Les muscles ou les caresses

Les différents sujets où les autorités de la transition doivent choisir entre deux options sont nombreux. Et l’une n’empêche pas…

Les différents sujets où les autorités de la transition doivent choisir entre deux options sont nombreux. Et l’une n’empêche pas forcément l’autre. Cette semaine, il a été annoncé que le gouvernement mandatait le HCI pour aller discuter avec les leaders du GSIM : Iyad Ag Ghaly et Hamadou Kouffa. Évidemment les questions sont légion. Sur quelles bases ? Que sommes-nous prêts à concéder ? Quid de l’EIGS ? Et autre. Ce qui caractérise la crise malienne est sa complexité et sa multiplicité d’acteurs. À mon sens, un préalable essentiel à ces discussions est une maîtrise du terrain, avec plus de victoires militaires et un ennemi affaibli. Ce qui n’est malheureusement pas le cas pour l’heure. Pour que la donne change, il faut des muscles. Faut-il brandir les mêmes face à la CEDEAO et la communauté internationale, qui restent attachées au délai initial de 18 mois pour la transition ? La question adéquate devrait être : avons-nous la capacité de le faire ? Effrayer l’instance ouest-africaine, certainement pas. La faire « fléchir », cela n’est pas à exclure. Car comme l’a démontré « l’accession » du colonel Assimi Goita à la fonction de Président de la transition, rien n’est impossible. Toutefois, la CEDEAO, qui a donné jusqu’à la fin de ce mois pour la publication d’un chronogramme clair des élections, joue sa crédibilité, d’autant qu’en Guinée voisine, le cas du Mali sert de modèle. En attendant, les autorités de la transition doivent bomber leurs muscles devant les esclavagistes dans la région de Kayes, ce qu’a promis le ministre de la Réconciliation, le colonel-major Ismaël Waguén lors d’une visite la semaine dernière. Enfin, sans être exhaustif, c’est notre grand sujet de la semaine : le dilemme des muscles ou des caresses pour les enseignants, arc-boutés sur l’article 39 à une dizaine de jours de la reprise des cours.