Elle semblait bien fragile assise aux côtés du cardinal Jean Zerbo dans le bureau du président Goïta samedi 9 octobre. Cette petite dame doit pourtant avoir été bien forte et courageuse pour supporter ces quatre ans et huit mois de captivité dans le nord du Mali. A sa libération fin 2020, Sophie Pétronin avec laquelle elle a été longtemps détenue, avait alerté sur sa situation, affirmant que sa santé se détériorait. Elle a remis en lumière la Sœur Gloria Cecilia Narvaez dont le cas a suscité bien moins d’écho que celui d’autres otages. Si son enlèvement avait surpris dans la région de Sikasso qui, en 2017, n’était pas en proie aux attaques comme elle l’est aujourd’hui, la suite de sa détention s’est déroulée dans le silence pourrait-on dire. Ce n’est qu’au début de cette année qu’une lettre de sa part écrite quelques mois auparavant est parvenue à son frère en Colombie au mois de mai, rappellant que la religieuse franciscaine était otage depuis plus de quatre années… Et puis de nouveau plus rien jusqu’à ce samedi soir !

Gloria ! Ce prénom qui est le sien ressemble à l’exclamation qu’on eut envie de crier en la sachant libre ! Car humainement, chaque libération est une immense joie, une bénédiction, un soulagement. Même si l’on en sait peu sur les démarches qui ont mené à cette issue heureuse, quel espoir suscité par la libération de cette otage qui semblait presque oubliée ! Alors on pense à tous les autres, ceux que l’on connaît, et ceux qui sont dans l’anonymat. Et ils sont nombreux… Nous pensons à nos confrères : Olivier Dubois, enlevé à Gao et otage depuis 6 mois, mais aussi Moussa Dicko et Hamadoun Nialibouly. Nous pensons à tous ces fonctionnaires enlevés dans l’exercice de leurs fonctions, ces militaires, et l’artiste Dr Keb. Ils sont nombreux et nous le sommes aussi à croire fermement en leur libération prochaine.