Il fut un temps où les correspondances officielles inspiraient respect et sérieux. Aujourd’hui, cette période semble révolue. Les lettres administratives, plaintes et documents confidentiels, etc. se retrouvent sur les réseaux sociaux, souvent avant même que leurs destinataires ne les reçoivent.
Ce qui nous pousse à nous poser la question de savoir que fait-on de la notion de confidentialité ? Visiblement, le sens du secret qui préservait l’intégrité de nos institutions est en déclin. Dans nos sociétés, où la retenue et la discrétion étaient valorisées, ce phénomène est choquant et inquiétant.
Des affaires graves, parfois très sensibles, sont exposées à l’opinion publique sans filtre. Une plainte confidentielle, une décision d’une importance stratégique ou parfois même des échanges privés deviennent des sujets de débat sur les réseaux. Tout le monde commente et interprète, mais à quel prix ? S’il y en a un, il ne devrait être que celui de la dignité des individus et de la crédibilité de nos institutions, qui sont sacrifiées sur l’autel de l’opinion publique.
Ce n’est pas seulement un problème technique, mais une crise de nos valeurs. Une société sans secrets est vulnérable, cédant la place à la méfiance et aux suspicions. À force d’exposer tout, nous banalisons l’essentiel, même ce qui devrait rester grave et solennel.
Face à cette situation, il urge de tirer la sonnette d’alarme. Nous devons nous rappeler que certaines choses ne se partagent pas et que le respect de la confidentialité est essentiel pour préserver la confiance et l’efficacité des institutions. Aux autorités de renforcer les contrôles et de sévir au besoin, mais aussi à nous, citoyens, de faire preuve de retenue.
La confidentialité n’est pas un détail. C’est la base d’un échange digne et respectueux. Ne l’oublions pas !
Massiré Diop