Union à l’URD : la difficile mission de Gouagnon Coulibaly

La Cour d’appel de Bamako a confirmé le 7 septembre 2022 le jugement N°130 du 4 avril 2022 du Tribunal de Grande instance de la Commune V du District de Bamako validant le Congrès extraordinaire du 16 janvier 2022, qui avait porté M. Gouagnon Coulibaly à la tête de l’Union pour la République et la Démocratie (URD). Confirmé Président du parti de la Poignée de mains en attendant une nouvelle action en justice du camp Salikou Sanogo, l’ancien député de Kati doit s’atteler à la réunification de l’URD, secouée par de divisions internes depuis la disparition de Soumaila Cissé.

En rendant son arrêt le 7 septembre 2022, la Cour d’appel de Bamako a mis fin à 5 mois d’attente des deux camps protagonistes de la crise au sein de l’URD. Mais le feuilleton judiciaire ne semble toujours pas avoir connu son épilogue. Dans un communiqué, le même jour, signé du Secrétaire général Daouda Touré, proche du 1er Vice-président Salikou Sanogo, « l’URD assure qu’un pourvoi en cassation sera exercé contre ledit arrêt de la Cour d’appel dès sa notification ».

Mais, pour les soutiens de Gouagnon Coulibaly, ce pourvoi en cassation sera « sans effets sur l’application rigoureuse et intégrale de l’exécution de l’arrêt de la Cour d’appel ». Ces derniers sont déjà d’ailleurs tournés vers l’investiture du nouveau Président du parti, « dans les prochains jours ». Mais Gouagnon Coulibaly et ses proches veulent tendre la main aux « camarades » qui s’opposent à eux.

Main tendue

Loin d’un triomphalisme affiché, Gouagnon Coulibaly, après cette confirmation comme successeur de feu Soumaila Cissé à la tête de l’URD, se positionne en rassembleur. S’il évite lui-même de se prononcer avant toute passation officielle de pouvoir au sommet du parti, ses proches, quant à eux, communiquent.

Le Secrétaire politique du Bureau exécutif national de l’URD, Bakary Fomba, affirme que M. Gouagnon Coulibaly, qui est « résolument déterminé à rassembler tous les courants du parti, entreprendra très prochainement, dans un esprit d’ouverture et de mains tendue, les actions idoines, permettant de préserver en toutes circonstances l’unité du parti, si chère aux militants ».

« Je pense que la décision de la Cour d’appel n’est pas la victoire d’un camp sur l’autre, mais plutôt une opportunité pour nous tous de nous retrouver pour faire de l’URD un parti encore plus grand », confie également Abdrahamane Diarra, Président de la Jeunesse URD, proche du camp Gouagnon Coulibaly.

Pour parvenir à ces « retrouvailles » après de longs mois de mésententes, Gouagnon Coulibaly et ses proches comptent sur le dialogue. « Nous allons approcher nos camarades qui ne partagent pas nos avis, leur expliquer le bien-fondé de notre démarche. Nous allons aussi accepter des concessions et des compromis », assure Mamadou Dicko, 2ème Secrétaire politique de l’URD.

« Je suis convaincu que tous les courants peuvent se retrouver, pas forcément être d’accords sur tout mais sur le minimum, pour qu’ensemble nous puissions continuer notre combat pour le Mali », poursuit celui qui rappelle que le Congrès qui a élu Gouagnon Coulibaly, n’a « changé personne » et que le Pr. Salikou Sanogo reste le 1er Vice-président du parti. « L’objectif n’a jamais été d’enlever ou d’exclure quelqu’un. Nous continuons à nous battre pour que l’unité du parti soit préservée ».

Nouvelle cohésion ?

Si le nouveau Président de l’URD veut s’employer à réunifier le parti et à tendre la main à ceux qui s’opposent à lui, ces derniers, même s’ils n’excluent pas de refaire route ensemble, semblent résolus à aller au bout de la bataille judiciaire ouverte, en atteste le pourvoi en cassation annoncé.

« Accepter ou pas la main tendue, cela ne se décide pas au niveau d’une seule personne. Nous allons aviser. De toute façon, personne n’a intérêt à ce qu’on mette ce parti à l’eau. Nous avons intérêt à nous unir », glisse Daouda Koné, 7ème Vice-président, proche de Salikou Sanogo.

Élu à la tête de l’URD lors du Congrès extraordinaire du 16 janvier 2022, avec la participation de plus de 1100 délégués, Gouagnon Coulibaly, 60 ans, ancien député et Président de la Commission des Travaux publics, de l’habitat et des transports de l’Assemblé Nationale de 2007 à 2013, a depuis demandé à la Commission nationale de conciliation et d’arbitrage du parti de « redoubler d’efforts » dans la recherche de « solutions idoines de conciliation qui soient en adéquation avec les textes et pratiques convenus du parti ».

Ses proches l’affirment, l’ancien Directeur de campagne de feu Soumaila Cissé est « ouvert d’esprit » et « totalement disponible » pour rassembler tous les bords.

Aigles Dames : clap de fin pour Touty Gandega

L’histoire aura duré cinq ans. Durant lesquels, Touty Lucie Gandega, de son nom complet, a porté les couleurs du Mali dans de grandes compétitions, dont deux Afrobasket et une Coupe du monde. Malgré des débuts avec la France dans les équipes de jeunes, elle choisit en 2017 le Mali, grâce à sa sœur Diana Gandega qui a joué pour le pays également. La meneuse explique sa décision par un désaccord avec les tactiques du sélectionneur espagnol du Mali Joaquin Brizuela et par sa volonté de laisser la place aux plus jeunes. La joueuse de 31 ans, qui rêvait de jouer une Coupe du monde, s’est aussi faite remarquer par ses prises de position, qui l’ont poussé à boycotter l’Afrobasket 2021. Durant son parcours, elle a remporté deux médailles de bronze aux Afro Basket 2017 et 2019. Elle avait terminé meilleure meneuse des deux compétitions. 

Coupe du monde de basket féminin : les raisons d’une débandade

Parti en Australie pour la Coupe du monde avec de grandes ambitions, le Mali, repêché après le forfait du Nigeria en raison d’une crise de gouvernance au sein de sa fédération, aura bu le calice jusqu’à la lie.

5 matchs de groupes, 5 défaites. Une élimination sans gloire et des rencontres qui ont illustré la grande différence de niveaux entre les équipes. Il y avait le Mali et les autres. Pour leur entrée en lice, les Aigles Dames ont perdu contre le Japon, considéré comme l’adversaire le plus faible du groupe (89-56). Elles ont perdu une seconde fois face à l’Australie, pays hôte (118-58) et 74 à 59 face à la France, dans ce qui aura été leur match le plus accroché. Le chemin de croix s’est poursuivi contre la Serbie (81-68) et ce mardi face au Canada (88-65). Selon l’entraîneur des U-16 Dames Oumar Sidiya Maiga, le temps de préparation pourrait être une cause de cet échec cuisant. Les Aigles Dames ont eu trois semaines de préparation, d’abord à Bamako puis à Sydney, en Australie, où elles sont arrivées le 10 septembre pour s’acclimater une dizaine de jours. Parmi les 12 sélectionnées par l’entraîneur espagnol Joaquin Brizuela, seules quelques-unes ont tenu leur rang. Sika Koné, leader de cette équipe à 20 ans, qui a les meilleures statistiques et dont le double-double face à la France, 18 points, 18 rebonds, a impressionné. Djeneba N’Diaye et Maimouna Haidara se sont démenées pour l’aider dans cette sélection, que des observateurs ont louée pour son mélange générationnel. Mais finalement ce sont les jeunes qui l’ont portée à bout de bras, signe que les joueuses d’expérience ont sûrement fait leur temps.

