqu’un dans son lit quelque part», a réagi Donald Trump, interrogé par Time magazine. Du côté du Kremlin, ces accusations ont été considérées comme « ridicules » en ce sens qu’elles masqueraient une manœuvre de Washington destinée à empêcher l’opinion de soulever le vrai problème, à savoir, le niveau de sécurité du système de vote électronique et sa fiabilité.

Le 8 novembre dernier, la défaite de Hillary Clinton avait ravivé les spéculations sur le piratage informatique des élections. Dans plusieurs états, des chercheurs avaient relevé des incohérences informatiques.

Selon Damien Bancal, spécialiste des sujets liés à la cybersécurité et intervenant pour la Licence professionnelle Collaborateur pour la Défense et l’Anti-Intrusion des Systèmes Informatiques (CDAISI) de l’Université de Valenciennes, les agences électorales de deux Etats « ont confirmé que les présumés cyberattaques qu’elles avaient subi étaient liées aux agissements du Département américain de la Sécurité intérieure. Le DHS, l’U.S. Department of Homeland faisait ses tests de « routine », sans prévenir, laissant ainsi planer le doute. Bref, les « attaques massives » que subissaient les états de la Virginie occidentale et du Kentucky n’en n’étaient pas. »

« Les 10 cyberattaques « électorales » au cours des 10 derniers mois ont toutes la même adresse IP, celle du DHS. Le plus récent était une tentative d’examiner la base de données des électeurs. Pour sa défense, l’U.S. Department of Homeland indique vérifier les antécédents d’employés et autres gardes armés afin de vérifier les numéros de licence. Cela aurait déclenché une « alerte de priorité moyenne », ajoute-t-il.

Mais la Maison Blanche n’entendait pas les choses de cette oreille. Ainsi, le 30 décembre, il y a eu coup de théâtre dans le ciel américain : M. Obama a ordonné l’expulsion de trente-cinq diplomates russes accusés d’être des « agents de renseignement » de Moscou en poste à l’ambassade de Russie à Washington et au consulat russe de San Francisco. L’administration Obama leur reproche d’avoir « agi d’une manière qui ne correspond pas à leur statut diplomatique ». En réaction, l’homme fort du Kremlin, M. Poutine, a décidé de tourner en dérision Obama, refusant la proposition de son ministre des Affaires étrangères d’expulser des diplomates américains.

Au-delà des griefs avancés par Washington, cette expulsion de diplomates russes n’est rien de moins, selon Eric Denécé du Centre Français de Recherche sur le Renseignement, qu’une sanction contre « la supposée ingérence de Moscou dans la campagne présidentielle américaine, pendant laquelle le Parti démocrate aurait été victime de cyberattaques qui auraient favorisé l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche ».

Il reste que jusqu’ici, aucune preuve n’a été fournie par l’administration Obama concernant une manipulation russe. Ce qui fait qu’on se retrouve dans une confusion totale qui laisse davantage planer le doute à propos de toute cette affaire. L’implication de la Russie reste toujours donc à prouver. À moins qu’il ne s’agisse d’une tentative de diaboliser davantage M. Poutine ou de provocation à destination de la Russie qui, coïncidence étrange ou pas, venait de libérer Alep avec la Syrie, de signer un cessez-le-feu avec l’Iran, la Turquie et la Syrie quelques semaines avant les expulsions.

RDC, un accord est sur la table

Un accord politique, qui pourrait mettre fin à la situation de chaos qui se profile en République démocratique, est sur la table depuis hier jeudi. Il pourrait être signé aujourd’hui.

En RDC, un accord est en passe d’être signé ce vendredi entre la majorité présidentielle et l’opposition anti-Kabila incarnée par le Rassemblement de l’opposant historique Etienne Tshisekedi, dans le cadre des négociations démarrées le 8 décembre dernier à l’initiative de la conférence des évêques (Cenco).  Il faut relever que le fossé entre les deux parties était grand, mais tout portait à croire qu’un rapprochement des positions était possible.

Que dit l’accord ? L’accord qui est sur la table prévoit l’organisation d’une transition d’un an et l’organisation des élections en 2017, contrairement à l’accord conclu en octobre avec une autre frange de l’opposition, dirigée par Vital Kamerhe, qui les avaient fixées à octobre 2018. Outre que le président Joseph Kabila sera maintenu à son poste, il ne pourra pas briguer un nouveau mandat ni modifier la Constitution. Alors que le Rassemblement de l’opposition avait, jusque-là, exigé le départ dans l’immédiat de Joseph Kabila.

Agé de 45 ans, Joseph Kabila Kabange est arrivé au pouvoir en 2001 après l’assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila. Depuis 2014, il laisse planer le doute sur ses ambitions, laissant de plus en plus entrevoir qu’il n’entend pas quitter le pouvoir dans les délais constitutionnels. Résultat, cela fait deux ans que la vie politique congolaise est dans cette situation d’incertitude.

Le gouvernement de 67 membres du tout nouveau Premier ministre Samy Badibanga, qui a prêté serment hier, jeudi, risque d’être éphémère. Il devrait être modifié pour être davantage inclusif, et il n’est pas sûr que l’actuel Premier ministre garde son fauteuil. Par ailleurs, il est aussi prévu un remaniement de la Commission électorale. De plus, un comité de suivi de l’accord, dont le président pourrait être Etienne Tshisekedi, sera aussi créé. Mais pour le moment, personne ne sait qui en fera partie.

