Nostalgie fleurie

Je retombe par hasard sur ces photos de Bamko prises en 2010. Des photos qui ne remontent qu’à quelques années…

Je retombe par hasard sur ces photos de Bamko prises en 2010. Des photos qui ne remontent qu’à quelques années en arrière mais qui me rappelle un ACI que j’avais oublié. Moins construit que 14 ans après, certes, mais les plus grands immeubles y étaient déjà ainsi que les monuments emblématiques tels que l’Obélisque (une Bougie Ba dont nous aurions bien besoin en ce moment) ou Kwamé Nkrumah. Mais elles font surtout remonter à ma mémoire un quartier des affaires propre et…fleuri ! Le terre-plein qui sépare les deux voies de l’avenue du Mali et qui continue
après la Bougie était alors méticuleusement entretenu et arrosé chaque jour par le service dédié de la Mairie je présume. Aucune voiture n’aurait songé à s’y garer tant c’était joli. Aujourd’hui, ce même espace, et tous les autres du même type, ne sont plus que des terrains vagues… La rare végétation qui y subsiste est sèche depuis longtemps, enchevêtrée, hostile. Qui se souvient qu’elle fut verdoyante et fraiche il n’y a pas si longtemps ? Peut-être ceux qui ont restauré la verdure devant leur bâtiment pour en égayer les abords. Mais uniquement « leur » petit bout. C’est d’ailleurs parfois tellement bien fait que ce petit oasis devient un spot « photos de mariage » réputé ! Ces entreprises
suppléent à l’abandon mais pour leur jouissance propre. On les comprend. Ce n’est pas à elles de le faire pour tout le monde. Et c’est un peu ce que font aujourd’hui tout ceux qui en ont les moyens : un forage pour palier aux insuffisances d’eau, quelques panneaux solaires après des mois sans courant, des pavés pour une portion de route
trop cabossée. Juste pour soi. Quant aux autres… On ne joue plus collectif. Et on finit par trouver normal que les platebandes luxuriantes jouxtent le sable et les broussailles. Et surtout on oublie que le terre-plein était fleuri et qu’alors, c’est ça que nous trouvions normal.