Le rapport du Cluster Protection pour le deuxième trimestre 2025 révèle une forte dégradation de la situation au Mali, avec une hausse significative des violations des droits humains. Le nombre de violations a plus que doublé par rapport au trimestre précédent, notamment en raison des violences croissantes et des déplacements forcés.
La situation sécuritaire au Mali continue de se détériorer, avec un total de 13 987 violations des droits humains enregistrées, contre 6 591 lors du trimestre précédent. Cette escalade des violences est alimentée par l’utilisation croissante d’engins explosifs improvisés (EEI) et de drones artisanaux, ainsi que par des blocus prolongés qui empêchent l’accès humanitaire et paralysent l’économie.
Le rapport souligne également une hausse de 286% des déplacements forcés, avec 6 765 personnes déplacées, principalement dans la région de Tombouctou. Bien que les violences basées sur le genre aient baissé de 27% par rapport au trimestre précédent, les 905 cas de violences sexuelles et autres formes de violence demeurent élevés, avec des femmes et des filles particulièrement exposées aux violences sexuelles, aux mariages forcés et aux privations de ressources essentielles.
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Les violations des droits des enfants ont également augmenté de 318%, affectant 3 915 enfants, principalement en raison des déplacements forcés. Les tensions autour des terres et des propriétés se sont également accrues, avec une hausse de 12% des incidents liés aux expulsions forcées et aux conflits fonciers. Ces tensions, amplifiées par les pressions exercées par les groupes armés sur les agriculteurs et les éleveurs, ont perturbé les moyens de subsistance des populations locales, particulièrement en pleine saison agricole.
Les impacts humanitaires se font ressentir à travers des restrictions d’accès humanitaire et des pénuries alimentaires et médicales dans les zones sous blocus, comme Macina, Niono, Gossi et Ansongo. L’accès humanitaire sécurisé dans ces zones est devenu une priorité pour les acteurs humanitaires, qui appellent à la protection des civils et à un renforcement des actions en faveur des populations vulnérables, notamment les femmes et les enfants.
Le rapport appelle également à un soutien renforcé aux mouvements féministes locaux pour garantir la protection des femmes et des enfants, en mettant l’accent sur le financement des services médicaux, juridiques et psychosociaux pour les victimes de violences basées sur le genre.