Prévisible

Ce qui pourrait grandement expliquer le parcours en dents de scie du Mali est le jeu trop stéréotypé de l’équipe, basé sur la pénétration. De fait, un schéma dans lequel l’adversaire défend en zone, ce qui fut souvent le cas. Le Mali manque de joueuses capables de prendre des tirs à l’extérieur pour obliger l’adversaire à casser sa défense pour s’occuper des shooteuses. En dehors des parquets, le Mali s’est aussi illustré de manière négative, avec une bagarre en pleine zone mixte entre Kamite Elisabeth Dabou et Salimatou Kourouma. Touty Gandega, la meneuse, s’est excusée au nom de l’équipe, mais cet épisode illustre toutes es difficultés du Mali lors de cette compétition.

Sommet CEDEAO : Abdoulaye Diop dénonce un « tribunal » contre le Mali

Dans un entretien accordé à VOA Afrique et mis en ligne lundi, le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, affirme que le sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la CEDEAO à New York était « nous pensons que c’était pratiquement un tribunal contre le Mali, parce que le Mali n’a pas été entendu pendant cette discussion, on ne sait pas sur quelles bases ces décisions ont été prises. Et toutes les décisions qui ont été prises sont juste en faveur de la Côte d’ivoire « .  Il a ajouté « Pour nous, il ne s’agit pas d’un dossier indifférent. Le Mali est engagé avec la CEDEAO dans le cadre du processus de transition, mais cette question telle qu’elle a été emmenée à la CEDEAO, nous semble être biaisée et les décisions qui sont sorties de ce sommet extraordinaire qui s’est transporté à New York seront appréciées par le Gouvernement du Mali qui s’exprimera officiellement sur cette question ». Abdoulaye Diop et le Premier ministre par intérim Colonel Abdoulaye Maiga sont rentrés à Bamako hier mardi, accueillis en grande pompe. Une délégation de haut niveau de la CEDEAO composée des présidents ghanéen, togolais et sénégalais était attendue à Bamako ce mardi sur la question des 46 militaires ivoiriens. Le Mali a finalement demandé de repousser la venue au jeudi 29 ou vendredi 30 septembre.

Internet : le Mali à la traîne

La quatrième édition du Digital Quality of Life Index (DQL) parue le 15 septembre 2022, classe le Mali au 102ème rang mondial en matière de bien-être numérique, sur 117 pays, soit 92% de la population mondiale.

Sur les 5 piliers d’analyse du DQL, c’est sur le coût d’accès que le Mali réalise son pire score (115ème au plan mondial) et son meilleur score sur la sécurité électronique (80ème mondial).  Quant aux infrastructures, le Mali arrive à la 98ème place et en ce qui concerne la qualité d’internet et l’administration numérique le Mali se classe respectivement à la 101ème et 112ème.

Par rapport à l’année 2021, le Mali perd 3 places. Selon les auteurs du rapport, l’internet haut débit est devenu encore moins accessible dans le monde pour la deuxième année consécutive, creusant davantage la fracture numérique.

L’étude menée par la société de cybersecurité Surfshark note que le Mali qui arrive à la 13ème place au niveau africain se situe à la limite inferieure de l’indice, ne figurant pas dans le top 100 de l’indice.

Accessibilité en cause

Comparé au pays le mieux classé en matière d’accessibilité (Israël), le Mali doit s’améliorer de 17 800% pour égaler le score du meilleur.

Concernant la qualité d’internet qui inclut la vitesse, la stabilité et la croissance, le Mali se classe au 101ème rang mondial, inferieur de 27% à la moyenne mondiale.

S’agissant uniquement de la vitesse d’internet mobile, le Mali se classe plus haut que le haut débit fixe, fonctionnant à 32,4 Mbps/s (73ème rang mondial). Tandis que pour l’internet haut débit fixe il arrive en 99ème rang (22,1 Mbps/s).

Les habitants de Singapour ont bénéficié d’une vitesse mobile allant jusqu’à 104 Mbps/s et fixes jusqu’à 261 Mbps/s, faisant de ce pays celui qui a l’internet le plus rapide au monde cette année.

L’internet mobile du Mali est deux fois plus rapide, comparé à l’Algérie, tandis que le haut débit est deux fois plus rapide selon l’étude. Mais le coût pour l’accès est 9 fois plus élevé qu’en Algérie. Depuis l’année dernière, le Mali a enregistré une baisse de la vitesse de l’internet mobile de 18,5% (7,4 Mbps) et la vitesse du haut débit fixe a augmenté de 9,6% (1,9 Mbps). Le Mali, 102 ème arrive derrière la Côte d’Ivoire (100 ème), le Sénégal (95ème).

Sur les 10 premiers pays, 7 sont de l’Europe et parmi les moins bien classés figurent le Cameroun, l’Ethiopie, la RDC, le Mozambique et le Yémen.

Mali – Côte d’Ivoire : la CEDEAO veut envoyer une délégation à Bamako pour plaider la cause des militaires ivoiriens

A l’issue du sommet extraordinaire de la CEDEAO qui s’est tenu à New-York hier jeudi 22 septembre, les chefs d’Etat de l’instance régionale ont décidé d’envoyer une délégation à Bamako le mardi 27 septembre pour essayer d’obtenir la libération des 46 militaires ivoiriens détenus depuis deux mois. La délégation sera composée du président du Togo, Faure Gnassingbé, dont le pays assure une médiation acceptée par les deux parties dans cette affaire et qui a déjà réussi à faire libérer les trois femmes du groupe des militaires. Le chef de l’Etat togolais sera accompagné par le président du Sénégal, également président en exercice de l’Union africaine Macky Sall, qui déjà le mois dernier lors d’une visite au Mali avait plaidé la cause des militaires ivoiriens. Enfin, le président du Ghana, Nana Akufo Addo, président en exercice de la CEDEAO lors des sanctions imposées contre le Mali en début d’année complètera la délégation des chefs d’Etat. La conférence dans son communiqué final « dénonce le chantage exercé par les autorités maliennes dans cette affaire » et « demande la libération sans condition des 46 soldats détenus ». Le Mali n’a pas encore réagi. Toutefois, par un communiqué en date du 15 septembre, le gouvernement s’était dit nullement concerné par la procédure devant la CEDEAO saisi par la Côte d’Ivoire pour se pencher sur le dossier. Dans le communiqué signé par le Premier ministre par intérim, porte-parole du gouvernement le Colonel Abdoulaye Maiga, il est indiqué que la médiation togolaise est l’unique cadre de règlement du dossier des 49 mercenaires ivoiriens selon les termes utilisés.

Yèrèwolo – Minusma : après l’ultimatum, la « guerre » ?

22 septembre 2022. La date est doublement symbolique. Le Mali commémore les 62 ans de son accession à l’indépendance, mais ce jour marque également la fin de l’ultimatum du mouvement « Yèrèwolo debout sur les remparts » pour le retrait de la MINUSMA, devenue, selon ses tenants, une « force d’occupation ». Comme pour le départ de Barkhane, dont il en avait fait un « combat » de premier ordre, Yèrèwolo fera-t-il fléchir la mission onusienne au Mali ? La manifestation que ce mouvement « panafricaniste et souverainiste »  organise ce jeudi pourrait bien marquer le début d’une longue série d’actions.

