Le jeudi 2 octobre 2025, deux figures de premier plan de la vie publique malienne sont décédées à quelques heures d’intervalle. Il s’agit de Me Hassane Barry, avocat de renom, ancien ministre et acteur influent de la communauté peule, et de Cheikh Abdoul Djalil Haïdara, guide spirituel, ancien député de Ségou et promoteur de la chaîne Ségou-TV.
Selon un communiqué du Barreau du Mali, Me Hassane Barry est décédé à son domicile à Bamako. Juriste reconnu, il a marqué plusieurs décennies par son expertise et son rôle actif dans la défense des droits. Il a occupé des fonctions ministérielles sous la présidence d’Alpha Oumar Konaré (1992-2002), avant d’être nommé ambassadeur du Mali en Angola, fonction qu’il a exercée du 12 mars 2012 au 2 septembre 2014. Son parcours ne s’est pas limité aux sphères gouvernementales : il a été un acteur clé de l’association Tabital Pulaku, dédiée à la promotion de la culture et de la solidarité peule. Son décès représente une perte importante pour le monde juridique et pour l’ensemble de la communauté nationale.
Le même jour, Cheikh Abdoul Djalil Haïdara a trouvé la mort lors d’une attaque armée sur l’axe Tigui–Konobougou, alors qu’il se rendait de Ségou vers Fana. L’incident s’est produit aux environs de 16 heures, lorsqu’il a tenté de dépasser un véhicule intercepté par des assaillants. Son véhicule a été la cible de tirs à bout portant, et il est décédé sur place. L’information a été confirmée par plusieurs sources locales ainsi que par un communiqué officiel du ministère des Affaires religieuses, publié le 3 octobre.
Cheikh Abdoul Djalil Haïdara était une personnalité influente dans les domaines religieux et politique. Fils du respecté Cheikh Mansour Haïdara, il avait consacré sa vie à la transmission des valeurs spirituelles et à la promotion de la paix et de la cohésion sociale. Il a également siégé à l’Assemblée nationale durant la 5e législature (2013-2018), après avoir été élu député sous les couleurs du RPM, avant d’être réélu en 2020 lors des élections législatives de la 6e législature. Son action ne se limitait pas à la politique et à la religion : il avait fondé Ségou-TV, une chaîne régionale destinée à valoriser les initiatives locales et à donner une tribune aux acteurs communautaires. Il s’était aussi distingué par des investissements significatifs dans des projets sociaux, humanitaires et religieux.
Les deux décès ont suscité une onde d’émotion dans tout le pays. Le Barreau du Mali a rendu hommage à Me Hassane Barry, saluant « une vie dédiée à la justice, à la défense des droits et au service de l’État ». Le ministère des Affaires religieuses a, pour sa part, salué « un homme dont l’existence fut consacrée à la foi, à la cohésion et à la paix sociale ». Plusieurs organisations politiques, associations communautaires et institutions religieuses ont présenté leurs condoléances aux familles endeuillées.
Ces disparitions marquent la fin du parcours de deux hommes dont les contributions ont profondément marqué l’histoire récente du Mali. Leur héritage politique, juridique, religieux et social continuera d’inspirer les générations à venir.