Avec la situation qui prévaut en RDC depuis la fin théorique du mandat de Joseph Kabila le 19 décembre, faite de violences et d’arrestations, il ne fait pas de doute que la signature d’un accord s’inscrit dans l’urgence. « Les évêques, qui ont mis en jeu leur légitimité dans ces négociations, ont su apaiser les esprits pour aboutir à cet accord. Reste à savoir si le calme va revenir et perdurer dans les prochaines semaines », estime Thierry Nicolon, Journaliste à France 24. Hier, jeudi, le président de la CENCO, monseigneur Marcel Utembi, a prévenu que l’église n’est pas prête « à prolonger indéfiniment et de manière improductive ces travaux » et a appelé les participants à « abandonner l’égoïsme et les calculs politiciens partisans pour conclure ces négociations le plus tôt possible »

Depuis le début de la semaine, les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre à Kinshasa, Lubumbashi et d’autres villes de l’Ouest du pays auraient fait une vingtaine de morts selon la police. À cela, viennent s’ajouter les affrontements communautaires.

 

RDC : Kabila ne bouge pas

En RDC, c’est le temps des incertitudes. Personne ne sait ce qu’il adviendra demain. Malgré la fin de son mandat, Kabila, au pouvoir depuis 2001, s’accroche à son siège. La frange de l’opposition dirigée par Etienne Tshisekedi, appelle le peuple à ne plus le reconnaître. La RDC, ce n’est rien de le dire, commence à partir à la dérive.

En RDC, voilà deux jours que le mandat de Joseph Kabila a pris fin du moins théoriquement. Mais il reste en poste sur la base d’un accord politique conclu avec une frange de l’opposition. Dans la capitale Kinshasa, la situation reste critique. Dans la nuit du lundi 19 décembre, il a annoncé un nouveau gouvernement alors, que les négociations engagées par l’église épiscopale entre la majorité présidentielle et la frange de l’opposition ayant boycotté le dialogue politique, se poursuit. D’ailleurs, le nouveau Premier ministre, Samy Badibanga, est un transfuge de l’UDPS, fer de lance de la coalition anti-Kabila, le Rassemblement démocratique dirigé par l’opposant historique Etienne Tshisekedi.

A 84 ans, celui que l’on surnomme « Monsieur Non », Etienne Tshisekedi, a appelé, dans une vidéo postée sur YouTube le lundi dans la nuit, le peuple congolais à ne plus reconnaître Kabila comme président de la RDC. « Je lance un appel solennel d’abord au peuple congolais à ne pas reconnaître l’autorité qui reste illégale et illégitime de Joseph Kabila et à résister pacifiquement au coup d’État qui est ainsi accompli avec la bénédiction de la Cour constitutionnelle », a-t-il déclaré. Il a aussi demandé « aux partenaires extérieurs ainsi qu’à l’ensemble de la communauté internationale, à ne plus traiter avec Joseph Kabila au nom de la RDC ». Ce mardi matin, des tirs ont été entendus à Lubumbashi, fief de l’opposant Moïse Katumbi. Selon l’ONU, hier mardi 20 décembre, 20 civils auraient été tués dans la capitale, Kinshasa, dans les accrochages entre les manifestants et les forces de l’ordre. Mais le bilan du gouvernement fait état de neuf morts dont un policier.

La formation d’un gouvernement pendant que les négociations se poursuivent avec le Rassemblement de l’opposition, est pour beaucoup d’observateurs, le signe que Kabila veut passer en force. Etant donné que la position du camp de Tshisekedi est « tout sauf Kabila », tout en exigeant l’organisation des élections en 2017 et non en 2018 comme le prévoit l’accord issu du dialogue politique national inclusif. « Comme je l’ai dit, il faut organiser une élection en 2017. Là, je suis d’accord avec l’UDPS. Mais de manière générale, je ne suis pas sur la même ligne, l’UDPS a oublié quel était l’objectif d’un parti politique en général. Elle s’est enfermée dans une espèce d’opposition ontologique…Le but du parti n’est plus de conquérir le pouvoir, mais de faire opposition et je trouve cela contre-productif.

Pourquoi avoir boycotté les élections en 2006 quand ils avaient vraiment une chance, et avoir accepté d’y participer en 2011 quand en réalité pour ces dernières, le jeu était pour le coup vraiment biaisé ? On peut se poser ces questions sur la stratégie de l’UDPS… », expliquait au Journal du Mali, il y a une semaine, Serge Katembera, chercheur en sociologie politique et doctorant à l’Université de Paraïba (Brésil).  Encore plus important, l’analyste politique congolais estime, sur sa page Facebook, qu’il n’y a aucune « cohérence à réclamer le départ de Kabila aujourd’hui (2016) quand en 2011, on (l’opposition) a accepté son élection de manière anticonstitutionnelle. » En effet, en 2011, Joseph Kabila a remportée les élections émaillées de fraudes massives et de violences qui ont fait de nombreux morts.

 

La liste des ministres et vice-ministres d’Etat du gouvernement de Samy Badibanga

Vice-premiers ministres :

1.Affaires Etrangères et Intégration régionale : She Okitundu

2.Intérieur : Emmanuel Ramazani Shadari

3.Transport et Voies de communication : José Makila

Ministres d’Etat

1.Justice et Garde des sceaux : Alexis Thambwe Mwamba :

2.Budget : Kangudia Mbayi Pierre

3.Economie nationale : Bahati Lukwebo :