C’est « l’assaut final », soutient-on à Yèrèwolo. Ce 22 septembre marquera tout simplement le lancement du « début des hostilités contre la MINUSMA », clame Ibrahima Maka Keita, membre du mouvement. Et comme pour la plupart des manifestations de ce collectif, devenu en moins de 3 ans le porte-voix des acteurs de la « Révolution souverainiste » au Mali, c’est du Boulevard de l’Indépendance de Bamako que va partir le « nouveau combat ».

Un combat porté depuis toujours par Yéréwolo, qui se dresse contre la présence de forces étrangères sur le territoire malien et dont la lutte a pris un important tournant le 20 juillet 2022, quand le « Commandant en chef » Adama Ben Diarra et ses camarades ont déposé une lettre au Quartier Général de la MINUSMA exigeant le « retrait pur et simple » de la mission onusienne  du Mali.

« À présent, la MINUSMA est devenue une force d’occupation qui ravive et entretient la peur, les clivages ethniques et la méfiance entre les communautés du Mali », accuse Yèrèwolo, pour lequel le mandat le mandat de la Mission a été vidé de son contenu authentique.

Le mouvement, dans la foulée du dépôt de cette lettre d’ultimatum, n’est pas resté inactif. Dans la dynamique de pousser la MINUSMA « dehors », il a tenu le 5 août dernier  un meeting « d’avertissement » au Palais de la Culture de Bamako, « l’opération Bonnets bleus contre Casques bleus », pour appuyer sa demande de retrait du Mali.

Pour l’analyste politique Boubacar Bocoum, Yèrèwolo a parfaitement raison, dans le fond, de demander le départ de la Minusma, parce que le Mali n’a tout simplement pas besoin aujourd’hui d’une mission d’interposition mais plutôt d’hommes pour faire la guerre.

« Dès lors que sa structuration ne répond pas à une co-entreprise militaire des Nations pour faire la guerre, forcément, à un moment donné, la MINUSMA devient désuète », avance-t-il.

Ultimatum et après ?

La MINUSMA, dont le mandat a été prolongé, sur fonds de réserves du gouvernement malien, il y a quelques mois, ne s’inscrit visiblement pas dans un retrait du Mali, du moins pas dans l’immédiat, comme le demande le mouvement « Yèrèwolo debout sur les remparts ».

Selon Adama Ben Diarra, après la lettre du 20 juillet,  les premiers responsables de la mission sont allés voir les plus hautes autorités du pays et « nous avons eu des retours de ces différentes rencontres qui parlaient de notre demande ». Pour autant, affirme-t-il, le mouvement n’a pas été directement approché.

La fin de l’ultimatum reste donc sujette à plusieurs interrogations sur la suite des évènements. La seule certitude est que Yèrèwolo, qui, comme le clame sa devise, « préfère la mort à l’esclavage »  et s’est juré de « combattre l’ennemi quelle qu’en soit la nature, endogène ou exogène », ne compte pas lâcher prise.

« Ce que le peuple veut, le peuple le peut. S’il défend une cause de manière pacifique et qu’on joue avec l’oreille de l’âne, au fur à mesure que le temps passe cela peut aussi le pousser  à changer son approche », prévient le « Commandant en Chef », par ailleurs membre du Conseil national de transition (CNT), en laissant entrevoir un prochain passage à une vitesse supérieure dans leurs actions.

« Nous prévoyons quand même que tout est possible. Mais où, quand et ce que nous allons poser concrètement comme actions, c’est le terrain qui commandera », confie-t-il,  affirmant que plusieurs démarches à venir seront communiquées lors de la mobilisation générale du 22 septembre.

« Je pense qu’ils vont planifier d’autres sorties, jusqu’à ce qu’il y ait une plus forte adhésion populaire, parce que tout le monde ne comprend pas la dimension de la démarche aujourd’hui et qu’il va falloir travailler de façon pédagogique sur la question et surtout annoncer une solution alternative si la MINUSMA s’en va », analyse pour sa part Boubacar Bocoum.

« Victoire certaine »

« Nous sommes dans la révolution intelligente et c’est à travers cette intelligence que nous avons pu chasser la France. Cela se passera un peu de la même manière avec la MINUSMA, sans violences », déclare, confiant, Ibrahima Maka Keita.

L’exemple du départ « demandé et obtenu » de la force française Barkhane du Mali constitue justement le premier « signal » de la force du mouvement, même si, sur un plan politique, malgré les ajustements de la mission que souhaite le gouvernement de transition, ce dernier n’a pas la question du retrait de la MINUSMA dans son agenda.

À en croire Adama Ben Diarra, l’absence d’un « soutien » gouvernemental dans cette lutte ne devrait pas être une entrave à son aboutissement. D’ailleurs, selon lui « une autre victoire du peuple malien s’annonce pour très bientôt ».

« Peut-être que ce sont les autorités qui ont besoin de notre soutien, pas l’inverse », relativise le numéro un de Yèrèwolo, avant de rappeler qu’aux premières heures de leur combat contre Barkhane, il n’y avait également pas de soutien politique à leur cause.

« Le 20 janvier 2021, nous avons subi des tirs de gaz lacrymogènes lors d’un rassemblement exigeant le départ de Barkhane, mais la suite on la connait tous », argue celui qui est surnommé « Ben le cerveau ».

«Nous savons ce que nous voulons et nous allons continuer à défendre notre conviction. Nous n’avons pas besoin d’un soutien quelconque d’une autorité. C’est le peuple qui demande et le peuple a les moyens. C’est à sa volonté que les autorités sont tenues de se plier et non l’inverse », ajoute-t-il.

Au même moment, pour certains observateurs, « Yèrèwolo debout sur les remparts », dont le leader est réputé proche des militaires au pouvoir sous la transition, serait en mission pour amener la communauté internationale à constater un rejet apparent par la population malienne de la MINUSMA et ouvrir la voie à un retrait de la force onusienne qui s’imposerait de lui-même aux Nations unies.

« Le mouvement aura gain de cause tôt ou tard mais il faudra de la persévérance. La MINUSMA est décriée par tout le monde, que les autorités l’affichent de façon officielle ou pas », glisse  M. Bocoum

Une ascension fulgurante

Partis de l’idée que le colonialisme a toujours un impact en Afrique et au Mali, plusieurs associations et mouvements de jeunes impliqués dans la lutte panafricaniste se regroupent  pour  lancer le mouvement « Yèrèwolo  debout sur les remparts» le 19 novembre 2019 à Kayo, dans la région de Koulikoro, lieu emblématique du mouvement, où avait été arrêté en 1968 le président Modibo Keita, dont ils se réclament défenseurs des idéaux.

Dans ses premières heures, sous la présidence de l’ancien président feu Ibrahim Boubacar Keita,  le mouvement connait des périodes difficiles et fait profil bas pendant que ses responsables, qui ne s’affichaient que sous des pseudonymes, tentent de se faire entendre à travers quelques actions, dont une grande marche, le 10 janvier 2020, qui marquera véritablement le début de l’ascension de « Ben le cerveau » et des siens.

Le 5 mars 2022, un « Appel sous le drapeau » est lancé, invitant à un soutien accru du peuple malien à son armée et, rapidement, les dirigeants de Yèrèwolo se lancent dans une vaste dynamique d’implantation du mouvement sur toute l’étendue du territoire national et multiplient les meetings à travers le pays. À les croire, « Yèrèwolo  debout sur les remparts » est aujourd’hui présent dans  571 communes sur 703, sur la base de l’actuelle organisation territoriale, et dans « plus de 13 pays de la diaspora ».

