Les Etats-Unis sont un pays fantastique. Pour nous, spectateurs lointains de ce phare qui brille de gré ou de force sur le monde, ils sont source d’autant d’espoir que de déception. Tout particulièrement sur le continent africain, quelle joie ce fut de voir élire, en 2008, le premier président noir de l’histoire des USA ! En 2016, il semblait presque sûr que le progrès allait se poursuivre avec la première femme présidente. Finalement, ce fut la douche froide avec l’élection de l’aile dure des Républicains.

Mais au lendemain des élections législatives, malgré des résultats en demi-teinte pour chacun des deux camps, quelques figures, qui deviennent malgré elles emblématiques, nous donnent envie de nous réjouir de nouveau. Parmi ces victoires, on retiendra d’abord Sharice Davids élue au Kansas et Deb Haaland du Nouveau-Mexique qui sont les premières femmes amérindiennes élues au Congrès ! Historique également l’élection des deux premières femmes musulmanes : Ihlan Omar, 36 ans, d’origine somalienne, succède dans le Minnesota à Keith Ellison, lui-même premier élu noir et musulman au Congrès, et Rashida Tlaib, 42 ans, élue dans le Michigan, née de parents réfugiés palestiniens. De même, l’Illinois et le Massachussets seront désormais représentés pour la première fois par des femmes noires : Lauren Underwood, 32 ans, et Ayanna Pressley, 44 ans. La benjamine de ces combattantes est Alexandria Ocasio-Cortez, fille d’une mère portoricaine et d’un père américain, devenue à 29 ans la plus jeune élue du Congrès. « Ce n’est pas juste une campagne ou une journée électorale » a-t-elle dit ce 6 novembre à l’issue de l’annonce des résultats, « mais un mouvement plus large pour la justice économique, sociale et raciale ». Quelques étoiles de plus au drapeau américain pour nous rappeler que quelques soient les « handicaps », c’est le courage et l’engagement qui grandissent l’homme (et la femme) et transforment le monde.