4.Plan : Jean Lucien Bussa

5.Emploi, Travail et prévoyance sociale : Lambert Matuku

6.Décentralisation et Réforme institutionnelle : Azarias Rubrewa

7.Fonction publique : Michel Bongongo Ikoli

Ministres

1.Défense nationale, anciens combattant et Réinsertion : Crispin Atama Tabe

2.Finances : Henri Yav Mulang

3.Communication et médias : Lambert Mende

4.Postes, télécommunication et NTIC : Ami Ambatombe Nyongolo

5.Portefeuille : Non communiqué

6.Relation avec le Parlement : Non communiqué

7.Affaires foncières : Non communiqué

8.Infrastructures, Travaux publics et reconstruction : Non communiqué

9.Urbanisme et Habitat : Non communiqué

10.Mines : Martin Kabwelulu

11.Hydrocarbures : Aimé Ngoy Mukena

12.Industrie : Marcel Ilunga Lehu

13.Energie et ressources hydrauliques : Pierre Anatole Matusila

14.Tourisme : André Moke Sanza

15.Petites et moyennes entreprises : Eugène Serufuli Ngayabaseka

16.Coopération au développement : Clément Kanku Bukasa

17.Commerce extérieur : Boji Sangara Bamanyirue Aimé

18.Agriculture: Patrick Mayombe Mumbioko

19.EPSP: Gaston Musemena

20.Genre, enfant et famille : Marie Louise Mwange

21.Affaire sociales, solidarité et action humanitaires : Paluku Kisaka Yereyere

22.Sports : Willy Bakonga

23.Environnement et développement durable : Atis Kabongo Kalonji

24.Enseignement supérieur universitaire : Steves Mbikayi Mabuluki

25.Formation professionnelle, métiers et Artisanats : Guy Mikulu Pombo

26.Recherche scientifique : Bamboka Lobendi

27.Développement Rural : Martine Ntumba Bukasa

28.Droits Humains : Marie Ange Mushobueka

29.Santé : Holly Ilunga Kalonga

30.Jeunesse et Initiation à la nouvelle citoyenneté : Maguy Kiala Bolenga

31.Pêche et élevage : Jean Marie Bulambo Kilosho

32.Affaires coutumières : Venant Tshipasa Vangi

33.Cultures et Arts : Sylvain Maurice Masheke

34.Ministre Délégué auprès du Premier ministre : Fidèle Ntingu Bayi.

Vice-ministres :

1.Affaires Étrangères : Yves kisombe

2.Congolais de l’étranger : Emmanuel Ilunga Kasongo

3.Intérieur : Basile Olongo

4.Transports et voies de communication : Samy Adubango.

5.Justice: Kiove kola Edouard

6.Budget: Willy Ngoposs Sunzel

7.Environnement : Agée Matembo

8.Plan : Franck Mwedi Apenela

9.Travail et prévoyance sociale : Arthur Sedea

10.Décentralisation et réforme institutionnelle : Montana Mpuku Autaine

11.Défense nationale : Corneille Maswaswa.

12.Finances : Tharcisse Loseke Nembalemba

13.Télécommunications et Nouvelles technologies de l’Information et de la communication : Isidore Omari Kampene

14.Portefeuille : Omer Egbake Yangembe

15.Infrastructures : Papy Matenzolo

16.Urbanisme : Zachée Rugabisha

17.Énergie et ressources hydrauliques : Willy Mishiki

18.Coopération au développement : John Kwete

19.Commerce extérieur: Nathalie Mbul

20.Agriculture : Noël Botakile

21.Économie : Bishumu Akupendayi

22.Enseignement Supérieur et universitaire : Christophe Mboso Nkodia

23.Santé : Maguy Rwakabuba.

Turquie, Russie : les implications de l’assassinat de l’ambassadeur russe

Quelles sont les conséquences de l’assassinat, le lundi 19 décembre, de l’ambassadeur russe à Ankara ? C’est la question que tous ou presque continuent de poser. Mais, de toute évidence, il est difficile de prédire ce qui va se passer.

Le lundi 19 décembre, l’ambassadeur russe en Turquie, Andreï Karlov, a été tué de huit balles en plein discours dans une galerie d’art par un jeune de 22 ans, Mevlüt Mert Altintas, qui a été abattu par les forces spéciales turques. La Russie et la Turquie ont décidé de coopérer pour enquêter sur le meurtre de l’ambassadeur. Mais ce que l’on sait aussi, c’est qu’avant d’être abattu, l’assaillant, policier qui plus est, a crié : « N’oubliez pas Alep, n’oubliez pas la Syrie ! ». Les autorités turques l’accusent d’être membre de la confrérie islamiste de Fethullah Gülen, accusé d’avoir orchestré le coup d’Etat manqué de juillet dernier. Une accusation rejetée par M. Gülen, que les Etats-Unis ont toujours refusé d’extrader, arguant un manque de preuve.

Selon Marc Semo, journaliste au Monde, spécialiste de la diplomatie, « ce jeune fait partie de ces islamistes qui, en Turquie, avaient soutenu la politique du gouvernement qui avait pris fait et cause pour la rébellion syrienne. La Turquie était l’un des pays qui a le plus appuyé la révolution syrienne. Mais aujourd’hui, ces islamistes sont désarçonnés par le virage du Président Recep Tayyip Erdogan qui, depuis la réconciliation avec la Russie, a décidé de tirer un trait sur Alep, en échange du fait que la Russie lui a permis de créer une petite zone de sécurité au nord de la Syrie qui lui permet à la fois d’accueillir des réfugiés et des troupes de la rébellion modérée. »

« Il y a tout une partie des islamistes qui est indignée par l’attitude du Président turc, et qui reste mobilisée contre le régime d’Assad et son grand allié, à savoir la Russie. », ajoute Marc Semo.

L’ambassadeur russe était en poste à Ankara depuis 2013, et a vécu la crise entre les deux pays commencée en novembre 2015 après que les Turcs eurent abattu un avion russe le long de la frontière syrienne. Ce qui a ravivé les tensions entre les deux pays qui étaient déjà opposés dans la guerre en Syrie, en ce sens qu’Ankara soutenait la rébellion contre le régime d’Assad qui est pourtant l’allié de la Russie. La réconciliation est intervenue le 9 août dernier.