Le mouvement est organisé en « Compartiments », avec à sa tête un « Haut commandement » et un « Comité de pilotage », organe suprême qui se réunit périodiquement. Des réunions ordinaires sont tenues tous les mardis au Quartier Général à Bolibana, mais chaque compartiment, à travers le District de Bamako et à l’intérieur du pays, a son propre jour de réunion hebdomadaire.

« Nous avons créé ce mouvement pour combattre  tout le mal  et tout ce qui peut être un frein au développement de l’Afrique et du Mali. C’est la raison pour laquelle nous ne nous considérons pas comme un mouvement « Anti » mais tout simplement « Pro » Mali et Afrique, qui se bat pour la vraie souveraineté de l’Afrique et du Mali », se justifie Ibrahima Maka Keita.

Axé vers un combat « principalement idéologique » pour la jeune génération, Yèrèwolo accorde une importance particulière à la formation de ses adhérents. À intervalles réguliers, des séances d’information sont tenues entre autres sur le panafricanisme, la citoyenneté ou encore les grandes figures révolutionnaires historiques.

Paix dans les pays du Sahel : les leaders religieux musulmans en conclave à Bamako

Le premier Forum sous régional des leaders religieux musulmans sur la paix et la stabilité dans les pays du sahel, a ouvert ses travaux en présence du Premier ministre par intérim, pour deux jours, ce mercredi 21 septembre au Centre international de Bamako. Ce forum réunit plusieurs leaders religieux musulmans qui vont mener des réflexions afin de parvenir à la paix dans le Sahel.

Mettre en place un cadre inclusif de concertation et de coordination sous régionale pour une synergie d’action des leaders musulmans dans le cadre de la lutte et la prévention de l’extrémisme violent dans la zone sahélo-saharienne, tel est l’objectif de ce forum sous-régional initié par le Haut Conseil Islamique du Mali.

Premier forum sous régional des leaders religieux musulmans, des participants de 10 pays sont présents à Bamako pour prendre part à l’évènement qui durera deux jours. Pour le Premier ministre par intérim Abdoulaye Maïga, cette initiative du Haut Conseil islamique est un cadre idéal pour la recherche de solution d’un retour de la paix et de la quiétude des populations au Mali et ceux de la région du Sahel.

Cette rencontre pour les leaders religieux est une manière pour eux d’apporter leur contribution pour le retour de la paix dans la sous-région en général et le Mali en particulier.

Une véritable diplomatie religieuse sera enclenchée à partir de ce forum de Bamako. Puisqu’elle sera également une occasion pour les leaders religieux venus de la sous-région de réfléchir ensemble sur les causes profondes de l’extrémisme religieux sous toutes ses formes.

La rencontre regroupe plus de 200 participants venant de Bamako et de l’intérieur, principalement des représentants des organisations confessionnelles et des leaders religieux. Aussi, des délégations étrangères sont également présents à Bamako tels le Burkina Faso, la Mauritanie, le Sénégal, la Côté d’Ivoire, le Niger, le Ghana et le Bénin, le Nigéria.

 

Annulation de spectacles : quels coûts ?

Les annulations de spectacles sont la hantise des organisateurs. Plusieurs facteurs, aussi divers qu’inattendus, les expliquent et elles sont l’occasion de pertes rarement couvertes. Une plus grande solidarité et une meilleure organisation du secteur semblent être les défis à relever.

Pandémie de Covid-19, intempéries, deuils nationaux ou autres cas de force majeure, les acteurs du monde du spectacle ont dû reporter ou tout simplement annuler beaucoup de manifestations ces dernières années.

« Compte tenu des réactions très mitigées depuis l’annonce de la tenue du spectacle, nous, opérateurs culturels maliens et ivoiriens, responsables et soucieux de créer un environnement de paix à travers l’Art, décidons de reporter le concert de Didi B à une date ultérieure », ont indiqué les organisateurs du concert de l’artiste ivoirien prévu pour le 24 septembre prochain. Une annulation de plus, qui intervient quelques semaines après celle du concert de l’artiste malienne Mariam Bah à Abidjan.

« En  termes  de pertes, cela représente beaucoup, parce qu’il y a des choses que l’on ne peut plus récupérer », explique Ismaël Ballo, dit Ballody, PDG de Prestige Consulting. Par exemple, pour la communication, les sommes investies dans la  stratégie, les publicités et autres ne peuvent être récupérées. Et, sur le plan logistique, certains frais engagés ne seront pas remboursés, poursuit-il. En avril 2021, après l’annulation du concert de Wizkid à la dernière minute, à cause des mesures prises par le gouvernement pour contrer la Covid-19, l’influençeur Ballinu Montana, qui organisait le concert, nous confiait avoir engagé 138 millions de francs CFA, dont 33 pour affréter un jet privé, et le reste pour la location des équipements, les cachets et la communication. Sommes non remboursées, assurait-il. Même si leurs causes sont différentes, les conséquences des annulations sont les mêmes. Les pertes occasionnées sont inestimables, surtout lorsque l’annulation intervient à quelques jours de l’évènement programmé.

Mais l’impact peut être plus ou moins grand en fonction des acteurs. « Certains artistes peuvent accepter des dédommagements parce que l’inexécution était indépendante de la volonté de l’organisateur. Mais ceux qui louent les salles de spectacle peuvent être moins compréhensifs », affirme un promoteur. Rien n’oblige les prestataires à rembourser, mais c’est surtout l’absence de mécanisme idoine qui touche le monde du spectacle, déplore-t-il.

L’assurance pour ces événements n’est pas une pratique usuelle ici. Le domaine est méconnu, même du secteur bancaire, qui ne lui fait pas confiance, explique Ballody, alors que les organisateurs de spectacles créent des emplois directs et indirects. Selon Aminata Bocoum, Directrice de l’Agence Influyence, les assurances ne s’occupent pas des annulations et gèrent seulement les éventuelles blessures qui pourraient survenir.

Soumaïla Lah : « Je ne vois aucun pays membre, permanent ou non, convoquer la réunion »

Alors qu’a débuté la 77ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New-York, quelles chances a la plainte du Mali contre la France d’y être débattue ? Soumaïla Lah, Secrétaire permanent du Centre d’études et de réflexions au Mali (CERM) répond.

Pensez-vous que la réunion d’urgence demandée par le Mali à l’ONU pourra aboutir ?

Je ne vois pas la plainte déboucher sur une réunion d’urgence pour diverses raisons. La première est qu’aucun membre du Conseil de sécurité ne la convoquera. Si la Chine, qui avait la présidence au moment de l’introduction de la plainte, ne l’a pas fait, ce ne sont sûrement pas la France, les États-Unis ou la Grande Bretagne qui le feront. De surcroît, maintenant la France assure la présidence.

La Russie, considérée comme un allié stratégique du Mali, ne le fera pas pour des raisons diplomatiques. Et elle sent qu’on la soupçonne d’être derrière la plainte. Les pays membres non permanents ne demanderont pas la convocation de la réunion pour des raisons diplomatiques et stratégiques. La plupart n’ont pas de liens assez forts avec le Mali pour froisser une puissance comme la France ou ses alliés.

Deuxièmement, le Mali a introduit cette plainte, en sachant qu’il y avait très peu de chances qu’elle aboutisse, plus dans une dynamique de dénonciation et d’attaque ciblée. Elle tend à décrédibiliser l’action ou la présence militaire française dans le Sahel. C’est une pression et de la communication pour attiser le sentiment anti français.

