Une importante colonne des FAMa a pris la direction de la région de Kidal le 2 octobre. Ce convoi doit, selon nos informations, prendre possession du camp de la MINUSMA à Aguelhoc. Cette localité est un douloureux souvenir pour nombre de Maliens. En janvier 2012, plusieurs militaires maliens désarmés avaient été froidement exécutés par le MNLA, appuyé à l’époque par le groupe terroriste Ansar Eddine. Les images qui avaient circulé sur les réseaux sociaux en avaient révolté plus d’un. Une décennie après ce drame, alors que les autorités sont engagées dans une dynamique de reconquête du territoire, prendre pied à Aguelhoc serait un important gain. Des batailles décisives s’annoncent donc, aussi bien pour les autorités de la Transition que pour les rebelles irrédentistes de la CMA. Décisives parce que, d’un côté, les premiers pourront capitaliser les gains politiques d’une reconquête de la région de Kidal. De l’autre, une éventuelle perte de Kidal, son bastion depuis plusieurs années, serait une défaite stratégique trop importante pour la CMA. Nul doute que la route des FAMa sera semée d’embûches par un adversaire qui s’est préparé au départ de la MINUSMA et par son allié du Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans. Pour les autorités de la Transition, l’échec n’est pas une option, les récentes déclarations de divers responsables le prouvent. La confrontation est inévitable et les deux camps vont déplorer des morts. Un nouveau rapport de force pourrait s’établir entre les différentes parties à la suite des semaines décisives qui s’annoncent, en prélude à d’éventuels accords qui seront signés ou renégociés. Toute guerre se conclut autour d’une table de négociations, entre un vainqueur et perdant, ce dernier étant obligé de passer sous les fourches caudines de la défaite. Nous n’en sommes pas encore là. Pour l’heure, les ténèbres nous enveloppent, alors que beaucoup espèrent qu’un vrai dialogue prévaudra pour une paix des cœurs.
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