Depuis lundi, les questions pleuvent sur les conséquences de cet assassinat. S’agit-il d’un coup monté pour détériorer les relations entre la Russie et la Turquie, comme l’ont pensé à la fois Poutine et Erdogan ? Pour Marc Semo,  cet événement, à court terme, « ne peut que renforcer les relations entre les deux pays, mais à long terme, ça peut être compliqué, parce qu’on verra exactement le niveau de complicité dont a pu bénéficier ou non ce policier. »

Mais ce qui est sûr, c’est qu’il est très difficile de prédire ce qui va se passer. « À court terme c’est un choc pour la Russie, qui se rend compte que la guerre en Syrie est un risque pour elle, un enlisement sur le terrain militaire, parce que pendant le régime d’Assad récupérait Alep, il perdait en même temps Palmyre. Donc, les Russes sont conscients que la prétention de récupérer l’intégralité du territoire syrien est impossible. », explique M. Semo.

Syrie, la guerre du quatrième pouvoir

En Syrie, en plus du terrain et de la diplomatie, les puissances s’affrontent aussi dans les médias, à coups de propagande. Comme ce fut le cas récemment avec la chute d’Alep, une journaliste pro-russe à tenter de saper le travail des journalistes occidentaux.

S’agissant de la guerre en Syrie, un autre front où s’affrontent les puissances est celui des médias. Comme l’a démontré, le mercredi 13 décembre, une vidéo intitulée « Une journaliste démonte en deux minutes la rhétorique des médias traditionnels en Syrie » publiée sur le site Russia Today, qui serait financée par le pouvoir russe. Pour la journaliste indépendante, Eva Bartlett, en l’absence d’organisation fiable dans l’est d’Alep, il n’est pas possible pour les médias occidentaux d’obtenir des informations fiables. Elle s’en prend à l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) et s’inscrit en faux contre la thèse selon laquelle le pouvoir syrien tuerait la population à Alep. «Mais l’analyse qu’elle fait en partant de ce constat est pour le moins partiale. D’abord à propos des civils. Les journalistes du Monde à Beyrouth sont par exemple au contact de personnes qui ont fui Alep, et certains récits valident tout à fait l’existence de civils victimes des forces syriennes. Leurs chroniques de l’écrasement de la rébellion se fondent aussi sur des sources institutionnelles, mais également, par exemple, sur les récits de contacts sur place. », explique Samuel Laurent et Adrien Sénécat dans « Les décodeurs ».  Cette vidéo conspirationniste est devenue la deuxième plus vue sur YouTube.

Les deux journalistes évoquent aussi des images utilisées à des fins de propagande. Comme celle d’ « Une petite fille qui court pour survivre, toute sa famille a été tuée. Ce n’est pas Hollywood. C’est la réalité en Syrie », qui, contrairement à ce qui a pu circuler sur la toile, serait tirée d’un clip de la chanteuse libanaise Hiba Tawaji en 2014.

C’est donc dire qu’en Syrie, comme dans toutes les guerres, la vérité est la première victime. Il est difficile  de vérifier les nombreuses informations qui circulent. Dans son hebdomadaire « Chronique du Blédard » publiée dans « Le Quotidien d’Oran », le journaliste et essayiste algérien Akram Belkaïd, évoque cette guerre des plus complexes sur laquelle il est difficile de se prononcer : « Ce qui me frappe dans la bataille des mots, c’est que de nombreuses personnes se positionnent surtout en fonction des médias occidentaux principaux. À les entendre, puisque des journaux comme Le Monde, le New York Times ou le Guardian dénoncent – ou critiquent – l’intervention russe en Syrie c’est donc que cette dernière doit être défendue et soutenue. Il est vrai que l’indignation médiatique occidentale à propos d’Alep est très sélective et que l’on aurait aimé entendre les mêmes discours quand les pauvres gazaouis mourraient sous les bombes à sous-munitions israéliennes. Mais concernant la Syrie, on peut aussi se rappeler qu’une montre cassée donne l’heure exacte deux fois par jour. Autrement dit, aussi critiquables soient-ils, les médias « mainstream » peuvent parfois être dans le juste. En tous les cas, en tant que journaliste, l’auteur de ses lignes préfère de loin lire un papier dans ces journaux plutôt que d’accorder le moindre crédit à cette floraison de sites dits alternatifs et qui ne sont qu’un ramassis de fausses informations et d’analyses tronquées cela sans oublier les médias financés par les fonds publics russes dont on est en droit d’interroger l’indépendance si ce n’est l’intégrité. », écrit-il.

Gambie : Yaya Jammeh ne cède pas

Malgré les pressions internationales, Yaya Jammeh se cramponne au pouvoir qu’il devrait quitter en janvier prochain. La médiation de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest est pour le moment un échec.

En Gambie, Yaya Jammeh reste imperméable à l’appel de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de revenir sur sa décision de ne pas reconnaître les résultats des élections du 1er décembre, pour cause d’ « erreurs inacceptables ». « Autant j’ai accepté les résultats car j’ai cru que la commission était indépendante et honnête, désormais je rejette les résultats en totalité. Laissez-moi répéter : je n’accepterai pas les résultats », avait annoncé M. Jammeh le vendredi 9 décembre dernier. Une annonce qui a eu l’effet d’une douche froide sur la démocratie en Gambie, alors que la victoire du candidat de l’opposition, Adama Barrow, avec 43,2% contre 39,6% pour Jammeh, augurait une nouvelle ère dans ce pays d’une main de fer pendant 22 ans.

Médiation : un échec ?

Malgré les appels du président démocratiquement élu à respecter le verdict des urnes, Yaya Jammeh a fait preuve d‘obstination dans son envie de ne pas céder le pouvoir. Même les menaces de son grand voisin sénégalais n’y ont rien fait. Alors, la machine de la médiation de la Cédeao s’est mise en branle. Hier mardi 13 décembre, en attendant l’arrivée à Banjul des chefs d’Etat de la Cédeao avec à leur tête Ellen Johnson Sirleaf, la présidente, le parti présidentiel (APRC), a déposé un recours devant la Cour suprême laquelle, grand paradoxe, compte quatre juges manquants et n’a pas siégé depuis un an, selon le barreau gambien.