La France assure la présidence tournante du Conseil de sécurité. Est-ce une entrave ?

Oui et non. La France ne va pas faciliter les choses puisque la plainte est faite contre elle mais chaque pays membre permanent a la latitude de demander cette réunion. Chaque pays s’inscrit dans une ligne géopolitique et géostratégique particulière, il pèse le pour et le contre. Mais la France n’a pas la latitude de bloquer la réunion.

Le Mali peut-il étaler à l’ONU les preuves qu’il dit détenir ?

C’est une possibilité, mais pour des questions aussi sensibles, je ne le vois pas étaler ses preuves dans un discours. L’objectif stratégique est de porter la discussion dans un cadre très restreint, au Conseil de sécurité. C’est un pari risqué, parce que l’autre partie va forcément vouloir produire des contre-preuves. Et, de fil en aiguille, on va se retrouver avec des escalades sans fin et une crise diplomatique qui finira par faire atteindre aux différents protagonistes le point de non retour. Des propos très forts seront tenus à l’encontre de la France, mais étaler des preuves, je ne le pense pas.

CEDEAO : réunion extraordinaire ce jeudi sur la situation au Mali et en Guinée

En marge de la 77ème Assemblée générale des Nations Unies à New York, aux Etats-Unis, la CEDEAO tient ce jeudi 22 septembre une session extraordinaire délocalisée. A l’ordre du jour de ce sommet exceptionnel, initié officiellement par le président Bissau-guinéen et président en exercice de l’organisation sous-régional, Umaro Sissoko Embalo, sont inscrits, entre autres, la question des 46 soldats ivoiriens interpellés à Bamako et l’évaluation de la transition en Guinée et au Mali. En plus, des dirigeants des Etats de la CEDEAO, prendra part à cette réunion, le médiateur de la crise guinéenne le Béninois Boni Yayi. Ce sommet se tient alors que le président de la transition guinéenne, le Colonel Mamady Doumbouya est à Bamako depuis hier mercredi pour prendre part aux festivités du 22 septembre, marquant le 62ème anniversaire de l’accession à l’indépendance du Mali.

Mali : 62 ans après, une nouvelle indépendance ?

Depuis Modibo Keïta, le Mali n’a jamais autant semblé prendre son destin en main qu’en ces temps de transition. À coup de déclarations et de décisions fortes, les autorités actuelles imposent leur marque. Ces actions font-elles écho à celles des premières heures de l’indépendance?

« L’histoire ne se répète pas, mais parfois elle rime », a écrit l’essayiste américain Mark Twain. Le 15 août dernier, après 9 années d’intervention au Mali, le dernier contingent de l’armée française a quitté le pays, comme ce fut le cas le 5 septembre 1961, jour où le dernier soldat colonial français quitta le pays indépendant, à quelques jours près, depuis moins d’un an. Malgré des époques et des contextes différents, beaucoup ont ressenti un sentiment de souveraineté retrouvée. « Ce 22 septembre est une date commémorative de ce passé glorieux retrouvé, car elle est exceptionnelle en termes de restauration et de renforcement de la souveraineté, de la dignité, de la fierté, de l’honneur et surtout de l’unité du peuple », certifie Younouss Soumaré, Secrétaire général du Collectif pour la défense des militaires.

Le ton avait été donné le 25 septembre 2021 à l’ONU par le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, habillé pour l’occasion comme Modibo Keïta. Il avait listé dans son discours ce qu’il affirmait être les nouvelles aspirations du peuple malien. À savoir : « le Mali nouveau n’acceptera pas qu’on puisse nous imposer des agendas, qu’on puisse nous imposer notre propre agenda, nos priorités, qu’on puisse nous imposer des diktats », a rappelé le 6 septembre au Togo, Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, lors de la 3ème réunion du Groupe de suivi et de soutien à la Transition au Mali. À ces déclarations s’ajoutent, entre autres, les expulsions du représentant de la CEDEAO, Hamidou Boly (25 octobre 2021), de l’ambassadeur de France au Mali, Joël Meyer (31 janvier 2022) et du porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado (20 juillet).

Fanfaronnades

Des décisions jugées « fortes », mais dans lesquelles ne se « retrouve pas », El Hadj Baba dit Sandy Haïdara, 1er Vice-président de l’US-RDA, parti du père de l’indépendance.

« Modibo Keïta a obtenu l’indépendance et a demandé aux militaires français de sortir de notre pays sans pourtant rompre ses relations ni avec la France ni avec les États-Unis. Il est resté dans une diplomatie constructive, sans fanfaronnade. Comme on le dit, un tigre n’a pas besoin de proclamer sa tigritude. Il se fait respecter par son comportement », explique M. Haïdara, selon lequel le moment de l’indépendance n’a rien à voir avec aujourd’hui.

Pour lui, « on ne peut pas vouloir l’unité africaine, se dire panafricain et être en désaccord avec tous les pays africains. Malheureusement, c’est ce qui se passe actuellement », regrette-t-il.

A contrario, pour le Dr Abdoulaye Amadou Sy, Président de l’Amicale des ambassadeurs et consuls généraux du Mali, « sur le plan diplomatique, au niveau africain, les actions phares qui sont portées par les autorités maliennes sont effectivement acceptées et admirées par une grande partie de la population africaine. Les populations aspirent à l’indépendance et à la souveraineté, de ce fait, elles aiment les dirigeants qui refusent de vivre une politique de soumission. Cela, on l’a senti en 1960 et on le ressent aujourd’hui ».

Du chemin à faire

Si, sur le plan politique, le Mali se présente comme appliquant une souveraineté retrouvée, sur le plan socio-sécuritaire il y a encore du chemin à faire. Rien que dans le cercle d’Ansongo, des sources locales font état d’une centaine de civils tués depuis début septembre. La situation est telle que, dans un message vocal récent, le Général El Haji Ag Gamou a appelé les habitants des localités concernées à quitter les villages reculés pour les grandes villes, pour leur sécurité.

Sur le plan social, « il faut que les responsables arrivent à lutter contre la misère. Il faut que les gens arrivent à circuler dans leur pays pour montrer qu’ils sont indépendants, à manger à leur faim et à boire à leur soif », s’exclame le Dr Sy.

Pour cela, il va falloir trouver des nouveaux paradigmes pour atteindre la souveraineté alimentaire, selon l’économiste Modibo Mao Makalou. « 62 ans après les indépendances, l’Afrique continue à importer un tiers de la nourriture qu’elle consomme, alors qu’elle possède 60% des terres arables au monde, a la population la plus jeune du monde ainsi que beaucoup de ressources hydriques et hydrauliques. Elle possède beaucoup de soleil aussi. Il va falloir tirer profit de tout cela et moderniser nos systèmes de production agricole pour ne pas continuer à dépendre de la pluviométrie, comme nous le faisons à 90% du temps actuellement », explique-t-il.

Aigles : une liste de 25 joueurs avec un nouveau et des retours

Le sélectionneur national Eric Sekou Chelle a publié ce lundi la liste des joueurs 25 retenus pour les deux matchs amicaux contre la Zambie.  Une liste où on peut noter le retour de Cheick Doucouré notamment et l’absence d’Ibrahima Koné.

