La peur doit changer de camp

Pour une rare fois, le décompte macabre se fait dans l’autre camp. Les ripostes énergiques des soldats tchadiens, des FAMa…

Pour une rare fois, le décompte macabre se fait dans l’autre camp. Les ripostes énergiques des soldats tchadiens, des FAMa ou encore de la FORSAT ont fait subir des pertes non négligeables aux terroristes. Assez inédit pour être signalé. Devant ces faits, il est facile de se laisser gagner par une certaine euphorie, mais nous ne devons oublier les morts et les traumatisantes attaques de ces dernières semaines et mois. Toutefois, il devrait toujours en être ainsi à chaque attaque de l’ennemi, et ce en dépit du caractère asymétrique des combats. Et pour cela mieux vaut se préparer que de riposter au coup par coup. La clé n’est que le renseignement militaire, qui doit être plus efficace afin que, pour reprendre une formule d’un haut gradé de notre armée, la surprise ne diminue plus nos FAMa. Car la surprise tue, elle handicape. Et, besoin impérieux, il est temps que la peur change de camp. Que les militaires soient « aptes » à accueillir leurs ennemis ou à aller les chercher en pleine préparation. Ce serait déjà un début, mais cela ne se fait pas sans les moyens et une bonne formation, des griefs récurrents que l’on entend lorsqu’on évoque nos forces de défense. Être en position de force sur le terrain pour pouvoir négocier par la suite. Beaucoup diront qu’il n’est nul besoin de le faire. Ils se trompent. Nous ne pourrons jamais obtenir de victoire totale sur le plan militaire car le mal a pris le temps de s’enraciner. Il y aura toujours quelque part un IED qui explosera ou un jeune frustré et déçu par l’État et habitué à revendiquer par les armes qui retombera dans ses travers. Pour ne pas constamment avoir la boule au ventre et une épée de Damoclès sur la tête, la peur doit changer de camp.