De mal en pis. Cette expression est même un euphémisme pour décrire la crise énergétique que nous subissons depuis près d’un an maintenant. Nous souffrons, mais nous ne pouvons le dire, en tout cas pas l’exprimer d’une certaine manière. Nous en avons marre, mais nous devons supporter, avaler, nous taire. Les nombreuses promesses de litres de carburant ou de millions de dollars pour en acheter ne font qu’ajouter à la frustration. Il est vrai que promesse n’équivaut pas à changement sur le champ, mais les Maliens ont assez patienté et subi. Depuis la fin du mois de Ramadan et les six heures d’électricité dont nous étions gratifiés, les mots ne suffisent plus à exprimer notre désarroi. Le ton avait été donné dès le jour de la fête de l’Aïd, célébrée par une grande partie de personnes dans le noir. Depuis presque une semaine, les heures de coupure ne cessent de s’allonger. Il est difficile, voire impossible, de dormir, de conserver des aliments, de regarder la télé, en somme tout ce qui meuble un quotidien normal. Les petites entreprises ne meurent plus à petit feu, elles se consument à coups de grands brasiers. De certains soutiens ou jusqu’au-boutistes, on entend souvent « l’État ne peut pas tout faire ». Nous devons trouver des solutions alternatives. Les commerces et des Maliens lambda se sont tournés vers ces solutions, mais le coût de fonctionnement d’un groupe électrogène peut faire piquer une crise et les panneaux solaires ne sont pas accessibles à tous. Des entreprises ferment, des personnes sont licenciées, des familles n’ont plus de sources de revenus. Tout ceci concourt à rendre plus irascible la population. On aura beau dire : il est difficile de convaincre qui que ce soit que le Mali avance lorsque depuis le ciel tout ce que tu perçois c’est du noir.
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