Le sélectionneur national a fait appel à 25 joueurs pour affronter la Zambie dont le premier des deux matchs se jouera ce vendredi au stade du 26 mars. Le sélectionneur national Eric Sekou Chelle a expliqué le choix porté sur la Zambie par sa ressemblance dans le jeu avec la Gambie, prochain adversaire des Aigles pour le compte des éliminatoires de la CAN 2024. Dans une liste assez classique, un nouveau joueur fera sa première dans le nid des Aigles. Il s’agit du défenseur Moussa Diarra du club de Toulouse en France. Mamadou Traoré du club de Vojvodina FC en Serbie et Cheick Doucouré de Crystal Palace signent leur retour. On note la non convocation d’Ibrahim Koné, ou du latéral Massadio Haidara qui selon le sélectionneur se plaint de son temps de jeu. Adama Traoré Noss, blessé et Abdoulaye Doucouré de retour de blessure n’ont pas non plus été appelés. Selon des analystes, ces deux rencontres sont importantes pour les Aigles pour jauger notamment de l’engagement physique.  Pour rappel, le premier match entre le Mali et la Zambie est prévu ce vendredi 23 septembre tandis que le second se tiendra lundi 26 septembre. Les deux rencontres sont programmées au stade du 26 mars.

 

 

 

77ème assemblée générale de l’ONU : un programme riche pour le Mali

Nommé le 21 août dernier, le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, va représenter le Mali à la 77e session de l’Assemblée générale des Nations unies, à New York. Le chef du gouvernement aura un agenda chargé avec notamment plusieurs questions relatives au Mali qui y seront débattues.

Le Premier ministre par intérim prononcera une allocution à la tribune des Nations Unies, le mercredi 21 septembre 2022, au cours de laquelle il présentera la situation du Mali et l’engagement du pays en faveur des thématiques importantes, notamment la sécurité internationale, les droits de l’homme et les changements climatiques. Et également nous souligne-t-on, dans un langage diplomatique, le Colonel Abdoulaye Maiga pourrait se prononcer sur la saisine du Mali du Conseil de sécurité de l’ONU par le Mali en date du 15 août 2022. Abdoulaye Maïga prêtera une attention particulière aux différentes réunions qui vont se tenir en marge de l’Assemblée générale, pour parler notamment du Mali. Il devrait aborder les défis et enjeux du processus de sortie de crise en cours.

À New York, une autre réunion d’importance se tiendra : celle des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Par un communiqué, le Mali a déjà fait savoir ne pas être concerné par une réunion de la CEDEAO qui se penchera sur la question des militaires ivoiriens.

Le Premier ministre aura également un entretien avec le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres. À cette occasion, le chef du gouvernement et son hôte évoqueront probablement la crise ivoiro-malienne marquée par la détention à Bamako de 46 soldats ivoiriens. Ces derniers jours, la tension est montée d’un cran entre les deux pays, après que le Mali a conditionné la libération des militaires ivoiriens qualifiés de « des mercenaires » à l’extradition de personnalités maliennes se trouvant en Côte d’Ivoire.

 

Salif vs Seydou : lequel des deux Keïta est le meilleur footballeur malien ?

« Domingo », premier Ballon d’or africain, et « Seydou Blen », meilleur buteur de la sélection nationale, ont marqué à des époques différentes le football malien. Suivant l’analyse des périodes, des compétences et des palmarès, lequel a plus impacté le football au Mali ?

Entre premier ballon d’or africain et le footballeur le plus titré de l’histoire du Mali, entre le triple champion de France et le triple champion d’Espagne, entre le double finaliste des Jeux africains 1965 et de la CAN 1972 et le double vainqueur de la Ligue des champions d’Europe (2009 et 2011), lequel est le meilleur joueur de tous les temps du Mali ? Difficile de faire une comparaison, saugrenue diront certains, car comment mettre face à face dos deux époques différentes, deux postes de jeu distincts et des coéquipiers au talent divers ? Le débat est néanmoins générationnel.

En off, pour les plus anciens observateurs du football malien,  « il n’y a pas de débat. Salif est le meilleur ». A contrario, pour les plus jeunes, « l’élève Seydou Blen a dépassé son maitre Domingo ». « Il est difficile de comparer les deux. Ils étaient tous de grands joueurs », relativise Kidian Diallo. Pour cet ancien capitaine des Aigles du Mali (1967 à 1975), la différence est que « Salif a appris le football sur le tas. Il n’y avait personne pour l’initier au jeu, alors que Seydou est passé par des centres de formation et a joué à une époque où le football était plus collectif. D’où la difficulté à  les comparer », explique M. Diallo, ancien coéquipier de Salif.

Au firmament

Les atouts de l’ancien de Saint-Étienne ? « Son agilité, sa rapidité et sa technique », témoignent ses anciens partenaires. En 1972, l’attaquant a conduit le Mali à sa première finale de CAN. Même si le match s’est soldé par une défaite, aucune génération après lui n’a pu attendre ce niveau dans cette compétition.

Autant d’atouts qui convainquent Moctar Sow, Président de l’Union nationale des anciens footballeurs du Mali (UNAFOM), que « Salif, au-delà du Mali, surtout en Afrique, fait partie des trois meilleurs joueurs de tous les temps ».

Plus fort, le journaliste sportif Alassane Souleymane, ancien candidat à la présidence de la FEMAFOOT, affirme que Salif est ancré « aux premières loges de l’histoire des footballeurs noirs avec Pelé ».

Seydou, recordman des sélections (102) avec les Aigles, a aussi des arguments à faire valoir. Avec la qualité technique de son pied gauche, il a mené le Mali à la troisième place de la Coupe du monde des moins de 20 ans en 1999. Il terminera la compétition meilleur joueur, devant un certain Ronaldinho.

Plus de 10 ans plus tard, en tant que capitaine, il aidera le Mali à obtenir deux médailles de bronze aux CAN 2012 et 2013. Meilleur buteur de l’histoire des Aigles avec 25 réalisations, l’ancien joueur du FC Barcelone est aussi auréolé pour sa capacité a joué défensif et offensif au milieu de terrain. C’est dire la difficulté de mettre l’un des Keïta au firmament du football national.

Pour Alassane Souleymane, l’équation est simple : « pour le palmarès en club, Seydou l’emporte, en sélection, Salif gagne. Seydou a certes remporté l’un des plus prestigieux trophées du monde (la Ligue des champions) mais Salif, quant à lui, a donné à l’équipe nationale du Mali sa plus belle médaille en compétition : celle en argent à Yaoundé en 1972 ».

Mali – France : deux militaires français arrêtés à Bamako puis relâchés

Deux militaires français, détachés auprès de l’ambassade de France à Bamako, ont été arrêtés jeudi 15 septembre dans la capitale malienne avant d’être par la suite libérés. Selon des sources, les deux hommes ont été arrêtés alors qu’ils effectuaient une « mission de reconnaissance » aux abords de l’école française Les Écrivains situé au quartier Ouolofobougou pour mettre à jour un plan d’évacuation éventuel des ressortissants français du Mali. Contacté, l’ambassade de France à Bamako a reconnu un « bref incident ». Selon des informations qui ont circulé, le consulat avait fermé ses portes et arrêté les opérations consulaires au profit des Maliens suite à l’incident. Mais une source à l’ambassade de France précise plutôt que cet arrêt était dû à un problème technique intervenu au même moment chez Capago, le prestataire de visas de l’ambassade.

