Dans la tourmente

C’est un anniversaire au goût bien amer que la France a célébré au Mali cette semaine. Huit ans après le…

C’est un anniversaire au goût bien amer que la France a célébré au Mali cette semaine. Huit ans après le déclenchement de l’opération Serval pour stopper l’avancée des terroristes vers le sud, l’intervention française est aujourd’hui très décriée. En cause, Barkhane, dont une partie de la population malienne pointe du doigt l’inefficacité. À cela, les autorités françaises rétorquent par les résultats obtenus par la force, notamment la neutralisation de figures terroristes. Mais cette étiquette d’opération infructueuse, Barkhane l’a collé à elle. Après avoir été défaits un temps, les groupes terroristes se sont réorganisés, ont adopté une nouvelle stratégie et même étendu leurs zones d’influence, parfois même jusqu’à perpétrer des attaques à quelques kilomètres de Bamako. Pour ne rien arranger, Barkhane se passerait bien de la polémique dans laquelle elle est empêtrée suite à la frappe de Bounty, dans le centre du Mali. Une controverse qui n’est pas la première pour les Français. Sous le feu des critiques déjà en 2017, après que la force ait mené un raid aérien sur une base terroriste à Abeibara, au cours duquel une dizaine de soldats maliens qui y étaient retenus en otage ont perdu la vie. À l’époque aussi, Barkhane s’était défendue de toute bavure. Enfin, est-ce Barkhane le problème, comme certains aiment à le dire? Je serais plus indulgent envers cette force. Elle est un partenaire du Mali, qui a aussi sa part de responsabilité. Les groupes terroristes prospèrent sur l’absence de l’État dans certaines zones du pays. Une absence, de l’anarchie, de la violence, qui ont pour conséquence de faire naitre un sentiment de rejet. Dans le centre du Mali, il n’est pas rare d’entendre « dans cette crise, nous ne nous sommes pas sentis Maliens ». Où se trouve donc la solution ? Comme le disait Pubilius Syrus : « les questions hypothétiques obtiennent des réponses hypothétiques ». Hypothèse donc.