Je ne suis pas votre esclave !

Depuis quelques jours, des informations font état de traitements inhumains et d’esclavage dans la région de Kayes. Des images barbares…

Depuis quelques jours, des informations font état de traitements inhumains et d’esclavage dans la région de Kayes. Des images barbares et des confessions qui témoignent de la persistance de la pratique. Face au tollé, le gouvernement est monté au créneau. Il dit dans un communiqué « avoir constaté avec consternation et indignation la perpétration d’actes portant atteinte à l’honneur et à la dignité ». Ensuite il affirme qu’il entend réprimer avec la dernière rigueur tout acte portant atteinte aux biens et à la dignité de la personne humaine. Voilà qui est dit. Contrairement à ce qui lui est reproché très souvent, sa réaction ne s’est pas faite attendre. Mais l’essentiel est ailleurs.

Au nom de quoi une personne humaine serait-elle supérieure à une autre ? Les principaux auteurs ne sauraient eux-mêmes répondre de manière satisfaisante à cette interrogation. Si ce n’est en remontant loin dans leur arbre généalogique, jusqu’à à l’époque de Kouroukan Fouga ou plus, pour légitimer leur obscurantisme. Au nom de quoi la condition d’une personne est-elle déterminée dans nos sociétés modernes à l’aune de son pesant passé familial? Temedt, la principale association anti-esclavagiste du pays, estimait en 2017 à 800 000 le nombre de personnes en condition d’esclavage. Un chiffre effarant, que l’association assurait cependant sous-évalué.  La privation de liberté est la pire des violations que l’on peut faire endurer à un être humain. J’insiste sur le mot, car ces « esclaves » sont plus des bêtes ou des objets que des êtres humains. L’histoire nous a appris que les chaines se brisent, que les emprises se défont, que les injustices se meurent, mais l’Humain ne semble pas vouloir changer.  Pour conclure, Abraham Lincoln, ancien Président des États-Unis, à l’origine de l’abolition de l’esclavage dans son pays, disait ceci : « je suis naturellement contre l’esclavage. Si l’esclavage n’est pas mauvais, rien n’est mauvais ».