Rentrée scolaire 2022 – 2023 : menaces de boycott à Bamako

La rentrée scolaire 2022 – 2023, prévue pour le 3 octobre prochain, risque d’être perturbée dans le District de Bamako. Pour cause, les enseignants de la capitale ne sont pas satisfaits de la gestion de leurs « rappels ». Dans un courrier en date du 13 septembre 2022 adressé au Gouverneur du District, la Coordination des enseignants  signataires du 15 octobre 2016 du District de Bamako menace de boycotter la rentrée prochaine et d’observer une grève de 8 jours, soit 192 heures, du lundi 3 au mercredi 5 octobre 2022 et du lundi 10 au vendredi 14 octobre 2022. Cette coordination, qui dénonce « la lenteur dans le traitement des dossiers et le rejet de certains dossiers de rappels » exige le « paiement immédiat et effectif de tous les rappels concernant tous les établissements publics, notamment le préscolaire, le fondamental et le secondaire, dans le District de Bamako. Le préavis de grève de 192 heures intervient à la suite de « multiples discussions » engagées avec des autorités et d’investigations menées auprès des acteurs chargés des questions de rappels, d’une lettre relative à l’état des lieux adressée au Gouverneur concernant les questions des rappels et d’une autre  relative à l’information sur le sujet adressée à la ministre de l’Éducation nationale. Par ailleurs, même si cela ne fait pas partie des revendications à l’origine de ce nouveau préavis de grève, l’application stricte de l’article 39 continue également d’opposer le gouvernement et les syndicats signataires du 15 octobre 2016.

Engins explosifs improvisés: la région de Mopti très impactée

Le nouveau rapport du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), publié le 14 septembre, est sans appel. « Plus de 230 civils ont été victimes d’engins explosifs improvisés (EEI) au Mali cette année», affirme le document. Parmi les victimes, « tous des civils », 72 ont trouvé la mort et 167 ont été blessés. Une baisse comparée à 2021 : 103 morts et 297 blessés. Les dommages, qui ont « fortement touché des femmes et des enfants », ont eu lieu de janvier à août 2022. La région de Mopti, terrain d’affrontements militaires depuis 2015, est la plus impactée, selon le même rapport. En outre, elle est la plus menacée par les dangers des engins explosifs. Face à cette situation, OCHA annonce un décaissement de plus de trois millions de dollars américains (Plus de 1900 milliards de francs CFA) pour assister 823 000 personnes.

Semaine nationale de la réconciliation : une initiative et des interrogations

La Semaine nationale de la réconciliation a été lancée le 15 septembre et se poursuivra jusqu’au 21 septembre, avec pour objectif de faire de la diversité du pays un atout pour la cohésion sociale.

En application de l’article 7 de la Loi d’Entente Nationale instituant une Semaine nationale de la réconciliation, le ministère de la Réconciliation nationale a décidé de l’organiser pour « restaurer la paix et renforcer la cohésion sociale et le vivre- ensemble à travers l’éducation, les arts et la culture, la citoyenneté ou encore le sport ». Selon le ministre de la Réconciliation nationale, le Colonel-major Ismaël Wagué, cette semaine s’impose car « le cousinage à plaisanterie, le dialogue, le pardon et le vivre ensemble ont cédé la place à la méfiance et à la violence ». Seront organisées diverses activités dont des collectes de sang, une Nuit de la réconciliation, un concours sur la maitrise de l’Accord pour la paix et la réconciliation et la vulgarisation de celui-ci. La situation sécuritaire encore précaire dans le pays et les nombreuses plaies encore ouvertes font mesurer le chemin qui reste à parcourir. Les audiences de la Commission Vérité, justice et réconciliation (CVJR) illustrent les attentes des nombreux Maliens victimes des crises que le pays a connues depuis son indépendance. Beaucoup ont en commun la quête de la vérité sur ce qui leur est arrivé ainsi qu’à leurs proches. Des réponses pas encore apportées. Ces victimes, qui selon la CVJR sont plusieurs milliers, attendent aussi des réparations. Le 10 septembre 2021, le gouvernement a signé le décret d’approbation d’un Plan d’action d’environ 65 milliards de francs CFA pour la Politique nationale de réparation des crises au Mali depuis 1960. Dans le centre du pays, la séculaire entente entre les communautés est mise à mal, à Kayes subsiste toujours, sur la base de la violence, l’esclavage par ascendance, pour ne citer que ces exemples. « Il est essentiel d’aller au-delà de ce type d’activités, qui se démarquent par les effets d’annonces. Il faut des actes concrets qui vont au-delà des promesses », commente notamment le responsable d’une organisation de la société civile qui a requis l’anonymat. « Tous les Maliens vont communier ensemble enfin de se réconcilier et de se pardonner. La réconciliation n’est pas une question d’un seul jour. C’est un acte de tous les jours », assure de son côté Mahamane Maïga, chef de la Mission d’appui à la réconciliation nationale.

Mali – Côte d’Ivoire : 46 contre 2

L’affaire perturbe les relations entre la Côte d’Ivoire et le Mali depuis plus de deux mois. Alors que la libération de 3 soldates, membres des 49 militaires ivoiriens interpellés le 10 juillet 2022, le 3 septembre dernier suscité l’espoir d’un début d’issue définitive à cette crise, la situation a depuis pris une nouvelle tournure. Comme relayé par des sources diplomatiques proches des négociations, le Président de la Transition a finalement confirmé une demande de contrepartie du  Mali en échange de la libération des Ivoiriens détenus. Une exigence de la partie malienne qui présage d’une suite de plus en plus complexe à cette affaire, qui n’est déjà pas sans conséquences sur la cohésion entre les deux pays.

Pour la première fois depuis le début des négociations pour la libération des militaires ivoiriens, le Mali a officiellement exigé une contrepartie. Selon un communiqué de la Présidence en date du 9 septembre dernier, suite à la réception d’une délégation nigériane conduite par Geoffrey Onyema, ministre des Affaires étrangères de la République fédérale de Nigéria, au cœur de laquelle était la question des soldats ivoiriens, le Président de la transition, le Colonel Assimi Goita, a souligné la « nécessité d’une solution durable » à l’opposé d’une « solution à sens unique » qui consisterait à « accéder à la demande ivoirienne sans contrepartie pour le Mali ».

« Au moment même où la Côte d’Ivoire demande la libération de ses soldats, elle  continue de servir d’asile politique pour certaines personnalités maliennes faisant l’objet de mandats d’arrêt internationaux émis par la justice », a affirmé le Président Goita, déplorant que ces mêmes personnalités bénéficient de la protection de la Côte d’Ivoire pour  « déstabiliser le Mali ».

Le même jour, le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maiga, a évoqué  un dossier « éminemment judiciaire » mais également affirmé être « surpris  de voir certains de nos compatriotes vivant en Côte d’ivoire utiliser ce pays comme terrain en vue d’attaquer ou de perturber la transition ».

Durcissement de ton ?

La Côte d’Ivoire considère désormais ses 46 militaires écroués à Bamako comme des « otages », d’autant plus que le pays ne serait pas prêt à accepter ce « marché inacceptable ». Les autorités ivoiriennes à l’issue d’une réunion extraordinaire du conseil national de sécurité tenue le 14 septembre à Abidjan. Par ailleurs, le Conseil national de sécurité a instruit, la ministre ivoirienne des Affaires Etrangères afin qu’elle saisisse la CEDEAO pour que cette institution sous-régionale organise une réunion extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement
sur la crise entre la Côte d’Ivoire et le Mali. Les personnalités maliennes que réclament les autorités de la transition sont au nombre de deux : Karim Keita, fils de l’ancien Président, feu Ibrahim Boubacar Keita, cité dans l’affaire de la disparition du journaliste Birama Touré, et Tiéman Hubert Coulibaly, ancien ministre de la Défense, poursuivi dans l’affaire du marché public dite « Paramount » relative à l’acquisition d’équipements militaires.

