L’herbe n’est pas plus verte ailleurs

Il fut un temps, encore pas si lointain, où les sommets des chefs d’États de la CEDEAO étaient très attendus.…

Il fut un temps, encore pas si lointain, où les sommets des chefs d’États de la CEDEAO étaient très attendus. À juste titre. La relation d’oxymore que les autorités de la Transition entretiennent avec les dirigeants de l’instance ouest-africaine et ses répercussions sur les populations étaient scrutées. Le feeling est quelque peu différent cette fois-ci. Une partie de l’attention des Maliens est encore tournée vers les problèmes d’électricité, qui dépassent tout commentaire, et les difficultés du quotidien. Des difficultés qui seront à coup sûr accentuées avec de nouvelles sanctions. Nous n’en sommes pas encore là. Nous avons encore deux mois devant nous avant la date initiale retenue par les différentes instances pour la fin officielle de la transition. Ce ne sera plus février 2024, nous le savons tous, et un énième bras de fer pourrait naitre avec la CEDEAO. Le contexte tout d’abord. Avant le sommet du 10 décembre, deux autres chefs d’État de l’instance, le Sierra-Leonais Julius Maada Bio et le Bissau-Guinéen Umaru Sissoco Embalo, ont échappé à ce qu’ils ont qualifié de tentatives de coups d’État. Des développements qui prouvent, si besoin en était encore, que la position de certains présidents est fragile. Nous pourrions malheureusement en faire les frais, avec des positions plus distendues, extrêmes, des dirigeants de la CEDEAO. Elle a manqué le coche à plusieurs reprises. Au Niger, elle s’est littéralement « plantée ». Les muscles ont très vite débandé et ont perdu  de leur superbe. Même si elle est aujourd’hui décrédibilisée, il n’en reste pas moins qu’elle ne sera pas dans la position de « simple » observatrice de la suite des transitions au Mali, au Niger, au Burkina Faso et en Guinée, que l’on a tendance à oublier. Mais la portée des injonctions de la CEDEAO ne pèsera sûrement pas lourd face aux trajectoires adoptées par les dirigeants de ces pays. Au final, dans une lutte d’éléphants, c’est toujours l’herbe qui souffre.