Politique




Bréhima Sidibé : « nous sommes la Transition »

URD, RPM… Au Mali, ils sont légion les partis politiques à souffrir d’instabilité interne après le décès de leurs leaders.…

URD, RPM… Au Mali, ils sont légion les partis politiques à souffrir d’instabilité interne après le décès de leurs leaders. Comment l’expliquer ? Entretien avec Bréhima Sidibé, analyste politique et Secrétaire général du parti FARE An Ka Wili.

Comment expliquez-vous ce phénomène ?

Il faut l’analyser dans son contexte. Est-ce que nous sommes dans une société qui a des convictions fortes, une conscience de soi-même, c’est à dire qui est prête à se battre pour sa pensée, ses opinions et croyances, entre autres ? Quand on est issu d’une telle société volatile, d’une telle société en perpétuel mouvement, il faut s’attendre à ce phénomène. Les partis politiques ne sont qu’une partie de la société. Ce  phénomène est si visible dans les partis politiques, dans la classe politique, parce qu’aujourd’hui tout est fait pour attirer l’attention de l’opinion sur la classe politique. Sinon, ce qui est fait au sein des partis politiques se fait aussi dans nos familles et dans toutes les sphères de notre société. Ce n’est pas l’apanage des politiques.

Comment travaillez-vous dans votre parti pour éviter cela ?

Nous sommes un Secrétariat exécutif de 99 membres, des hommes et des femmes de conviction. Nous espérons que l’idée qui nous a amenés à créer les FARE, à nous constituer en parti politique, résistera quel que soit celui où celle qui sera là. Quand on est convaincu d’un idéal, quand on a des ambitions pour son pays, quels que soient les hommes ou les femmes qui sont là, l’idéal peut résister, aller de l’avant et se réaliser.

Quelle est la posture de votre parti vis à vis de la Transition aujourd’hui ?

Étant donné que les militaires qui ont pris le pouvoir en août 2020 ont dit qu’ils étaient venus parachever l’œuvre du M5-RFP, nous considérons que c’est nous la Transition, et non un soutien de la Transition. En fait, il y a ceux qui la soutiennent et les autres. La Transition, c’est nous. C’est nous qui l’avons souhaitée depuis IBK, puisque nous sommes l’un des acteurs majeurs du M5-RFP, qui a sollicité son départ.

Qui du M5 aujourd’hui M5 ?

Il a connu des difficultés mais cela n’empêche que l’idéal perdure. Au-delà des hommes, nous avons voulu qu’il soit un esprit. Et cet esprit existe toujours.

Le mouvement s’est quand même scindé en deux ? 

Non, il n’y a qu’un seul M5. C’est au niveau du Comité stratégique qu’il y a eu des problèmes, avec la création du Comité stratégique M5 Mali Kura. Sinon, au niveau des militants, tout le monde se réclame du même M5.