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Départs de ressortissants : Aly Tounkara appelle au discernement

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Alors que les États-Unis, l’Italie, l’Allemagne et l’Australie ont appelé leurs ressortissants à quitter le Mali, les autorités maliennes observent…

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Alors que les États-Unis, l’Italie, l’Allemagne et l’Australie ont appelé leurs ressortissants à quitter le Mali, les autorités maliennes observent une prudente réserve. Ces appels interviennent dans un climat marqué par la pénurie de carburant, la multiplication des attaques contre les convois et une tension sécuritaire croissante autour de Bamako.

Les ambassades concernées évoquent une dégradation rapide de la sécurité et une imprévisibilité accrue des conditions de déplacement, notamment sur les grands axes. Les représentations américaine et italienne ont explicitement recommandé un départ « immédiat » par vols commerciaux, tandis que Berlin et Canberra déconseillent tout voyage vers le Mali, citant la menace terroriste, les enlèvements et la crise énergétique. Les alertes s’ajoutent à celles déjà émises par les Pays-Bas et le Royaume-Uni, qui classent le pays en zone rouge sur leurs portails de sécurité.

Dans une analyse publiée le 29 octobre 2025, le Dr Aly Tounkara, enseignant-chercheur et expert au Centre des Études Sécuritaires et Stratégiques au Sahel (CE3S), estime ces appels « hâtifs » au regard du contexte malien. Selon lui, le Mali ne saurait être comparé à la Syrie, en raison de la différence des structures armées, de la sociologie du pouvoir et du maillage territorial assuré par les Forces armées maliennes. Il rappelle que l’armée bénéficie d’un équipement aérien renforcé, de formations diversifiées depuis 2012 et d’une forte résilience populaire face à la menace jihadiste.

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L’expert souligne que, si chaque État a le devoir de protéger ses ressortissants, les véritables partenaires d’un pays se mesurent dans les périodes de crise aiguë. Il invite à relativiser la gravité du risque en soulignant la capacité de l’État malien à garantir une certaine continuité territoriale et la détermination des populations à défendre leur souveraineté.

Pour finir, Aly Tounkara interroge la portée politique et symbolique de ces retraits : que restera-t-il de la perception du Mali si « l’apocalypse prédite » ne se produit pas ? Et quelle légitimité accorder aux groupes armés dont la violence, loin d’inspirer la confiance, alimente le rejet populaire ?
Pour lui, la crise actuelle exige plus de discernement que d’alarmisme, dans un pays où la fragilité coexiste avec une résilience éprouvée.

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