Pour qui connaà®t les mÂurs maliennes, un homme averti en vaut plusieurs. Si Sanogo avait fait sienne cette maxime, il aurait sans doute évité l’interpellation musclée, par une douzaine d’hommes déterminés. Et si l’information s’est répandue comme une traà®née de poudre dans la capitale, la procédure fut express : « Ils ont été cueillis à froid », confesse un officiel sans autre forme de commentaires. Sanogo surpris ? On a du mal à l’imaginer. Mais après tout, celui qu’on décrivait comme un renard constamment aux aguets, a t-il finalement baissé sa garde ? « Nous l’avons emmené de Kati à Bamako pour le mettre en lieu sûr », confiait une source proche du pouvoir après la mutinerie du 30 septembre à Kati. Alors, le Général, logé à la Base, se sentait confiant. Puis les convocations vinrent. Que nenni ! Il les boudait comme de l’huile au soleil. Pendant ce temps, des ranC’urs couvaient, un collectif voulait saisir le président, mais par dessus tout, les sacrifices ont-il lâché Sanogo, qui ne se départissait jamais de son bâton magique, comme Dioncounda, de son écharpe immaculée. Si l’un est en vadrouille et reçoit les honneurs de la communauté internationale, l’autre répond de ses actes, à l’école de gendarmerie de Faladjè, en bien mauvaise posture. Tombé de Charybde en Scylla, ou du Mont Mandingue, comme l’on voudra, Sanogo devra désormais en découdre avec la justice. Répondre de ses nombreux actes, en dépit de son statut de Général de Corps d’Arme 4 étoiles ou d’ancien « Chef d’Etat », qu’il ne fut jamais en fin de compte. Combien de temps durera l’audition ou s’il sera placé sous mandat de dépôt, il faudra chercher à savoir. Et c’est par l’ironie du sort, que ces mêmes collègues de corps, l’ont tout simplement cueilli un mercredi matin. Au même moment se déroulait une manifestation en ville, destinée à critiquer la politique de la France à Kidal et à laquelle participait une association d’handicapés ? Une manÂuvre de diversion ? Ou une interpellation qui rappellerait presque l’arrestation d’un certain navigateur interplanétaire, un 11 décembre 2012… Sans autre forme de contestation !
Edito : Tel est pris qui croyait prendre…
Publié le 27.11.2013 à 00h00 par Journal du Mali

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