Des larmes de sang

Une nouvelle fois, la Nation est en deuil. Une nouvelle fois, nous pleurons nos morts. Une nouvelle fois, des Maliens…

Une nouvelle fois, la Nation est en deuil. Une nouvelle fois, nous pleurons nos morts. Une nouvelle fois, des Maliens ont été froidement assassinés. Tout ce sang versé, toutes ces vies perdues depuis tant d’années. La plaie est béante, rouge, elle fait mal. À quand la fin de ces carnages ? Cette question, nous devons être beaucoup à nous la poser, sans que des réponses satisfaisantes ou au moins rassurantes ne viennent meubler ces pensées. Oui, des questions nous en avons, des interrogations légitimes également. Pourquoi des villages sont-ils toujours presque décimés alors que l’armée multiplie les opérations? Nous ne doutons point d’elle, les soldats abattent un énorme travail, mais ne devons-nous pas changer de stratégie après avoir constaté que les groupes terroristes peuvent toujours se mouvoir et commettre des exactions? Le but recherché par ces tueries est très certainement double, voire plus. D’abord, effrayer de pauvres populations, prises entre le marteau et l’enclume et mitraillées sous le prétexte d’avoir collaboré avec l’armée. Ensuite amener les Maliens à se poser des questions. Pourquoi cela continue-t-il ? Il est, il faut l’avouer, difficile de faire autrement, car ce peuple a trop souffert. Beaucoup fondent sur cette transition les espoirs d’un changement. Sur tous les plans, mais encore plus sur le sécuritaire. Condition sine qua non pour toutes les autres. L’amour et le soutien inconditionnel ne doivent pas empêcher de lever le lièvre quand il le faut. Au contraire, cela permet de s’y intéresser et au besoin de faire pression pour que cela change, que cela s’améliore. Nous devons prendre garde à ne pas détourner nos yeux de la réalité, parce que des Maliens hors de Bamako et des grandes villes continuent à souffrir le martyre, à voir le labeur d’une année brûlé sous leurs yeux, l’œuvre d’une vie partir en fumée, avant que les lueurs dans leurs yeux ne s’éteignent, définitivement fauchées par une balle.