Un peuple – Un but – Une foi

Nous avons beaucoup parlé, mais peu agi. Depuis près de 30 ans, nous nous sommes concertés, nous avons échangé, fait…

Nous avons beaucoup parlé, mais peu agi. Depuis près de 30 ans, nous nous sommes concertés, nous avons échangé, fait des propositions, des recommandations, qui sur le papier sont toutes jolies, mais qui dans les faits ont épousé la noirceur qu’offrent les méandres. Ceux de l’oubli et de la non volonté. « Le Mali à la croisée des chemins ». Depuis quelques jours, c’est la phrase que nous entendons, et beaucoup. Et pour cause : cette fois-ci, comme pour d’autres dans le passé, elle n’est pas galvaudée. À l’aube des concertations nationales et d’une transition qui s’annoncent, penser et construire le Mali nouveau nous est demandé. Pour cela, nous devons prendre d’importantes décisions. Pour combattre notamment les systèmes qui ont gangrené notre pays. Mais, avant, nous devons régler une question, parce que le sablier joue contre nous. Quelle architecture pour la transition ? Les avis sont très partagés, certains prêchant pour des civils et d’autres pour des militaires. La dernière option sera en rupture avec les « recommandations » de la CEDEAO, derrière laquelle se range la communauté internationale. Dans un pays déjà à bout de souffle, avons-nous la latitude de résister à une asphyxie plus dure que l’étreinte d’un boa géant ? Les discours seront-ils toujours les mêmes une fois que des fonds ne pourront plus être mobilisés, que des entreprises devront fermer, que des employés seront licenciés et des familles démunies ? Il nous incombe, même dans les eaux les plus agitées, de chercher la voie pour arriver à bon port. Il n’est pas question ici de soutenir telle proposition ou une autre, aucune ne pouvant contenter tout le monde. Mais, nous presque tous d’accord, du moins dans les déclarations, il nous faut un Mali Phoenix. Renaissant de ses cendres. Évitons pour la circonstance de tomber de Charybde en Scylla.