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Bamako choisit la voie judiciaire face à l’Algérie

Le gouvernement malien saisit aujourd’hui la Cour internationale de Justice contre Alger après la destruction d’un drone de reconnaissance dans…

Le gouvernement malien saisit aujourd’hui la Cour internationale de Justice contre Alger après la destruction d’un drone de reconnaissance dans la zone frontalière de Tinzaouatène. La démarche accentue une crise diplomatique déjà vive entre les deux pays.

Le gouvernement de transition annonce ce jeudi 4 septembre avoir introduit une requête devant la Cour internationale de Justice. La procédure fait suite à l’abattage, dans la nuit du 31 mars au 1er avril, d’un drone de reconnaissance malien immatriculé TZ-98D dans la localité de Tinzaouatène, au nord du pays.

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Bamako accuse Alger d’avoir agi de manière préméditée et qualifie l’incident d’agression contraire au droit international. Les autorités rappellent qu’elles avaient demandé dès le 6 avril aux responsables algériens de fournir des preuves de la prétendue intrusion de l’appareil dans leur espace aérien, une requête restée sans réponse.

Selon le gouvernement malien, la destruction du drone visait à entraver les opérations militaires contre les groupes armés actifs dans la région. Il va plus loin en dénonçant une collusion entre Alger et certains mouvements terroristes, accusation réitérée depuis plusieurs mois.

L’Algérie défend une version différente. Ses autorités affirment que l’appareil a franchi la frontière de plusieurs kilomètres et justifient son interception par des impératifs de sécurité nationale.

L’affaire provoque déjà des retombées diplomatiques. Le Mali a rappelé son ambassadeur à Alger et fermé son espace aérien aux avions algériens. L’Algérie a répliqué en rappelant son propre représentant et en prenant les mêmes mesures. Ces tensions prolongent la dégradation des relations bilatérales, amorcée depuis le retrait du Mali de l’accord de paix signé à Alger en 2015.

En saisissant la Cour internationale de Justice, Bamako entend replacer le contentieux sur le terrain du droit. La juridiction devra d’abord se prononcer sur la recevabilité de la plainte avant d’examiner le fond du dossier, une procédure qui pourrait s’étaler sur plusieurs mois.