Ouvrons les yeux

Sans souffler dans des trompettes négatives, le Mali Kura ne se fera pas, jamais tant que perdurera l’injustice dans ce…

Sans souffler dans des trompettes négatives, le Mali Kura ne se fera pas, jamais tant que perdurera l’injustice dans ce pays. Les citoyens doivent se sentir protégés. Ils doivent être libres. Ce sont des droits qui doivent être garantis. En voyant les images effroyables de Maliens en battant d’autres violemment le 29 septembre dans la région de Kayes, car les pensant inférieurs à eux, je me suis rappelé une formule. Celle d’un ancien maire de Bandiagara qui aimait répéter à qui voulait l’écouter ne pas se « sentir Malien » dans la crise qui sévit au Centre. Les infortunés visibles sur la vidéo partagent, j’en suis persuadé, le même implacable constat. On ne peut continuer à faire prospérer une pratique qui, même si c’est dans une autre mesure, a causé énormément de souffrances dans ce monde. Ce sentiment de supériorité est inhérent à beaucoup d’entre nous, de par notre histoire, l’éducation reçue ou l’environnement dans lequel nous baignons. Cela n’en fait est moins une infamie. Il n’est pas rare qu’un Bamakois se sente au dessus d’un autre, venu d’une contrée reculée chercher du travail. Ceci pour dire qu’il est difficile de faire changer les mentalités, les préjugés. C’est là que l’État doit intervenir. Afin que ceux-qui perpétuent cette pratique, à défaut d’y mettre complètement fin, craignent son courroux. Qu’ils sentent le souffle constant de la justice dans leur dos, car ce n’est que justice et que cela nous grandirait. L’État en premier lieu, qui jouerait son rôle, prendrait ses responsabilités. Les persécutés pourront profiter de la vie, car pour eux aussi, c’est cela, vivre, sans craindre de prendre un coup de gourdin sur la tête parce que des obscurantistes le veulent. Ouvrons donc les yeux pour voir le monde sous le prisme de l’autre. Sans cela, notre égoïsme nous perdra.