Bis repetita

Quand pourrons-nous enfin exclamer nous Alhamdoulillah ? Ce n’est sûrement pas demain la veille. La situation de notre pays, au demeurant très…

Quand pourrons-nous enfin exclamer nous Alhamdoulillah ? Ce n’est sûrement pas demain la veille. La situation de notre pays, au demeurant très complexe, ne saurait nous réjouir. Encore cette semaine, des soldats maliens ont perdu la vie, emportés par une mine sournoisement dissimulée sur leur passage. Encore des morts, trop de morts, beaucoup trop de morts. Mais, il n’y a pas qu’au front que la situation est critique. Le Vésuve social que nous avons vécu semblait s’être éteint. Mais ses cendres n’avaient vraisemblablement pas cessé de rougir, jusqu’à l’ébullition. Nous avons tous en mémoire la sinistre grève du secteur sanitaire, en 2017, plus d’un mois aux conséquences fâcheuses. Si nous n’en sommes pas encore là pour l’AMO Gate, (ainsi renommé sur les réseaux sociaux), cet énième mouvement d’humeur donne des sueurs froides. Pour le chef de famille qui doit payer pour les soins de sa mère, pour la femme seule prenant en charge les besoins médicaux de ses enfants, pour le doyen puisant dans sa pension pour ses nombreux médicaments, et bien d’autres encore. Des considérations qui ne devraient pas empêcher les pharmaciens de marquer les prix hors AMO au stylo rouge. Non pas que nous les blâmions, les laboratoires ne leur font sûrement pas crédit, mais la transition est trouvée. Vers les enseignants cette fois-ci. La très longue grève de ce secteur, qui a longtemps fait planer le spectre d’une année blanche, avait finalement trouvé une issue favorable. Pour très peu de temps visiblement. Arrêt de travail de 120 heures à compter du 16 novembre et rétention des notes, avec effet immédiat, les syndicats de l’enseignement sont une nouvelle fois déterminés. De quoi accroitre le ressentiment des Maliens sur la très mauvaise gestion du pays et de ses crises. Comment ne pas se questionner face à tant de difficultés, même si il est vrai que les défis, à l’image du territoire, sont immenses.

Boubacar Sidiki Haidara