« Un accord ne pourra pas être trouvé en un jour », a prévenu hier Ellen Johnson Sirleaf, accompagnée du nigérian Mahammadu Buhari, John Dramani Mahama(qui vient de reconnaître sa défaite à la présidentielle au Ghana), et le sierra-léonais Ernest Bai Koroma, avant le début des discussions avec M. Jammeh. À l’issue de la rencontre avec M. Jammeh, et ensuite avec le président élu, Adama Barrow, aucun accord n’a été trouvé. La volonté de Yaya Jammeh de rester au pouvoir est manifeste. « Nous ne sommes pas venus pour un accord, nous venons aider les Gambiens à organiser la transition. Ce n’est pas quelque chose qui peut aboutir en un seul jour, il faut y travailler », a déclaré Mme Johnson Sirleaf. Elle a fait savoir que la délégation rendra compte des discussions avec Yaya Jammeh lors du sommet prévu samedi à Abuja. Interrogé par RFI, Marcel Alain de Souza, président de la commission de la Cédeao, a évoqué la possibilité d’un recours à « des décisions draconiennes », y compris l’intervention militaire, au cas où l’option diplomatique échouera.

 

RDC, les négociations de la dernière chance

L’église épiscopale a réuni le pouvoir et une frange de l’opposition anti-Kabila autour de la table des négociations pour trouver un accord sur le maintien du président Kabila dont le mandat prend fin le 20 décembre prochain, mais qui a réussi faire glisser cet échéance. L’église doit trouver un accord d’ici mardi 14 décembre entre les deux camps antagonistes, sous peine de voir la République démocratique du Congo replonger dans la violence

Hier, jeudi 8 décembre, des négociations ont démarré en République démocratique du Congo, entre majorité présidentielle et une partie de l’opposition qui n’a pas adhéré à l’accord politique permettant un « glissement » du mandat du Président Joseph Kabila. Ayant échoué à modifier la Constitution qui lui interdit de briguer un nouveau mandat, Kabila a toutefois réussi à « faire glisser » son mandat à l’issue du « dialogue national politique inclusif » avec une frange de l’opposition. Auparavant, la Cour constitutionnelle avait rendu un arrêt, en mai dernier, stipulant qu’il pourra rester en fonction jusqu’à la prestation de serment d’un nouveau président.

Mais c’était sans compter le Rassemblement de l’opposition, un regroupement politique rangé derrière Etienne Tshisekedi. Ces derniers mois, les deux camps se regardaient en chiens de faïence. Ainsi, le 19 septembre dernier, la manifestation de l’opposition, pour réclamer le départ de Joseph Kabila  à la fin de son mandat, a mal tourné. Elle a été dispersée par la police, donnant ainsi lieu à des affrontements violents dans les quartiers de Kinshasa. Ce qui a amené les autorités kinoises à interdire tout rassemblement.

Les négociations de la dernière chance qui ont démarré hier soir pour trouver une sortie de crise, sont une sorte de processus de rapprochement enclenché par l’Eglise épiscopale. Dans son discours, le président de l’église, Mgr Utembi, a estimé que «les exigences rigides devront céder à la concession et au compromis ». Il reste que la tâche s’avère ardue, d’autant que pour la majorité présidentielle, il s’agira d’amener l’opposition à adhérer à l’accord qui prévoit le maintien de Joseph Kabila jusqu’aux élections prochaines. Alors que le Rassemblement anti-Kabila réunit autour de l’opposant historique Etienne Tshissekedi, privilégie l’instauration d’un « régime spécial » après le 20 décembre, date à laquelle prend officiellement fin le mandat de Joseph Kabila. Tshissekedi est ses alliés exigent la tenue des élections fin 2017. L’ église parviendra-t-elle à trouver un accord d’ici le 14 décembre ? Cette question reste pour le moment sans réponse, même si l’urgence de parvenir à un consensus avant la fin du mandat de Kabila, le 19 décembre, s’impose.

Libye : après la défaite de Daesh à Syrte, des combats entre acteurs militaro-politiques

En Libye, alors que la défaite infligée à Daesh à Syrte concentre toutes les attentions, les combats entre deux camps politico-militaires à côté du « croissant pétrolier » sont venus rappeler la nécessité d’un compromis entre les différents protagonistes libyens.

Pour nombre d’observateurs, il faudrait un miracle pour remettre de l’ordre dans la situation chaotique qui prévaut en Libye, depuis la chute de Muhammar Kadhafi en 2011. En dépit du soutien de la Communauté internationale, le gouvernement d’union nationale de Faïez el-Sarraj a compris que sa marge de manœuvre est réduite.

Dans la région, ni Alger ni Tunis ne voulait entendre parler d’intervention militaire, estimant qu’il faut d’abord trouver un compromis entre les acteurs politico-militaires libyens engagés dans une interminable bataille pour le pouvoir. Hier mercredi, les affrontements qui ont eu lieu en lisière occidentale du « croissant pétrolier », ont montré à quel point il est difficile d’envisager une sortie du tunnel. Des combats qui ont mis aux prises deux camps politico-militaires : d’un côté des milices de l’est favorables au gouvernement d’El Sarraj, de l’autre l’armée nationale libyenne dirigée par le désormais Maréchal, Khalifa Haftar, bras armé du Parlement basé à Tobrouk, opposé au gouvernement d’union soutenu par les chancelleries occidentales. Deux camps qui symbolisent la partition du pays : la Tripolitaine à l’ouest et la Cyrénaïque à l’est.

