Leçons non retenues

Sous l’Arc de triomphe, le dimanche 11 novembre dernier, plusieurs leaders mondiaux ont commémoré le centenaire de la 1ère guerre…

Sous l’Arc de triomphe, le dimanche 11 novembre dernier, plusieurs leaders mondiaux ont commémoré le centenaire de la 1ère guerre mondiale. En dépit de 18 millions de morts et des dégâts psychologiques irréversibles, il n’aura fallu ensuite que 21 ans aux hommes pour se lancer dans une nouvelle boucherie, au bilan beaucoup plus effroyable. 55 millions de morts, des dizaines de villes ravagées, des blessés handicapés à vie. Pour éviter de tels drames, la Société des Nations, ancêtre de l’ONU est née. Mais elle n’a pas régler le problème, elle n’a fait que le déplacer. Des « ennemis » trop polis pour une confrontation directe transposent leurs différends sur de nouveaux terrains. Une tragédie que vit actuellement le Yémen, où la rivalité irano-saoudienne a déjà fait 10 000 morts, 2 millions de déplacés et plusieurs millions de décès occasionnés par la famine. Les premières victimes de ces conflits sont toujours les civils. Plus une guerre s’enlise, moins l’intérêt du monde s’y porte. Laissant la voie libre aux ignominies qui en appelleront d’autres et devant lesquelles le monde s’indignera un temps, avant de rapidement passer au chapitre suivant. Serait-ce trop demander que de faire appel au bon sens afin de faire taire les armes pour enclencher le dialogue ? Résolument non, tout est question de volonté, dit-on. Penser que cela pourrait être le cas un jour serait être candide. Parce que le monde ne se porte pas mieux. Deux guerres mondiales et des centaines de conflits n’auront pas suffi à nous décider d’aborder la différence comme un atout plutôt que comme une menace. Au contraire, l’utilisation de la bombe atomique a ouvert la voie à une nouvelle course à l’armement. Neuf pays la détiennent actuellement et, selon les experts, la puissance dévastatrice de toutes ces têtes nucléaires pourrait anéantir 25 fois la terre. Croisons les doigts !