Pas des fourches caudines

Lors du mini-sommet extraordinaire sur le Mali, le 15 septembre, la CEDEAO a desserré quelques vis. À nous de les…

Lors du mini-sommet extraordinaire sur le Mali, le 15 septembre, la CEDEAO a desserré quelques vis. À nous de les faire tomber. Après avoir demandé une transition n’excédant pas 12 mois, la communauté dit ne pas être contre une transition de 18 mois, ni même contre le principe d’avoir un vice-président militaire, qui s’occuperait des questions de Sécurité et de Défense, mais qui ne pourrait pas remplacer le président civil en cas d’empêchement. Une main tendue (expression en vogue sous nos cieux) qu’il serait judicieux de saisir. Non pas que nous souhaitions prendre position dans un quelconque débat, civil ou militaire, il a été déjà été assez mené et l’essentiel est ailleurs. Mettre le Mali au-dessus de tout notamment, comme dit par le président du CNSP, le colonel Assimi Goïta, lors de sa toute première prise de parole. Ce qui signifie, penser au bien-être « immédiat » des Maliens. Et cela passe par une levée des sanctions, permettant aux commerçants de reprendre normalement leurs affaires, aux PME de survivre, aux prix des denrées (c’est déjà un peu le cas) de ne pas prendre l’ascenseur et nous donner de vertigineux casse-têtes. Nous sommes un peuple résilient, certes, mais cette résilience est mise à rude épreuve. Depuis près de 10 ans maintenant, nous ne connaissons que des crises. Même le plus résistant des boxeurs finit par céder sous les coups de boutoir, surtout venant de plusieurs côtés. Un bon boxeur, c’est aussi celui qui sait écouter son corps et non pas les cris de la foule, qui peuvent, il est vrai, offrir un supplément d’âme, mais aux lourdes conséquences sur la durée. Un sage proverbe nous enseigne : « dans la vie, quand tu n’as pas ce que tu veux, contente-toi de ce que tu as ». Nous serions bien avisés de l’appliquer.