Selon des sources officielles, les milices pro-gouvernementales ont attaqué la ville de Ben Jawad, où passe la moitié du brut libyen exporté, mais ont été repoussés par les forces de Khalifa Haftar qui en ont le contrôle depuis septembre dernier, après en avoir chassé une milice alliée au gouvernement d’El Sarraj. Dans son communiqué d’hier, le gouvernement d’El Sarraj a nié une quelconque implication dans les combats.

Ces événements interviennent au moment où Daesh a été mis en déroute à Syrte, ville qu’elle contrôle depuis un an. Même si pour beaucoup d’observateurs, il est difficile de dire que c’est la fin du groupe extrémiste dont des leaders et des combattants se sont retranchés dans le sud du pays.

 

 

CPI : Ongwen plaide non coupable

Mardi 6 décembre a commencé le procès de Dominic Ongwen, un enfant soldat qui a fini par devenir commandant dans la sinistre rébellion ougandaise de l’Armée de résistance du seigneur. L’accusé se pose en victime. Pour la procureur, Fatou Bensouda, il ne s’agit pas de trancher s’il est un homme bon ou cruel mais de déterminer s’il est coupable de crimes commis quand il était adulte et qui lui sont reprochés aujourd’hui. »

Quelle sera l’issue du procès de Dominic Ongwen, jugé à la CPI pour « crimes contre l’humanité » et « crimes de guerre » commis entre 2002 et 2005 dans le nord de l’Ouganda. Deux jours après l’ouverture du procès, il est difficile de prédire ce qu’il adviendra de celui qui est considéré par tous comme la tête pensante de la sinistre Armée de résistance du seigneur (LRA) de Joseph Kony, qui n’est toujours pas arrêté. Hier, à l’ouverture du procès, il s’est retranché dans un discours de victimisation et a plaidé non coupable.

Fils de professeurs, Dominic Ongwen a été enlevé sur le chemin de l’école alors qu’il n’avait que 10 ans, par la rébellion LRA, crée en 1987, dirigée par Joseph Kony. La macabre rébellion tentait d’implémenter un mode de gouvernance reposant sur les dix commandements de la Bible. Bien qu’il soit jeune, Dominic Ongwen se distingue par sa loyauté et sa témérité dans les combats. Au fil du temps, il devient l’un des leaders de la sinistre rébellion ougandaise qui a tué plus de 100 000 personnes et enlevé plus de 60 000 enfants, selon l’ONU. Aujourd’hui âgé de 40 ans, Dominic Ongwen, le premier enfant soldat à être jugé par la CPI, se présente comme une victime de la LRA. Une stratégie de défense que tente de démonter la Cour. Pour la procureure Fatou Bensouda,« il a embrassé avec enthousiasme les méthodes violentes de la LRA ». Encore plus important, il a décidé de ne pas déposer les armes pour se rendre, à la différence de 9 000 combattants, « qui se sont rendus et ont obtenu l’amnistie » entre 2002 et 2005. Le substitut de la procureur a ajouté qu’en 2004, il était à la tête de 3 000 hommes coupables d’attaques de camps de déplacés.

Des témoignages d’ex-membres de la LRA et de victimes ont été cités, outre les communications radios entre les commandants de la LRA dont Ongwen collectés par les services de renseignement ougandais. Aujourd’hui, mercredi 7 décembre, les représentants des 4 000 victimes feront leurs déclarations. Alors que la défense, elle, a décidé de s’exprimer à la reprise de l’audience en janvier prochain. Pour Fatou Bensouda, « La Cour n’est pas là pour trancher si Dominic Ongwen est un homme bon ou cruel, ni s’il mérite de la compassion. Elle est là pour déterminer s’il est coupable de crimes commis quand il était adulte et qui lui sont reprochés aujourd’hui. »

Sénégal : les Africains préparent leur défense

C’est aujourd’hui que prend fin la 3e édition du Forum paix et sécurité à Dakar. Pendant deux jours, experts, chercheurs, militaires, et responsables politiques ou membres de la société civile ont échangé sur les thèmes de l’extrémisme violent et de la gestion des espaces africains. Mais le plus important reste l’application des conclusions de la rencontre par les participants.

Depuis le lundi 5 décembre, Dakar, la capitale du Sénégal, abrite la 3e édition du Forum paix et sécurité en Afrique.  Placé sous le haut patronage du président Macky Sall, cette rencontre aura été l’occasion pour les experts, chercheurs, militaires, et responsables politiques ou membres de la société civile d’échanger sur les thèmes de l’extrémisme violent et de la gestion des espaces africains pendant deux jours. Elle est organisée avec la contribution d’une vingtaine d’entreprises de défense et de sécurité françaises et européennes. C’est en 2013, lors du Sommet de l’Elysée sur la paix et la sécurité que le forum a été lancé. Il s’est déjà tenu en 2014 et en 2015. D’ailleurs, le ministère français de la Défense fait partie des partenaires du forum, avec celui des Affaires étrangères du Sénégal et le Centre des hautes études de défense et de sécurité (CHEDS).

Le Mali a honoré ce rendez-vous à travers son Premier ministre, Modibo Keïta, qui est arrivé dans la capitale sénégalaise hier accompagné du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général Salif Traoré et d’autres personnalités maliennes. Cet événement arrive dans un contexte marqué par la montée de l’extrémisme violent qui n’épargne aucun pays, donnant davantage du poids à l’idée selon laquelle « nos sécurités sont liées ». Pour s’en convaincre, il suffit juste de se rappeler les récents événements. Il y a eu des attaques d’extrémistes violents dans les capitales africaines comme Bamako, Ouagadougou, Grand-Bassam, après celui ayant visé Paris.