« Moi, j’ai confiance et je ne pense pas avoir posé d’acte en direction du Mali, ni en direction de qui que ce soit qui puisse me valoir de servir de monnaie d’échange dans un tel dossier », confiait ce dernier en août dernier, jugeant « inhabituel » que Karim Keita et lui soient devenus des « enjeux dans cette affaire-là ». Selon certaines sources Tiéman Hubert Coulibaly ne se trouverait actuellement plus en Côte d’Ivoire. En février dernier, Ainéa Ibrahim Camara, un politique peu connu, s’était autoproclamé Président de la Transition malienne. Dans un communiqué publié dans la foulée, les autorités ivoiriennes l’avaient mis en garde, assurant « ne pas tolérer la déstabilisation d’un pays frère à partir de son territoire ». À ce moment-là, les relations entre les deux pays commençaient déjà à s’effriter. Visé par un mandat d’arrêt international lancé par la justice ivoirienne, Sess Soukou Mohamed dit Ben Souk avait été arrêté au Mali en août 2021. Finalement, 2 jours après la prise des sanctions de la CEDEAO contre le Mali, alors que certains y voyaient la main lourde du Président ivoirien Alassane Ouattara, les autorités ont libéré cet opposant très proche de Guillaume Soro le 11 janvier dernier.

« La Côte d’Ivoire n’est pas contente, parce qu’elle estime que l’attitude malienne s’avoisine à du chantage. La Côte d’Ivoire veut régler cette crise de façon amicale, à cause des liens d’amitié entre les deux pays. Mais elle constate que le Mali est vraiment fermé à toute négociation », glisse un observateur ivoirien proche du dossier

Pour autant, la Côte d’Ivoire compte poursuivre les discussions en cours afin d’obtenir la libération de ses soldats. « Toutes les voies diplomatiques sont ouvertes pour obtenir cette libération, tant avec l’implication de la CEDEAO que des Nations unies. La Côte d’Ivoire compte respecter le droit d’asile de tous ceux qui sont sur son sol pour des raisons diverses », nous confie un membre du Conseil de sécurité ivoirien.

Selon une autre source proche des négociations, « la Côte d’Ivoire était d’accord jusqu’à un certain moment pour régler le problème à l’amiable. Mais le ton monte à Abidjan et dans l’entourage du Président Alassane Ouattara. On n’est pas content ».

La même source prévient que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pourrait « hausser le ton » dans cette affaire, qui devrait être parmi les sujets à l’ordre du jour d’un Sommet extraordinaire de l’instance sous-régionale la semaine prochaine à New York, en marge de la 77ème session de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU).

« La situation peut prendre une autre tournure. Si une résolution est prise au niveau de la CEDEAO et appliquée contre le Mali à cause de cette situation, ou peut-être aussi bien contre la Côte d’Ivoire, j’ai peur que cela ne soit un point de non-retour, parce que c’est une instance sous-régionale. Ce serait assez délicat », craint Birahim Soumaré, ancien diplomate et analyste en stratégie internationale. Pour lui, aussi bien la Côte  d’Ivoire que le Mali ont intérêt à conserver une relation convenable entre les deux pays.

« En tout état de cause, la rupture dans ce genre de situation ne présage rien de bon, eut égard à la dangerosité de notre environnement actuellement. Dans ce cadre-là, il est  souhaitable qu’une solution définitive soit trouvée. J’ai bien peur que la situation  ne soit très sensible entre nos deux pays si l’on ne s’entend pas sur un règlement définitif », poursuit-il.

Relations impactées

Si les diasporas des deux pays présentes sur chacun des deux territoires n’ont jusque-là directement pas subi de graves répercussions liées à la crise entre les deux États, les messages incitant à la haine et les accusations réciproques de ressortissants des deux pays inondent les réseaux sociaux depuis le début de l’affaire.

Les milieux culturels des deux pays sont les plus impactés. L’artiste malienne Mariam Bah Lagaré, devant se produire en concert en Côte d’Ivoire en août dernier, a vu son spectacle annulé « jusqu’au règlement du conflit », à l’initiative d’un mouvement de la Fédération de la jeunesse ivoirienne pour la libération des 49 soldats, « Je suis 49 ».

Par ailleurs, le concert du rappeur ivoirien Didi B, prévu pour le 24 septembre prochain à Bamako, a été finalement aussi été reporté à une date ultérieure par ses organisateurs. « Au vu des réactions très mitigées depuis l’annonce de la tenue du spectacle, nous, opérateurs culturels maliens et ivoiriens, responsables et soucieux de créer un environnement de paix, d’amitié et de fraternité à travers l’Art, décidons de reporter le concert de sensibilisation « Même Peuple » de Didi B », ont-ils indiqué après avoir, disent-ils, analysé « profondément et en détails » les réactions sur les réseaux sociaux.

Sur le plan économique, la situation ne semble pas pour l’heure impacter les échanges commerciaux entre les deux pays, dont les économies sont très liées, et, selon certains observateurs, Abidjan n’a pas l’intention d’exercer de pressions en ce sens sur Bamako. La Côte d’Ivoire exporte principalement des produits pétroliers vers le Mali, qui, de son côté, transporte de l’autre côté de la frontière du bétail.

Pour Birahim Soumaré, beaucoup de paramètres devront être pris en compte, du côté ivoirien comme malien, pour qu’une solution puisse être vite trouvée. « Les liens qu’il y a entre la Côte d’Ivoire et le Mali remontent à très longtemps. Il y a une grande communauté malienne active en Côte d’Ivoire. Pour des raisons économiques également, nous utilisons le port d’Abidjan », rappelle l’ancien diplomate.

Médiations tous azimuts

Depuis le début de l’affaire, des médiations sont en cours pour tenter d’aboutir à une issue diplomatique de cette crise. La médiation togolaise, demandée par le Mali, que conduit le Président Faure Gnassingbé depuis le 18 juillet dernier, suit son cours et a permis la libération des 3 femmes soldats ivoiriennes parmi les 49 interpellés, début septembre, à « titre humanitaire de la part du Président de la Transition », selon Robert Dussey, ministre togolais des Affaires étrangères.

Elle s’active toujours, selon Lomé, pour parvenir à la libération des autres soldats encore détenus à Bamako, qu’une délégation de diplomates ivoiriens avait pu rencontrer fin juillet à l’école de Gendarmerie et qui, d’après Abidjan, n’avaient subi aucun mauvais traitement.

La situation préoccupe également dans le reste de la sous-région. Le Président sénégalais Macky Sall, Président en exercice de l’Union Africaine, s’est aussi impliqué, évoquant lors de sa visite à Bamako le 15 août dernier des « solutions africaines » pour « faciliter le règlement de ce contentieux avec les militaires ivoiriens ».

Le Président nigérian Mahamadou Buhari tente également de s’investir dans le dénouement de cette crise entre la Côte  d’Ivoire et le Mali, par le biais de son ministre des Affaires étrangères, qu’il a dépêché sur Bamako la semaine dernière pour rencontrer le Colonel Assimi Goita. Outre ces tentatives diplomatiques, une médiation de leaders religieux auprès des autorités maliennes est aussi en cours.

Mais, au même moment, le processus judiciaire suit son cours. Pour rappel, avant la libération des 3 dames, les 49 militaires avaient été placés sous mandat de dépôt pour des « faits de crimes d’association de malfaiteurs, d’attentat et de complot contre le gouvernement, d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État, de détention, port et transport d’armes de guerre et de complicité de ces crimes ».