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Cybercriminalité : Moussa Mara en détention provisoire après un tweet sur des détenus

L’ancien Premier ministre Moussa Mara a été placé sous mandat de dépôt ce vendredi 1er août 2025 à Bamako, après…

L’ancien Premier ministre Moussa Mara a été placé sous mandat de dépôt ce vendredi 1er août 2025 à Bamako, après une audition devant le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité. Cette mesure intervient dans le cadre d’une procédure liée à un message publié le 4 juillet 2025 sur le réseau social X (anciennement Twitter), dans lequel il exprimait sa solidarité à l’égard de plusieurs personnes détenues.

Dans le message en question, M. Mara évoquait les visites qu’il a effectuées à plusieurs figures de la société civile incarcérées, dont Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, Rose « La Vie Chère », Clément Dembélé, Issa Kaou N’Djim et l’imam Bandiougou. Il écrivait notamment : « Nous faisons ces périples régulièrement pour leur signifier notre solidarité. Nous poursuivons des efforts auprès des familles également. Tout cela pour que jamais ne s’éteigne en eux la flamme de l’espoir. […] Aussi longtemps que dure la nuit, le soleil finira évidemment par apparaître. Et nous nous battrons par tous les moyens pour que cela arrive et le plus tôt possible ».

Ce message avait déjà donné lieu à des auditions successives. Le 15 juillet devant la Brigade d’investigations judiciaires, puis le 16 juillet devant le procureur du tribunal de grande instance de la Commune IV. À cette date, aucune suite judiciaire n’avait été annoncée.

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Selon l’avocat de Moussa Mara, Me Mountaga Tall, le procureur du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité a statué sur les mêmes faits et le même dossier, sans qu’aucun nouvel élément ne soit versé. « Le même dossier, les mêmes faits, aucun élément nouveau. Et pourtant, le procureur décide de placer mon client en détention provisoire », a-t-il déclaré. Il précise que le procès est prévu pour le 29 septembre 2025.

Me Tall indique que les chefs d’inculpation notifiés à son client sont les suivants : atteinte au crédit de l’État, opposition à l’autorité légitime, incitation au trouble à l’ordre public et publication et diffusion de fausses nouvelles mensongèrement attribuées à des tiers, faites de mauvaise foi, susceptibles de troubler la paix publique. L’avocat conteste l’ensemble de ces qualifications et affirme que la défense reste déterminée à « faire triompher le droit ».

Ce placement sous mandat de dépôt intervient après une mesure d’interdiction de sortie du territoire prise à l’encontre de M. Mara le 21 juillet 2025.

Moussa Mara, ancien maire de la Commune IV de Bamako, a dirigé le gouvernement entre avril 2014 et janvier 2015. Il a également été député et président du parti Yelema.

Aucune information officielle n’a été communiquée par le parquet quant à la durée de la détention provisoire ni sur la date exacte de l’inculpation formelle.