Que faut-il donc attendre de cette énième rencontre sur les questions de sécurité et d’extrémisme violent ? C’est la question qui vient à l’esprit de beaucoup sur le continent, surtout ceux et celles qui sont d’avis que ces rencontres ne servent pas à grand-chose. Pour l’Etat sénégalais, il ne fait pas de doute que l’organisation d’une telle rencontre est tout sauf insignifiante, même s’il figure sur la liste des pays où le péril extrémiste n’est pas assez important. Mais il reste qu’il s’agit aussi d’un pays où 90% de la population est musulmane. Pour beaucoup d’observateurs, ce forum servira à quelque chose à la seule et unique condition que les conclusions auxquelles ont abouti les échanges soient exploitées par les participants.

Autriche : l’extrême mise en échec

Dimanche 4 décembre, les résultats de la présidentielle ont donné Alexander Van der Bellen vainqueur face à son rival du parti d’extrême droite, Norbert Hofer. La défaite de l’extrême droite traduirait un vif rejet des Autrichiens vis-à-vis des discours racistes, xénophobes qui se banalisent.

Quelques mois après l’invalidation de sa victoire pour cause de vice de forme, le candidat porté par le parti écologiste, Alexander Van der Bellen est cette fois sorti victorieux de la présidentielle du dimanche 4 décembre, avec  53,6% contre 46,4% pour son rival du  FPÖ (parti d’extrême droite) Norbert Hofer. Cela, après une campagne présidentielle on ne peut plus agressive qui a menacé l’unité du pays. Des amitiés se sont cassées, des couples disloqués, comme l’a rapporté le correspondant de RFI, Piotr Moszynski. La magnitude de la division est telle que Van der Bellen, 72 ans et qui occupera le Palais de La Hofburg en janvier prochain, a appelé les Autrichiens à l’unité, renvoyant ainsi de lui l’image d’un « rassembleur ». « Nous avons montré à l’Europe et au monde que c’est possible (de faire barrage à l’extrême droite)», a déclaré l’universitaire, également premier président écologiste du pays. Il a désormais la lourde tâche de mettre fin à ces divisions qui, pour beaucoup d’observateurs, s’étendent jusqu’à la classe politique.

Avec cette victoire s’éloigne donc la perspective d’un référendum sur  la sortie de l’Autriche de l’Union européenne, promis par Norbert Hofer. En Autriche, la montée du parti d’extrême droite avait aussi ouvert la vanne des déclarations xénophobes et racistes. Van der Bellen a mené sa campagne contre l’extrême droite, mettant en garde contre une sortie de l’Autriche de l’Union européenne. «Le peuple autrichien a fait le choix de l’Europe et de l’ouverture», a déclaré le président français François Hollande. Mais pour le journal Die Presse, proche de l’extrême droite, « cette élection signifie que les choses resteront inchangées et que l’Autriche n’intéressera bientôt plus l’Europe et le monde. Mais cela risque de changer en cas de victoire de l’extrême-droite aux prochaines législatives, peut-être dès 2017 ». Dors et déjà, la perspective des législatives prévues en 2018 font peur car l’extrême droite a fait savoir qu’elle se prépare pour conquérir la chancellerie fédérale.

Centrafrique : fin de l’opération Sangaris

Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, a annoncé la fin de l’opération française Sangaris. Alors que dans le pays, les populations sont inquiètes par la montée de la violence ces derniers jours.

Hier dimanche, dans la soirée, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, est arrivé à Bangui pour acter la fin de l’opération française Sangaris, présente en Centrafrique depuis le 5 décembre 2013 pour, comme les forces onusiennes de la Minusca, mettre fin à la « faillite totale de l’ordre public, l’absence de l’état de droit et les tensions interconfessionnelles ». Une décision qui n’est pas sans inquiéter en Centrafrique où ces dernières semaines les violences se sont intensifiées.

Le lundi 24 octobre, Journée des Nations unies, la ville de Bangui a connu une journée ville morte et des manifestations d’organisations de la société civile pour demander le départ de la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (MINUSCA). Les forces onusiennes, accusées de passivité face aux violences dans le pays, auraient été la cible de caillassages et tirs de la part des manifestants, et auraient répondu par des tirs de sommation à balles réelles. De plus, le mercredi 13, des ex-miliciens de la Séléka (forces rebelles musulmanes opposées à l’ex-président centrafricain François Bozizé) avaient attaqué des réfugiés à Kaga-Bandoro, dans le centre, faisant 30 morts et 57 blessés. Autre incident, l’assassinat d’un officier supérieur dans le quartier PK5 de Bangui, qui a donné lieu à des représailles contre des Peuls musulmans. Les événements de lundi 24 octobre on fait trois morts et six blessés selon un bilan provisoire. C’est dans ce climat extrêmement tendu qu’est intervenue la visite du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

« La France ne s’est pas engagée en république centrafricaine pour rester. La France avance des raisons financières pour justifier son retrait puisqu’elle est également engagée ailleurs… notamment au Mali. La mission de la France en RCA répondait à 3 objectifs majeurs: freiner les conflits intercommunautaires, reconstruire l’État, organiser les élections présidentielles. La RCA est encore fragile, mais la France laisse derrière elle 300 soldats pour former l’armée centrafricaine », tels sont les arguments avancés par  Kamissa Camara, spécialiste de l’Afrique de l’Ouest, interrogée par TRT World. De fait, environ 350 soldats français resteront en RCA.

 

Départs des pays africains de la CPI : faut-il craindre l’effet de contagion ?

