Dans le noir

C’est d’un cynisme inégalé. La capitale broie du noir, sans mauvais jeu de mots. Depuis plusieurs jours, le quotidien est…

C’est d’un cynisme inégalé. La capitale broie du noir, sans mauvais jeu de mots. Depuis plusieurs jours, le quotidien est rythmé par les coupures d’électricité intempestives. Jamais, aussi loin que ma mémoire me permette de le dire, nous n’avions connu une telle période, avec des délestages pouvant atteindre plusieurs heures et avec autant de quartiers concernés. Forcément, si les critiques n’ont pas manqué de fuser, notamment sur les réseaux sociaux, à l’encontre d’EDM, nombre d’entre nous se posent aussi des questions qui peuvent se résumer en une seule : pourquoi ? La ministre de l’Énergie et de l’Eau, bien consciente du mécontentement populaire, a donc dû faire une sortie médiatique au cours de laquelle elle a jeté un pavé, sinon plusieurs, dans la mare. EDM a été chargée de toute part. Gestion mafieuse, vols de carburant, surfacturations, mauvaise gestion, pas d’égards pour les problèmes vécus par les Maliens… Si cette sortie médiatique sert à dédouaner l’État et à augmenter les ressentiments contre EDM, elle ne répond pas à toutes les interrogations. Comme un proverbe bambara nous l’enseigne, « quand ça pourrit, on sent forcément l’odeur ». Après avoir senti l’odeur et compris sa provenance, ou du moins pensé la connaitre, l’étape prochaine est d’y faire face, d’aérer, de se débarrasser de tout ce qui s’en approche et de parfumer un air nouveau. Des actions sont attendues, afin que les personnes concernées par les accusations portées par la ministre puissent répondre de leurs actes. Et cela au plus vite. En effet, après de telles révélations, on s’attend à ce que rien ne soit plus jamais comme avant et que, dans le court terme, nous quittions cette période obscure. La ministre a promis des améliorations dès le mercredi 25 octobre. Prenons-la aux mots et observons.