Épreuve de force

Le bras de fer aura duré deux mois. Il a été remporté par les nouvelles autorités du Niger. Après plusieurs…

Le bras de fer aura duré deux mois. Il a été remporté par les nouvelles autorités du Niger. Après plusieurs déclarations mettant en cause la légitimité du Conseil national pour le salut du peuple (CNSP) et ne reconnaissant que celle du Président déchu Mohamed Bazoum, la France a finalement plié le 24 septembre. Le Président Emmanuel Macron a annoncé le retour en France de l’ambassadeur en poste dans le pays et des troupes françaises qui y sont stationnées. Deux demandes des autorités militaires nigériennes. La position française n’était plus tenable. Le temps ne jouait pas en sa faveur, l’ambassadeur se nourrissait de rations militaires et les troupes françaises étaient cantonnées, ne menant plus d’opérations avec les forces nigériennes. En sus, chaque semaine ou presque, depuis leur base, ils entendaient des slogans hostiles appelant à leur départ. Si cette intransigeance française pouvait s’expliquer au début par la levée de boucliers immédiate au sein de la CEDEAO suite au coup d’État et la volonté d’une intervention armée en dernier recours pour rétablir le Président Bazoum dans ses fonctions, cette position semble s’effriter. En cause notamment, le manque de consensus entre les pays qui composent l’instance sous-régionale. À voir, dans notre cas, si les partisans de la ligne dure de la CEDEAO ne vont pas imposer de nouvelles sanctions au Mali après l’annonce du « léger » report de la présidentielle. Cette instance, que beaucoup estiment paraplégique, a plusieurs fois manqué le coche dans sa lecture et sa gestion des différentes transitions. Un manque de réalisme qu’elle partage avec la France et qui a eu pour conséquences pour les autorités françaises d’engager des bras de fer avec les dirigeants du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Des épreuves de force aux conséquences regrettables pour les populations, qui observent et souffrent le plus souvent en silence.