Des pays africains ont décidé de se retirer de la Cour pénale internationale. Après le Burundi, l’Afrique du Sud, les autorités gambiennes, par la voix du ministre de l’information, Sheriff Bojang, ont annoncé mardi le 25 octobre le retrait de la Gambie de la CPI qu’elles accusent de « persécution envers les Africains, en particulier leurs dirigeants ». D’autres pays tels que le Kenya, l’Ouganda et la Namibie ont évoqué la possibilité de se retirer. Une sorte de prolongement du processus de retrait collectif débattu il y a quelques années à l’Union africaine. Alors, est-ce le début de la fin pour la CPI ? C’est la question qui est sur toutes les lèvres. De nombreux experts sont d’avis que ces départs ne sauraient sonner le glas pour la Cour. Interrogé par AFP, Alex Whiting, Professeur de droit à l’Université d’Harvard, estime que « La justice internationale, tout comme la CPI, a toujours eu des hauts et des bas : elle ne va pas disparaître ». « Mais au final, la CPI existe pour les victimes et non pour ceux au pouvoir qui décident de ratifier ou non un traité. », précise Aaron Matta, chercheur au sein de l’Institut de La Haye pour une justice mondiale. A ceux qui craignent un départ en vague de la CPI sur le continent, d’autres experts estiment que cela est improbable, en raison du fait que la juridiction bénéficie du soutien de certains pays comme le Mali, qui a ratifié le statut de la CPI le 16 août 2000, et le Botswana, la République démocratique du Congo.

Créée en 1998 mais devenue effective en 2002, la Cour pénale internationale continue de susciter les débats. Il repose sur le statut de Rome, que seulement  139 pays ont signé alors que 23 autres n’en sont pas membres. Parmi ces non-membres il y a les Etats-Unis, l’Inde, l’Israël, la Russie et Cuba. Le rôle de la CPI contribue à mettre fin à l’impunité pour les crimes contre l’humanité, le génocide et les crimes d’agression. Aujourd’hui, l’une des inévitables questions est de savoir si la CPI contribue vraiment à une « justice globale ». Mais il est surprenant qu’une  cour qui a une dimension internationale ne puisse pas réunir tous les pays membres des Nations unies, et, grand paradoxe, trois des cinq pays ayant le droit de véto, les Etats-Unis en tête, n’en sont pas membres. Il est impossible de ne pas dire que le retrait des Etats-Unis en 2002, sous l’administration Bush, a ainsi contribué davantage à la faiblesse de la Cour. Et il apparaît clairement que tous les pays ne peuvent pas être pesés à la même balance de la justice au niveau international. Parfois, c’est à se demander si la CPI n’a pas été un projet « mort-né » à partir du moment où elle n’est pas capable de poursuivre les crimes commis par les citoyens de tous les pays du monde.

C’est pourquoi, en Afrique, nombreux sont ceux qui pensent que c’est une justice à deux vitesse. Par exemple, lorsqu’un mandat d’arrêt été émis contre le président soudanais, Omar Hassan El Béchir, les pays africains ont décidé ensemble de ne pas l’exécuter. Pourquoi ? Parce que, selon Jean Ping, à l’époque président de la Commission de l’Union Africaine, « la justice internationale lutte contre l’impunité seulement en Afrique, comme si rien ne se passait ailleurs ». Ce qui n’est ni tout fait faux ni tout à fait vrai. Le fait est que de 2003 à nos jours, les poursuites engagées ont concerné des crimes commis en Afrique. Les cas les plus récents qui ont fait beaucoup de bruit sont ceux d’Omar El Béchir, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Mais ce qu’il est important de relever, c’est que le Soudan n’est pas membre de la CPI, et on se demande pourquoi la juridiction s’acharne à le poursuivre. Même si l’on sait que le cas d’El Béchir a été transmis à la Cour par les Nations unies. Il se trouve aussi que ce sont des pays africains eux-mêmes qui ont fait appel à la Cour à cause de l’incapacité de leur justice à poursuivre ces crimes.

Ces retraits, disons-le, sont tout sauf une bonne nouvelle pour le continent africain où règnent encore des autocrates qui piétinent les libertés politiques et individuelles, offensent les dignités. Le plus grave, c’est qu’ils risquent d’avoir quartier libre.

 

Migration massive dans des centres d’accueil pour les migrants de la « jungle de Calais »

La « jungle de Calais » a commencé à être évacuée. Environ 6 000 à 8 000 migrants sont concernés par ce grand déménagement.

Aujourd’hui, lundi 24 octobre, a commencé le démantèlement de la « jungle de Calais », un camp réunissant des réfugiés et des migrants qui tentent pour la plupart d’entrer sur le territoire du Royaume-Uni. Venus d’Afghanistan, d’Erythrée, du Soudan, ces migrants seront conduits vers des centres d’accueil se trouvant dans les régions françaises. Environ 6 000 à 8 000 migrants sont concernés par ce grand déménagement.

« C’est une opération dont on souhaite qu’elle se déroule dans le calme et dans la maîtrise. C’est pour l’instant le cas. », a déclaré Bernard Cazeneuve, le ministre français de l’Intérieur, alors qu’il s’exprimait au cours d’une rencontre à Paris avec les collectivités territoriales contre la radicalisation. Pour le gouvernement français, il s’agit d’une opération « humanitaire » qui permettra de « casser » le plus grand bidonville de France.

Ce qui les attend

Le but recherché par les autorités françaises est d’évacuer le camp aujourd’hui en transportant 2 400 personnes vers les 80 centres d’accueil et d’orientation, où ils seront pris en charge. Ensuite, ils devront prendre rendez-vous à la préfecture. Le dossier de ceux qui ont déjà fait une demande d’asile en France sera transféré dans la région d’accueil. Et les services chargés de l’asile vont se déplacer dans les centres pour instruire les dossiers. En cas de non obtention de l’asile, le migrant doit quitter dans le mois son centre et le territoire.

Parmi les migrants et les réfugiés de la « jungle », se trouvaient environ 1300 mineurs. Ils bénéficieront d’un traitement spécifique : ils resteront dans la « jungle » pendant 15 jours en attendant de savoir s’ils pourront rallier le Royaume-Uni ou pas.