Politique




Dramane Diarra : « nous voulons contraindre les autorités à surseoir au référendum »

Dans leur volonté d’empêcher la tenue du référendum, les associations de magistrats AMPP et REFSYMA entendent « user de tous les…

Dans leur volonté d’empêcher la tenue du référendum, les associations de magistrats AMPP et REFSYMA entendent « user de tous les moyens légaux » pour que le scrutin ne se tienne pas. À cet effet, elles ont adressé une lettre à la CEDEAO le 26 mai. Jusqu’où iront-elles ? Entretien avec Dramane Diarra, magistrat, expert électoral, membre des associations susmentionnées et de la coalition Appel du 20 février.

Pourquoi avoir envoyé une lettre à la CEDEAO ?

C’est devant elle que tous les engagements ont été pris par les autorités de la Transition. Et c’est derrière la CEDEAO que s’aligne toute la communauté internationale. Qui mieux qu’elle pour recevoir une correspondance ayant trait justement au retour à l’ordre constitutionnel ? Tout le processus pour l’organisation du referendum est illégal et, la date est intenable à cause de l’impréparation totale des autorités de la Transition : pas de cartes biométriques, pas de fichier électoral, pas de démembrements de l’AIGE prêts. Donc c’est une parodie d’opération référendaire qui est projetée. Il nous revenait de porter cela à l’attention de la CEDEAO et de toute autre partie intéressée.

Qu’attendez-vous de la CEDEAO, qui est loin de faire l’unanimité chez les Maliens ?

Nous comptons sur nous-mêmes pour contraindre les autorités à surseoir à la tenue de ce référendum inconstitutionnel. Mais la CEDEAO à son mot à dire. Avec ce forcing pour faire ce référendum, c’est le respect de la date de fin de la Transition qui est menacé, car il ne nous reste que 8 mois environ pour organiser au moins une élection présidentielle transparente et crédible. Ce n’est pas acquis avec le temps restant et le niveau d’impréparation affiché. Cela interpelle la CEDEAO et toute la communauté internationale. Mieux, nous avons déjà déposé des recours au niveau de la Cour constitutionnelle et de la Cour suprême pour l’annulation de ces opérations. La CEDEAO est aussi informée de ces procédures.

Depuis quelque temps, vous utilisez plusieurs moyens pour que le référendum ne se tienne pas. Jusqu’où ira votre détermination ?

Nous usons de tous les moyens légaux pour que l’illégalité et le mensonge qui ont abattu ce pays ne continuent pas au risque de l’ensevelir. Il mérite mieux. Dieu merci, les Maliens ont compris la vérité. Mais, puisque les autorités s’entêtent dans ces manœuvres, nous avons eu recours à des procédures judiciaires à ce stade. D’autres  suivront. C’est une question d’étapes et d’opportunités. Et toutes ces procédures sont bien fondées. Il revient à chacun, où qu’il soit, de prendre toutes ses responsabilités afin que le pays ne sombre pas de ce fait.