Le départ précipité de la MINUSMA de son camp de Kidal le 31 octobre, deux semaines avant la date initialement convenue pour sa rétrocession aux FAMa, ne devrait pas améliorer l’image de la mission auprès des Maliens. Sur les réseaux sociaux, anonymes et « videomen » dénoncent déjà une trahison de la part de la MINUSMA, qui selon eux a offert son camp sur un plateau d’argent aux terroristes (le terme désigne aussi la CMA). La mission, elle, se défend et estime avoir fait de la sécurité de son personnel militaire et civil sa priorité. Et anticipé son retrait vu le contexte délétère et la poudrière que pourraient être le camp et ses alentours une fois les FAMa sur place. Ces explications ne suffiront pas à faire changer de perception ceux qui crient au complot, ni à apaiser leur colère. Et, selon la rhétorique qui en rappelle une similaire déjà éprouvée, le Mali doit une nouvelle fois se sortir du piège tendu par des partenaires peu sincères. Certaines actions peuvent nous amener à nous poser des questions légitimes, avec un doute raisonnable. Même si, depuis quelques temps, ce retrait anticipé avait été annoncé, il a sans doute eu une incidence sur la stratégie militaire mise en place pour la récupération des emprises onusiennes. Dans des circonstances similaires, Aguelhok avait précédé Kidal. Passées toutes ces questions et cette indignation, un objectif demeure, la reconquête de Kidal. Un gain politique immense qui pourrait faire oublier aux Maliens une partie de leurs problèmes. Les jours à venir seront certainement déterminants, les combats intenses, les pertes nombreuses des deux côtés et un rapport de force qui pourrait se redessiner. Le temps, élément-clé, presse si la date du 31 décembre est toujours un marqueur important pour la reconquête complète du territoire national.
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14 octobre 2024
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