La Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT) a lancé la phase d’égrenage de la campagne 2025 – 2026 avec la première balle de coton fibre produite à Koutiala le 30 septembre 2025. Ce démarrage symbolise la relance d’une filière-clé pour les exportations maliennes et les revenus de millions de ruraux.
Pour cette campagne, la CMDT prévoit 672 000 hectares de coton graine, en hausse par rapport à l’an dernier. Le prix d’achat du premier choix est fixé à 300 francs CFA le kilogramme, selon la décision du Conseil supérieur de l’Agriculture du 6 mai 2025. Pour soutenir la filière, l’État subventionne les intrants. Ainsi, le sac de 50 kg d’engrais minéraux revient à 14 000 francs et le kilogramme de semences de maïs hybride à 1 500 francs. Ces mesures visent à contenir les coûts et à préserver la rentabilité des producteurs face aux tensions du marché mondial.
La CMDT, détenue majoritairement par l’État malien, assure la transformation du coton graine en fibre et son acheminement vers les ports d’Abidjan et de Dakar. En 2023 – 2024, le Mali a produit 445 000 tonnes de coton fibre, se plaçant derrière le Bénin (587 000 tonnes) et le Burkina Faso (480 000 tonnes), mais devant la Côte d’Ivoire (320 000 tonnes) et le Tchad (125 000 tonnes). Les prévisions pour 2025 – 2026 tablent sur environ 700 000 tonnes, selon les conditions climatiques et la maîtrise des ravageurs.
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Au plan international, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, a représenté le Mali à la Journée mondiale du Coton tenue à Rome les 6 et 7 octobre 2025, avant de participer à une réunion du groupe C4+ au Brésil. Ces rencontres ont porté sur la valorisation du coton africain et la recherche d’un meilleur accès aux marchés mondiaux pour les producteurs de la sous-région.
Malgré des perspectives favorables, la filière fait face à plusieurs défis. Les jassides ont déjà touché plus de 2 000 hectares dans le sud du pays. En mars 2025, un incendie à l’usine CMDT de Bamako a détruit 1 026 balles de coton, causant environ 250 millions de francs CFA de pertes. Pour contenir ces impacts, l’État a mobilisé 9,938 milliards pour la lutte phytosanitaire et la sécurisation de la campagne.
La relance du coton malien demeure donc prudente, soutenue par l’investissement public, la résilience des producteurs et une coordination régionale renforcée autour du C4+.
MD