Le voyage de trop ?

Mardi 15 novembre, c’est la stupeur ! Le Président Ibrahim Boubacar Keïta, qui s’est pourtant rendu à Marrakech la veille, ne…

Mardi 15 novembre, c’est la stupeur ! Le Président Ibrahim Boubacar Keïta, qui s’est pourtant rendu à Marrakech la veille, ne figure pas sur la photo de famille aux côtés de ses pairs réalisée à l’occasion de la clôture de la COP22. La machine à rumeurs était déjà prête à se mettre en marche mais prompte à y couper court et tirant les leçons des précédents « retards d’information », la Présidence a rapidement émis un communiqué expliquant que le chef de l’État avait été victime « d’une accumulation de fatigue » lui occasionnant un « malaise vagal » heureusement « rapidement résolutif » mais nécessitant « un temps de repos sur le conseil des médecins ».

Vagal. Un mot qui a immédiatement déclenché une avalanche de saillies sur les réseaux sociaux et la création du hashtag #Vagal, aussitôt largement repris. « Au moins ça améliore notre niveau en français » apprécie un internaute quand une autre souhaiterait qu’on « nous parle en français facile » déclenchant des publications d’ordre médical. Inventant au passage le verbe « vagaliser », de nombreux posts pointent surtout du doigt les voyages plus que fréquents du président que les citoyens ne comprennent décidément pas : « Voyager tout le temps, ça vagalise… ». Si de nombreux internautes prennent le soin de souhaiter une meilleure santé au malade, ces traits d’humour interpellent donc sur un débat désormais récurrent. Il n’est bien sûr pas question de remettre en cause la nécessité de certains déplacements, Ibrahim Boubacar Keïta restant le premier représentant du Mali, mais il semble qu’une sélection rigoureuse des plus importants s’impose. D’une part pour sa santé, visiblement mise à l’épreuve, mais surtout parce que c’est au pays qu’on a d’abord besoin de lui. Et au pays, ce sont les dossiers brûlants qui risquent bientôt de tous nous vagaliser…