Le Karma

L’ascenseur émotionnel. C’est ce que nous avons vécu avec Adama Diarra Traoré. Annoncé un peu partout, et confirmé à demi-mot…

L’ascenseur émotionnel. C’est ce que nous avons vécu avec Adama Diarra Traoré. Annoncé un peu partout, et confirmé à demi-mot par certains dirigeants du football malien, le joueur hispano-malien était fortement pressenti pour être le prochain grand renfort de la sélection. Les réseaux sociaux étaient déjà en ébullition à l’idée de le voir arpenter les ailes de l’attaque malienne, faisant parler sa vitesse et sa puissance. Cela a duré jusqu’au samedi 9 novembre et une offensive espagnole qui a brisé en plein vol les espoirs de nombre de Maliens. L’Espagne, consciente surement de la menace, envoyait une convocation au joueur formé au Barca afin qu’il intègre la sélection en remplacement de Rodrygo Moreno, blessé. De potentiel Messie, Traoré s’est mué en Benedic Arnold, s’attirant les foudres des mêmes réseaux, où il était présenté déjà en futur étendard des Aigles. Tel un boomerang qui revient, le joueur a, le lendemain de sa convocation, dû déclarer forfait à son tour, l’attaquant du Paris Saint Germain le remplaçant. Les clichés étant faciles et tenaces, certains y ont vu les fameux « marabouts d’Afrique », dont la renommée, qui avait déjà atteint le Québec, s’est étendue aux côtes espagnoles. Mais cette blessure interroge. Traoré a joué les 90 minutes de la victoire de son équipe contre Aston Villa. Il n’est pas impossible qu’un joueur, même blessé, joue tout un match, avant de passer à l’infirmerie. L’hypothèse qui commence à se frayer un chemin est celle d’une « blessure diplomatique », qui donne le temps à l’ailier des Wolves de peser le pour et le contre entre les deux sélections, afin de se décider sans regrets. Mais, au-delà, cette affaire nous donne une leçon. Une communication hâtive hypothèque vos chances. À n’en pas douter, nous l’espérons, le Mali saura tirer les bonnes conclusions pour de futures approches.