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Calme précaire et inquiétudes à Bamako

Le soulagement a été de très courte durée. Les Maliens avaient pensé voir, à  défaut du bout, au moins le milieu du tunnel. Mais, il semble que tous ne soient pas du même avis. En tout cas, le signal envoyé par les marcheurs de ce lundi 21 mai a été perçu comme une remise en cause totale de ce qui semblait être une avancée. Mécontents du maintien du président intérimaire Dioncounda Traoré pour la transition, des milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Bamako. Le mouvement d’humeur les a conduit à  la Primature et on pouvait penser que les propos du Premier Ministre les avait rassuré. C’’était sans compter avec l’esprit belliqueux qui semblait animé certains des marcheurs. Ces derniers ont foncé tout droit sur la colline de Koulouba, o๠se trouvait le président Traoré et au sein même du palais, l’ont agressé au point de le blesser. Conduit à  l’hôpital du Point G puis à  l’hôpital Mère-enfant, il a subi des examens et ses proches affirment qu’il n’a subi que des lésions légères. Cet incident a suscité des condamnations unanimes, à  commencer par celle du chef de l’ex-junte, que les manifestants disent soutenir. Ce dernier à  qualifier l’agression du président d’acte répréhensible. Le Premier Ministre est apparu à  la télévision nationale pour appeler les maliens au calme et à  la retenue. Il s’est exprimé en langue bambara, pour être sur d’être compris du maximum de personnes. Cheik Modibo Diarra a demandé à  ses compatriotes de ne pas répondre «aux appels à  manifester ». « Vaquez tranquillement à  vos occupations. Vous m’avez choisi comme chef du gouvernement. […] Alors, je vous en prie, laissez-moi travaille a-t-il déclaré. Inquiétudes A sa sortie d’hôpital, ce lundi soir, Dioncounda Traoré a été conduit dans un lieu sécurisé. Ce 22 mai marque officiellement le début de la transition puisque la période d’intérim s’est achevée hier. Mais la question mérite d’être posée, Dioncounda Traoré va-t-il rester à  son poste. Pendant son agression hier, les assaillants l’auraient obligé sous la menace à  déclarer qu’il quitterait ses fonctions ce mardi. Et ce scénario est effectivement à  craindre. Or, aucun schéma de secours n’est prévu et le Mali risquerait dans ce cas de se trouver dans une situation extrêmement difficile. Déjà , la communauté internationale, fortement impliquée dans la recherche de solutions au Mali, se montre pessimiste sur la mise en œuvre de l’accord du 20 mai. Dans la ville de Bamako, C’’est un calme précaire qui règne. La grosse pluie tombée jusqu’en milieu de matinée a dû décourager les velléités de manifester. Mais, tous craignent de nouveaux débordements. Les banques et de nombreux services sont restés fermés et les rumeurs les plus folles font le tour de la ville, alimentant encore plus la psychose. Une chose est sure, C’’est qu’avec les événements des dernières heures, il est clair que la crise sociopolitique née du coup d’Etat du 22 mars est loin d’être terminée.

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